Symposium Mines Guinée : les réformes et opportunités dans le secteur au centre des travaux

Les travaux de la sixième édition du Symposium Mines Guinée ont été lancés ce mercredi, 24 avril 2019, à Conakry. Organisée par le ministère des Mines et de la Géologie en partenariat avec AME Trade Ltd du Ro, la rencontre regroupe plus de 630 participants venus de plusieurs pays du monde. C’est le président de la République, Alpha Condé, qui a procédé au lancement officiel des travaux, a constaté un reporter de Guineematin.com qui était sur place.

Selon Malick N’Diaye, président de la chambre des Mines de Guinée et directeur général adjoint de Guinea Alumina Corporation (GAC), cette 6ème édition du Symposium Mines Guinée vise à faire part du bilan de l’activité minière en Guinée, et d’autre part, discuter des opportunités d’affaires dans le secteur minier. « Il n’est point besoin de rappeler que nous venons de loin. La Guinée, après l’adoption de son code minier en 2011 et amendé en 2013, a permis à notre pays d’attirer des investissements étrangers, surtout dans le secteur minier.

Depuis 2011, la Guinée connaît une pléthore de projets miniers dont la plupart sont aujourd’hui en phase de production ou en finalisation de la phase de construction. Tout ceci s’est traduit par une forte augmentation de la production de la bauxite qui est passé de 14 millions de tonnes en 2010 à 60 millions de tonnes en 2018. La Guinée affiche d’ores et déjà son ambition de devenir le 1er producteur mondial de bauxite dans les prochaines années. La production quant à elle, est passé de 254 mille à 473 mille entre 2010 et 2018 », a-t-il expliqué.

De son côté, Abdoulaye Magasouba, ministre des Mines et de la Géologie a dit que cette 6ème édition confirme que le Symposium Mines Guinée demeure le plus grand évènement minier de la sous-région, avec plus de 630 délégués officiels, venus d’une quarantaine de pays sur tous les continents. Selon lui, cette rencontre de Conakry est le fruit des réformes engagées par le Chef de l’Etat dans le secteur minier.

« Au-delà de son caractère promotionnel, ce Symposium est aussi l’occasion pour la Guinée d’attirer des partenaires qui s’inscrivent dans la vision d’un développement minier responsable porté par le Chef de l’Etat . Cette vision partagée, concrétisée par l’initiative du même nom, vise à favoriser la coexistence pacifique entre les différentes parties prenantes du secteur minier », a notamment dit le ministre Magasouba.

Pour sa part, le président de la République a commencé par rappeler que la vision de son gouvernement, c’est de transformer les ressources minières de la Guinée en produits finis. Pour cela, rappelle Alpha Condé, le pays s’est doté d’un nouveau code minier, adopté avec l’aide de certains partenaires. « Nous avons pu éviter les erreurs commises par notre ancien code minier et tirer aussi les meilleurs leçons. Et, cela nous a permis de redresser le secteur minier et notamment de supprimer 800 permis.

Il y avait des gens qui venaient prendre des licences, ils ne savaient même pas où se trouvait la mine et pendant ce temps, ils avaient les dossiers en bourse. D’autres aussi, mettaient aux enchères nos mines très riches pour pouvoir exploiter chez eux les mines moins riches. Nous avons connu tout cela. Donc, il était extrêmement important de sortir la Guinée de cette situation », a-t-il dit.

En outre, indique le numéro un guinéen, « si notre politique globale est la transformation des matières premières, agricoles et miniers en produits finis, pour le moment, notre politique minier vise trois objectifs : premièrement, créer les conditions les plus favorables pour que les sociétés minières puissent exercer véritablement, dans une libre concurrence ; deuxièmement, que la Guinée puisse tirer le maximum de ses richesses minières ; troisièmement, améliorer les conditions de vie des populations à travers le contenu local. Voilà les trois objectifs que nous visons », a-t-il fait remarquer.

Même s’il salue les progrès enregistrés dans le domaine minier, le Professeur Alpha Condé reconnaît cependant que beaucoup reste encore à faire. « Nous n’avons pas la maîtrise réelle de ce que nous produisons et la teneur de ce que nous produisons. Parce que nous n’avons pas les cadres qu’il faut et les moyens. Dans les affaires, tout le monde triche. Donc très souvent, les miniers peuvent exporter 10 mille tonnes et venir nous dire que c’est 5000 ; ou bien exporter le minerai de teneur 60% et venir nous dire que c’est 40%.

Donc, il fallait que progressivement on se donne les moyens pour empêcher cela. Et aujourd’hui, Dieu merci, nous sommes sur cette voie. Parce que très souvent, les points faibles des pays africains, c’est que nous ne maîtrisons pas la technologie qui nous permette réellement de connaître quelles sont nos ressources minières. Donc, c’est nos partenaires qui décident. Ils peuvent vous dire qu’il y a un milliard de barils de pétrole alors qu’il n’y en a que 10. Et, c’est un de nos points faibles », reconnait-t-il.

A noter que ce symposium va durer trois jours (du 24 au 26 avril 2019).

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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