Dr. Makanera : « la CENI n’a pas donné la date des élections législatives »

Dr Alhassane Makanera Kaké
Dr. Alhassane Makanera Kaké, Directeur du département Juridique et Accréditation

Alors que les réactions se font entendre suite à l’annonce du président de la CENI relative à la tenue des élections législatives, le Directeur du département Juridique et Accréditations de la commission électorale a tenu à apporter des précisions sur la question. Si Me Amadou Salif Kébé a laissé entendre que ces élections peuvent se tenir en novembre prochain, Dr Alhassane Makanera Kaké précise qu’il ne s’agit pas d’une date que l’institution électorale a fixée. Il indique que la CENI a juste donné le délai qu’elle juge raisonnable pour la levée de toutes les contraintes liées à la tenue de ces élections. Il l’a dit à l’occasion d’un entretien avec un journaliste de Guineematin.com ce mardi, 07 mai 2019.

Décryptage !

Guineematin.com : la CENI sort d’une retraite qui a duré environ une semaine à Kindia. Que peut-on retenir de cette rencontre ?

Alhassane Makanera Kaké : la grande conclusion sur laquelle nous sommes arrivés au terme de la retraite, c’est que la CENI peut organiser les élections en moyenne sur une période de sept (7) mois, huit (8) jours. En fait, quand on a déroulé le calendrier, on s’est convenu que si nous faisons réellement le travail, c’est-à-dire tout ce qu’il faut, sept (7) mois huit (8) jours, on peut faire les élections législatives.

Guineematin.com : quelles sont les activités qui sont prévues dans ce cadre ?

Alhassane Makanera Kaké : d’abord, c’est pourquoi on n’a pas pu fixer exactement la date pour la tenue des élections législatives. Si je tiens même à communiquer dessus, c’est parce que j’ai trouvé qu’il y a certaines confusions. La CENI n’a pas dit la date à laquelle les élections législatives vont se tenir. Pourquoi ? La CENI n’est pas le seul acteur, il y a beaucoup d’acteurs dans le processus électoral, et chaque acteur doit jouer son rôle. Maintenant, d’abord on a certaines contraintes.

C’est l’Etat qui fournit le matériel lourd, c’est ce que la Loi 044 a dit. Si nous n’avons pas le matériel lourd, on ne pourrait respecter le délai. C’est l’Etat qui met le fonds nécessaire qu’on appelle budget électoral, il nous faut le budget électoral pour pouvoir faire les élections et il nous faut également un certain montant pour qu’on ait nos propres logiciels pour éviter qu’on continue de contester notre fichier. Parce que l’une des raisons qui expliquent la contestation du fichier électoral, c’est parce que c’est géré par plusieurs experts étrangers. Donc, nous-mêmes, nous ne maitrisons pas.

Cette nouvelle CENI a décidé de maîtriser l’outil qu’elle utilise. Donc voici les contraintes majeures. Dès que ces contraintes seront levées, les jours travaillés y compris les dimanches, le délai qui est donné par rapport aux jours comptés, la CENI peut respecter. Je ne suis pas la voix la plus autorisée pour le dire, mais c’est ce qui a été officiellement dit. Et moi, j’y crois fermement.

Guineematin.com : au nombre des contraintes, vous avez parlé de celles financières, la mise à disposition des moyens financiers. Est-ce qu’on peut connaître le montant auquel la CENI s’attend pour organiser les élections législatives ?

Alhassane Makanera Kaké : on parle de la mise à disposition des moyens financiers. Nous estimons qu’il y a les moyens, qu’il y a l’argent, mais on parle de la mise à disposition. Le budget électoral relève du service financier, ils ont travaillé là-dessus. Là où je suis, je ne peux pas vous dire le montant pare que je ne l’ai pas sous mes yeux. Mais, je sais que le budget électoral a été préparé et déposé. Il y a également le matériel nécessaire qu’on appelle matériel lourd : les urnes et consorts, les kits pour faire les élections. Les deux (2) constituent des contraintes.

Et pourquoi on dit contraintes ? En réalité, ce ne sont pas des contraintes si c’est l’Etat. Mais par rapport à nous, c’est une contrainte parce que tout ce que vous ne pouvez pas régler vous-mêmes ou que vous réglez difficilement, constitue pour vous une contrainte. C’est pourquoi on dit la mise à disposition, ce n’est pas qu’il n’y a pas mais qu’on mette à la disposition de la CENI. Donc, il faut voir ce petit raisonnement. J’ai lu dans certains sites, il y a cette petite confusion, c’est pourquoi je tiens absolument à clarifier qu’on parle de la mise à disposition.

L’Etat ne nous a jamais dit que les fonds n’existent pas, qu’il ne peut pas livrer le matériel, mais nous on gère comme un comptable. Le comptable n’enregistre que l’argent qui est rentré dans sa caisse. Donc, on se met un peu dans le rôle du comptable. Ça existe mais tant que ce n’est pas dans la caisse, on considère que ce n’est pas entré.

Guineematin.com : c’est la fin de cet entretien. Quel est votre dernier mot ?

Alhassane Makanera Kaké : mon dernier mot, c’est que nous devons vraiment essayer de savoir que la Guinée heureuse est possible, qu’une institution indépendante est possible en Guinée et que ceux qui sont à la CENI sont à la hauteur. Parce que c’est un jeu avec plusieurs acteurs. Si tous les acteurs participent et jouent le franc-jeu, je ne vois pas pourquoi la CENI ne sera pas à la hauteur.

Et puisque ce n’est pas la CENI seule qui est acteur, il y a plusieurs acteurs, je fais appel à chaque acteur de jouer uniquement son rôle et de se limiter à jouer que son rôle. Avec ça, nous aurons une élection juste, honorable, apaisée et acceptée par tous. Et la CENI guinéenne, sera une CENI acceptée, félicitée et encouragée.

Entretien réalisé par Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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