Politique : le Conseil Supérieur de la Diaspora Forestière rejette le projet de 3ème mandat

Dr. Antoine Akoï Sovogui, président du Conseil Supérieur de la Diaspora Forestière
Dr. Antoine Akoï Sovogui, président du Conseil Supérieur de la Diaspora Forestière

Le CSDF s’oppose irréversiblement au projet de modification de la Constitution, ainsi qu’à l’idée de candidature de Monsieur Alpha Condé aux présidentielles de 2020.

Déclaration : Le Conseil Supérieur de la Diaspora Forestière (CSDF) est une organisation qui regroupe les associations des ressortissants de la Guinée Forestière à l’étranger. Il a des représentations en Europe, Amérique, Afrique et en Asie. Le CSDF a le statut d’Organisation Non-Gouvernementale (ONG) en Guinée et aux Etats Unis d’Amérique, où il est enregistré. Partant, le Conseil est membre de la Société Civile Guinéenne. C’est pourquoi, il ne doit pas être un observateur passif d’évènements sociopolitiques qui moulent le destin de la Guinée et de ses peuples. C’est pourquoi, le CSDF fait la présente déclaration pour définir sa position quant au projet de Troisième Mandat qu’envisage M. Alpha Condé et ses suppôts.

Cette entreprise anticonstitutionnelle divise les populations de la Guinée en deux camps : (1) Ceux qui œuvrent pour l’inviolabilité de la Constitution de notre pays afin que les élections de 2020 soient faites sans la participation de Monsieur Alpha Condé, et (2) les supporteurs de la modification de la Constitution. Les premiers sont d’avis que le Président sortant, conformément à l’Article 27 de la Constitution, est inéligible désormais, après deux mandats. Les deuxièmes sont d’avis que la Constitution soit modifiée afin de permettre au président sortant, de prendre part aux présidentielles de 2020. Le CSDF s’oppose irréversiblement au projet de modification de la Constitution, ainsi qu’à l’idée de candidature de Monsieur Alpha Condé aux présidentielles de 2020. Les raisons sont les suivantes :

  1. Violation du Droit Politique: Les Articles 27 et 35 de la Constitution en vigueur en Guinée limite le mandat à deux termes consécutifs pour tout Guinéens élus au poste de Président de la République de Guinée;
  2. Violation de la Démocratie : L’alternance des acteurs politiques aux postes électifs, y compris la présidence de la République, est un des piliers sacro-saints de la démocratie. Le projet de Troisième Mandat va en contre-sens de cette dimension incontournable de la démocratie ;
  3. Violation de la dynamique sociohistorique : Suite à la Troisième Vague de démocratie en Afrique, toute tentative, comme celle de Troisième Mandat, est contraire à la dynamique sociohistorique en cours sur le continent et, dans une large mesure, dans le monde ;
  4. Risque de déflagration nationale: Le projet de Troisième Mandat suscite un rejet massif de la part de nombre de Guinéens sur l’ensemble du territoire national. Ce rejet est vivement exprimé à Kouroussa, Kankan, Mandiana (Haute Guinée), qui était le fief de Monsieur Alpha Condé, pendant les années 1990-2010. Le même rejet est exprimé à Forécariah, Kindia et Conakry (en Basse Guinée), il est exprimé à Labé, Gaoual et Mamou (Moyenne Guinée), et il est également exprimé à N’zérékoré, Guéckédou et Yomou (Guinée Forestière). L’ampleur du mécontentement que suscite l’idée de projet de Troisième Mandat augure le risque d’une déflagration sans précèdent dans l’histoire de la Guinée postcoloniale. Conséquemment, le CSDF réitère son opposition irrémédiable au projet de Troisième Mandat que Monsieur Alpha Condé et ses thuriféraires expriment de plus en plus visiblement. Cette position est prise pour servir l’intérêt supérieur de la Guinée.

Risque de conflit majeur

Si Monsieur Alpha Condé s’entête à monter dans cette galère qu’est le Troisième Mandat, il va infailliblement plonger la Guinée dans un horrible conflit. Les signes avant-coureurs de cette calamité sont perceptibles : l’engagement de ces supporteurs sera détruit par la détermination des Forces Démocratiques de Guinée.
Le risque de conflit civil, s’il prenait corps, constituerait une violation de l’Article 47 de la Constitution Guinéenne et serait de facto un manquement de devoir de la part de Monsieur Alpha Condé.

Risque de revers économiques

L’avènement d’un conflit civile majeur en Guinée aurait des répercussions funestes l’économie nationale. Il causerait la fermeture des entreprises agro-industrielles, comme la SOGUPAH de Diecké ; des entreprises minières, comme Assante Gold de Siguiri. Et par-dessus tout, il y aura une méga-inflation qui mettrait le pays à genoux pour une longue période.

Le CSDF enjoint le Président Alpha Condé de préserver les acquis de la démocratie en Guinée. Nous lui demandons de s’inspirer de Nelson Mandela et de Helen Johnson Sherlif du Liberia. Il entrera par la grande porte de l’histoire et trônera au panthéon des artisans qui ont contribué à la construction des états démocratiques.

En conclusion, le CSDF enjoint le Président Alpha Condé de ne pas écouter les sycophants qui gravitent dans son entourage. Ces personnes ne visent qu’à profiter de son ombrage pour satisfaire leurs instincts primaires. Au soir des évènements, seul Alpha Condé portera la responsabilité devant Dieu et les hommes.

Philadelphie, le 7 Mai 2019

Dr. Antoine Akoï Sovogui
Président du Bureau Exécutif Mondial/CSDF

Guineematin.com vous propose de cliquer sur le lien suivant pour visionner la copie originale de cette déclaration :

Déclaration du Conseil Supérieur de la Diaspora Forestière

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