Goûgoûdjé finaliste du tournoi de Télimélé : portrait de ‘’Breveté’’, icône de la sous-préfecture

Abdoulaye Brévété Diallo, artiste
Abdoulaye Brévété Diallo, du célèbre orchestre Télé jazz

La finale du tournoi inter-sous préfectures de football de Télimélé s’est disputée le samedi dernier, 20 avril 2019, avec la victoire de Santou devant Goûgoûdjé, au terrain de proximité de Nongo, dans la commune de Ratoma. Une initiative de la Coordination Internationale pour le Développement de Télimélé (CIDT), à travers sa Cellule Technique.

Arrivée à la finale de Bah Ousmane, président de l’UPR et ministre conseiller à la présidence

Un coup d’essai de cette structure qui s’est révélé être coup de maître avec une finale jouée devant plusieurs personnalités originaires de Télimélé et amis comme Elhadj Bah Ousmane, président de l’UPR et ministre conseiller à la présidence de la République…

Comme indiqué précédemment, cette finale avait une saveur particulière, d’autant plus qu’elle a opposé en finale deux sous-préfectures d’origine de deux icônes de la préfecture de Télimélé : le journaliste-historien, Amadou Diouldé Diallo (Santou) ; et l’artiste à la voix suave, Abdoulaye Breveté Diallo (Goûgoûdjé).

Après Amadou Diouldé Diallo, Guineematin.com vous propose, ci-dessous, le portrait du célèbre artiste qui a fièrement représenté la préfecture de Télimélé…

Le surnom de « Breveté » a été collé à Abdoulaye Diallo au point de faire disparaître son nom de baptême si son intelligence de surdoué ne lui avait pas fait survoler ses camarades de classe. Mais, il s’est limité au Brevet d’études du premier cycle. Puisque, très tôt, sa passion pour la musique prendra le dessus sur les études. Il est bien difficile de suivre deux lièvres à la fois. Dans cette Guinée d’animation de jeunesse de grande envergure et d’effluves populaires dignes du PDG, se faire une place au soleil en s’adonnant à ce que l’on aime est une chose largement à portée de main. Télimélé avait à cette époque de grands dirigeants de la JRDA comme le bouillant « Général Mouk Baldé », dont l’abnégation et le dynamisme avaient fait de Horé Loubha une destination prisée et une place prestigieuse et forte dans les succès de la révolution.

Aussi, la beauté angélique des filles de Télimélé, ajoutée à l’hospitalité légendaire de ses populations, avaient durablement installé la région dans les cœurs de nombreux guinéens. Ce, malgré les difficultés d’accès consécutives au mauvais état des routes.

Ce phénomène sera amplifié par la dangerosité du col de Loubha, côté Kindia, et le rocher percé pour se faire une voie à Wonkou, du côté de Gaoual. Qu’à cela ne tienne, Télimélé vit au rythme de la révolution dans une ferveur militante, amplifiée par le célèbre orchestre Télé jazz.

Justement, Breveté qui trouve qu’il n’a plus ni le goût des études, ni les ressources intellectuelles pour continuer son cursus, intègre l’orchestre fédéral au moment où une fée sortie des champs de Manga Kouloun, dans le Brouwal Sounki enflamme la ville par sa voix sublime. Elle s’appelle Binta Laly Sow, la poétesse pastorale peule, enrichit donc le répertoire de l’ensemble instrumental fédéral, mais aussi celui du Télé jazz.

Voici donc Abdoulaye Breveté dans son élément. Son rêve va devenir réalité. Le groupe est solide : Moussa Solano à la guitare basse, Zito et Sambou Yaya à l’accompagnement, et le fabuleux Aly Kania Bangoura au solo, Sory Godo et maître Garanké sont au vent, Oury Barry et Breveté au vocal.

Ils seront par la suite renforcés par la gazelle Djiba Kouyaté. La voix de Breveté déchire l’air de la permanence fédérale, elle s’enveloppe dans le drap de la nuit profonde pour garder en éveil ceux qui jusqu’à Samankou ont sacrifié à la tradition de veiller les samedis.

Et, c’était la même effervescence quand le Télé jazz effectuait des tournées dans les arrondissements de Kollet à Sogolon, de Sinta à Goûgoûdjé, de Sarékali à Brouwal Sounki, de Santou à Koba et Missira, de Daramagnaki à Konsotami, de Tyontyan à Tarihoye, l’ambiance était la même, Breveté était la coqueluche du groupe.

Le monde affluait de partout pour l’entendre chanter, pour le toucher. Surtout les filles et les femmes qui constituaient des essaims et des files pour se faire attirer l’attention dessus. Car, au delà de sa belle voix qu’il accompagnait de gestes envoûtants en véritable bête de scène, Breveté était surtout un bel homme, souvent frappé d’une casquette sur la tête dans une symphonie achevée et une complicité positive avec le reste du groupe. Breveté était pour le Télé jazz de Télimélé ce que Demba était pour le Bembeya jazz. Il chantait la morale sociale, l’amour mais aussi le cubain qu’il danse merveilleusement bien. L’enfant de Goûgoûdjé avait révolutionné la musique pastorale peule du traditionnel mélodieux au moderne dansant. Des morceaux comme Midho Faalama, Diadia, Diamaa, Djiba, Nèné Laly… ont dominé le hit parade national avec un nom qui ravit la vedette à tout le groupe: Abdoulaye breveté. Et pourtant, comme au foot, un orchestre musical est un groupe qui fait un travail d’équipe. Mais, il y a ceux qui constituent le combustible pour garder le feu allumé en permanence pour Télimélé en groupe comme en solo, c’était Abdoulaye breveté Diallo.

Ainsi en ont décidé les djinns de la Kakrima et prédit les oracles des maîtres du savoir du Kébou et du Monoma voisin. Vous avez compris que l’enfant de Goûgoûdjé est en lui même une histoire, toute une histoire faite d’artifices de légendes et de récits d’un village dont breveté constitue la fierté.

La Rédaction de Guineematin.com

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