Fermeture du lycée-collège Sonfonia : « le gouvernement nous doit 1 milliard 700 millions »

Des élèves du lycée-collège public de Sonfonia, dans la commune de Ratoma, sont descendus dans la rue ce lundi, 6 mai 2019 pour protester contre la fermeture de leur école. Le non-paiement par le gouvernement des frais de location du bâtiment, appartenant à un particulier, est la raison de cette fermeture, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

C’est à une chaude ambiance qu’on a assisté dans la matinée de ce lundi à Sonfonia, au niveau de Foula Madina. Devant la fermeture des classes du lycée-collège public de Sonfonia, les élèves n’ont pas trouvé mieux à faire que de barricader la route. La circulation a été sérieusement perturbée sur les lieux par les jets de cailloux et de gaz lacrymogène. L’intervention des forces de l’ordre a permis de ramener le calme et l’ordre sur les lieux.

Elhadj Mamadou SOW, élève de la 10ème, est revenu sur la scène. « On est venu le matin trouver beaucoup d’élèves qui manifestaient. C’est une affaire qui se passe entre le propriétaire de l’école et le gouvernement. On était dans une école à Sonfonia, appelée Africof. Ça fait 2 ans que nous avons transféré ici. Le gouvernement refuse de payer ces 2ans. C’est pourquoi nous sommes descendus dans la rue pour manifester et demander l’ouverture de l’école. Les élèves ont commencé à jeter les pierres par ci, par là et les forces de l’ordre sont venues jeter du gaz lacrymogène. Moi, il y a un militaire qui a voulu me cogner. J’ai fui et il m’a poursuivi. Mon sac est tombé. Il a ramassé le sac et je ne l’ai pas encore récupéré. Il y a mes cahiers dedans. Je suis inquiet par ce que ça risque de contribuer à un échec pour nous. Nous sommes en retard ici dans notre école ».

Joint au téléphone, Abdourahmane Sylla, propriétaire du bâtiment, a confié à notre reporter que le gouvernement lui doit plus d’un milliard et demi de francs guinéens. « On s’était convenu de faire un contrat d’un an renouvelable chaque année. Alors, ça a débuté à l’année scolaire 2017-2018. Le ministre à l’époque, K2 (Ibrahima Kalil Konaté, ancien ministre de l’Education Nationale, ndlr) qui était là, nous a adressé une lettre pour nous dire de mettre les élèves pour couvrir certains dossiers qu’il a énumérés. Alors, on a couvert ce dossier et on a déposé au département. Maintenant, il n’y a pas eu de contrat. Le gouvernement nous doit une somme de 1 milliard 700 millions de nos francs. Donc, quand K2 a quitté, parce que lui, il avait préparé le contrat et il l’a signé. Il nous a fait comprendre que c’est au moment de la paie que la finance allait signer. Entre temps, il a quitté et Mory Sangaré est venu. On est venu le voir, il a dit qu’il faudrait que le contrat soit changé parce que là où K2 a signé, il faut que lui aussi signe pour changer le contrat. Le contrat a été changé. Nous avons signé et Mory Sangaré a signé. Ils ont envoyé le contrat aux Marchés Publics. Ceux-ci ont dit qu’ils ne sont pas d’accord, parce que le département est en train de signer des contrats gré à gré. Donc, qu’ils veulent avoir la lumière sur ces contrats-là. Donc, ça n’a pas passé en un mot. Nous avons adressé des lettres pour leur dire que vraiment, s’ils ne font rien, on va réagir. Depuis l’ouverture, nous n’avons rien vu. On a adressé la lettre au lycée-collège Sonfonia, dire que nous avons rencontré beaucoup de cadres du département. On n’a pas eu de suite. Donc, on est obligé maintenant de passer à la vitesse supérieure tout en fermant notre école. Parce qu’il n’y a pas de contrat, il n’y a pas de paiement ».

Mohamed DORE pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 622 07 93 59

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