Drame à la plage de Boffa: « Géneviève était la pièce maîtresse, la régulatrice de la famille »

Comme annoncé dans nos précédentes dépêches, quatre jeunes élèves du groupe scolaire Victor Hugo de Kamsar, sont décédés par noyade à la plage « Les jumelles » de Koukoudé, dans la préfecture de Boffa. Dans un entretien accordé à l’envoyé spécial de Guineematin.com à Kamsar, les parents de Marie Géneviève Fofana, une des victimes de ce drame, ont exprimé leur douleur.

Marie Géneviève Fofana, qui faisait la 12ème Sciences Mathématiques, est l’une des victimes du drame de Koukoudé. L’émotion est grande dans la famille de cette jeune fille, arrachée à l’affection des siens à la fleur de l’âge.

Christian Cheick Camara

Selon Christian Cheick Camara, oncle de la défunte, cela fait trois jours qu’il ne se retrouve pas. « Ça fait trois jours que je ne dors pas ! En tant que parents, nous avons toujours un sentiment de culpabilité. Pourquoi nous n’avons pas dit qu’elle ne part pas puisqu’on aurait pu le faire ? Et, les enfants aussi sont tous sous le choc-là. C’est très difficile à supporter. Tout Kamsar est sous le choc aujourd’hui », a-t-il laissé entendre.

Moussa Camara

Egalement interrogé par Guineematin.com, Moussa Camara, père adoptif de la défunte a expliqué son émotion. Selon lui, Marie Géneviève Fofana est plus qu’une fille pour lui, c’était sa confidente et un pilier important dans la famille. « Marie Géneviève Fofana, j’ai épousé sa maman lorsqu’elle faisait la maternelle. Elle a étudié avec mon premier garçon. Depuis que j’ai connu sa maman, elle est collée à moi, elle est la pièce maîtresse, la régulatrice de cette famille. Depuis que sa maman est rentrée chez moi, je n’ai pas eu de différend avec elle. Je peux même dire que c’est lors de ce décès que certains habitants de Kamsar on su qu’elle n’est pas ma fille biologique. Elle m’a pris comme son père biologique. Elle a considéré mes enfants comme ses frères et sœurs biologiques. Sans oublier que tout ce que je fais, c’est sous ses consignes. Samedi, c’est elle-même qui m’a appelé pour me dire papa, vient, nous avons la clôture de notre kermesse, car dimanche on doit aller à la plage pour notre excursion. Dimanche, elle venue me dire papa, donne -moi l’argent, nous nous rendons à la plage. J’avais déjà parlé avec son proviseur qui m’a dit de la laisser aller, car c’est elle la trésorière. Donc, ils sont partis. Notre dernière conversation, c’était à 13 heures. Elle me dit papa, les autres sont partis, nous maintenant on bouge. C’est à 15 heures, que son oncle m’a appelé pour me dire qu’il y a eu noyade à la plage et que ma fille fait partie ».

Mme Camara Adama Soumah

La mère de la jeune lycéenne est très abattue par ce qui est arrivé. Pour madame Camara Adama Soumah, « ma fille était tout pour moi et j’étais tout pour elle. Elle faisait tout avec moi. Elle m’a honorée, elle m’a obéi. Notre dernière conversation remonte à quelques minutes de leur départ. J’avais dit que je n’étais pas pour. Mais, mon mari m’a dit de laisser les enfants aller s’amuser. Je lui ai donc confiée des travaux ménagers. Elle les a exécutés et m’a dit maman, je pars à la plage. On s’est dit au revoir. Et la nuit, on m’annonce son décès ».

Ibrahima Sory Diallo, envoyé spécial de Guineematin.com à Kamsar

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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