Affaire 3ème mandat : le CPUG appelle les Guinéens à suivre l’exemple algérien

Le parti Changement, Progrès, Unité pour la Guinée (CPUG) est en colère contre la gouvernance du régime. A l’occasion de son assemblée générale hebdomadaire du samedi dernier, 27 avril 2019, la formation politique dirigée par Dr Ibrahima Sakho a dénoncé « la mauvaise gouvernance » du pays et appelé ses partisans à se mobiliser pour barrer la route aux promoteurs d’un troisième mandat, a constaté un reporter de Guineematin.com qui était sur place.

Devant de nombreux militants du parti mobilisés à son siège situé à Kagbelen, Abel Sâa Tonguino, le Contrôleur Général du CPUG, s’est insurgé contre la gestion du pays par le régime du président Alpha Condé. Il dénonce notamment des détournement des deniers publics par des commis de l’Etat, prenant exemple sur Paul Moussa Diawara, ancien directeur général de l’Office Guinéen de Publicité (OGP), condamné récemment à 5 ans de prison pour détournement de fonds.

« On a suivi le cas Paul Moussa Diawara qui a volé 40 milliards de francs guinéens. Avec les 40 milliards, on pouvait construire 20 écoles de 12 classes. Qui d’entre vous ici ne paye pas la scolarité de son enfant ? Avec les 40 milliards, on pouvait construire 80 centres de santé. Les femmes guinéennes ne font qu’accoucher à la maison dans la souffrance. On est fatigué de ces vielles personnes qui ont géré avec les anciens présidents et qui ne veulent pas quitter le pouvoir. Dans la tricherie, ils nous empêchent d’évoluer », a-t-il déploré.

Abel Sâa Tonguino regrette de constater aujourd’hui que ces mêmes dirigeants veulent modifier la Constitution guinéenne pour s’éterniser au pouvoir. Face à ce projet de troisième mandat d’Alpha Condé, l’opposant appelle les militants de son parti à suivre l’exemple du peuple algérien. « En Algérie, Abdelaziz Bouteflika avait annoncé qu’il n’allait plus briguer un autre mandat présidentiel. Mais on a vu que le système est toujours accroché à l’exercice du pouvoir et on a compris que Bouteflika n’est pas celui qui décide aujourd’hui en Algérie, c’était son entourage.

C’est pourquoi, il y a eu une forte mobilisation au niveau de la population algérienne qui s’est levée comme un seul homme pour revendiquer le retour du pouvoir dans les mains de la jeune population. Vu que c’est la population jeune qui a réellement les capacités et qui peut affronter les réalités du pays, nous demandons à nos militants de suivre cet exemple afin de bloquer la route à ceux qui veulent briguer un troisième mandat en Guinée », a lancé le Contrôleur Général du CPUG.

L’opposant invite les femmes de Guinée aussi à refuser d’être manipulées et à s’opposer farouchement au projet de troisième mandat.« Toujours nous parlons de l’autonomisation de la femme, qui d’entre vous ici a une entreprise qu’elle gère ? Personne. Parce que le gouvernement ne le veut pas. Nous avons un gouvernement incapable. Réveillez-vous et ouvrez les yeux. Si le gouvernement était capable de vous aider, vous ne seriez pas chaque matin en train de courir derrière les minibus pour aller vendre les feuilles au marché pour trouver quelque chose à manger pour vos enfants », a laissé entendre monsieur Tonguino.

Mohamed DORE pour Guineematin.com

Tél : (00224) 622 07 93 59

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