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Le PADES sur le 3ème mandat : « nous serons là pour faire barrage à ce projet machiavélique »

La lancinante question d’une modification de la Constitution au profit du président Alpha Condé continue de polariser toutes les discussions. De plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer « ce projet machiavélique ». C’est le cas au Parti des Démocrates pour l’Espoir (PADES) qui a réitéré son opposition à ce projet ce samedi, 27 avril 2019, a l’occasion de son assemblée générale, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Le chef de l’État guinéen continue d’entretenir le flou sur sa volonté ou non de s’accrocher au pouvoir au-delà de 2020. À chaque fois qu’il est face à la presse, Alpha Condé a toujours laissé entendre que c’est au peuple de Guinée de trancher.

Cette position pousse Mohamed Kaba, coordinateur administratif du PADES, à s’interroger. « Nous avons écouté le chef de l’État à Abidjan, nous l’avons aussi écouté avec la presse sénégalaise. Hier, le chef de l’État a fait savoir qu’il y a un débat autour du troisième mandat et que lui, il est observateur de ce débat, et que c’est le peuple de Guinée qui va trancher. Mais sincèrement, est-ce qu’il y a un vrai débat autour du 3ème mandat ? Il n’y a pas de débat. Ce que nous constatons autour du troisième mandat, c’est que l’argent public est mobilisé, l’argent public est en train d’être distribué sur toute l’étendue du territoire national pour faire la promotion du 3ème mandat. Est-ce que ça c’est un débat ? Non! Ce n’est pas un débat. Ça, ce sont des actes qui sont répréhensibles et sont des actes à condamner. Il n’y a pas de débat parce que ceux qui s’opposent au 3ème mandat sont molestés, séquestrés, emprisonnés parce que tout simplement ils sont opposants au 3ème mandat. Est-ce que c’est ça la nature du débat documenté que nous voulons en Guinée ? Je dis non. Ce n’est pas ça le débat », a-t-il dit.

À ceux qui sont en train de faire la promotion du 3ème mandat avec l’argent du contribuable, Mohamed Kaba leur dit ouvertement : « nous serons là pour faire barrage à ce projet machiavélique qui n’est rien d’autre que le projet de 3ème mandat, quelque soit la forme que les gens vont donner à ce projet ».

Mohamed Kaba

En ce qui concerne l’annonce faite par le chef de l’État de dédommager les victimes de l’impitoyable déguerpissent à Kaporo-rails et Kipé 2, dans la commune de Ratoma, le coordinateur administratif du PADES dénonce la procédure. « Aujourd’hui, on veut dédommager, on veut faire la part des choses. Mais ça, ce sont des opérations qu’on aurait dû faire avant, comme ça, on se sentirait en sécurité. Parce que l’une des missions régaliennes de l’État, c’est d’assurer la sécurité des citoyens et de leurs biens. Sans sécurité, il n’y a pas d’État. Mais, si c’est l’État lui même qui détruit, et après revient réfléchir, ça pose énormément de problème. Donc, il faut faire travailler l’esprit, il faut éviter la passion. Il faut aussi savoir que gouverner, c’est prévoir. Ça, c’est un principe élémentaire. On doit prévoir tout ça avant d’aller agir. Ça nous prouve à suffisance que le gouvernement n’a pas pris des dispositions idoines dans cette affaire de déguerpissement », fustige Mohamed Kaba.

Pour ce qui est des guinéennes en détresse dans les pays du golfe persique, notamment au Koweït, monsieur Kaba a tiré à boulets rouges sur la diplomatie guinéenne. « Où est notre diplomatie ? L’Etat, c’est vraiment mettre tous les moyens pour assurer le bien être de ses populations. Et, nous voulons l’interpeller, il y a trop de silence. Nous n’entendons absolument rien par rapport à ce cas et chaque jour, vous entendez sur les ondes, les cris de détresse de ces gens. Il faut prendre des dispositions pour détruire tous ces réseaux qui sont aujourd’hui en train d’exploiter nos filles parce que ce sont les filles qui sont dans des situations extrêmement difficiles là-bas. Des filles qui sont exploitées sexuellement, elles travaillent comme domestiques, sans salaire, elles sont battues. C’est terrible ».

En outre, Mohamed Kaba a dénoncé le traitement judiciaire des dossiers Paul Moussa Diawara et Sékou Camara, deux anciens responsables de régies financières de l’Etat, condamnés pour détournement de fonds. « Il ne faut pas qu’il y ait une justice inféodée au pouvoir, il ne faut pas que les institutions judiciaires soient caporalisées. Parce que nous ne pouvons pas comprendre deux actions complètement différentes dans deux situations complètement identiques. Nous avons entendu la sentence de monsieur Paul Moussa Diawara (ancien DG de l’Office Guinéen de Publicité), 5 ans de prison ferme pour soi-disant malversation économique. Beaucoup de milliards sont en jeu. Monsieur Sékou Camara (ancien DG de l’Office Guinéen des Chargeurs), situation identique, condamné avec sursis à 6 mois. Il y a quelque chose qui ne va pas. Pourquoi cela? Parce qu’on est en train de politiser la justice et la justice doit être indépendante. Il faut que les magistrats assument leur rôle, qu’ils se mettent au dessus de cela ».

Siba Guilavogui pour Guineematin.com

Tel: 620 21 39 77/ 662 73 05 31

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