« Entre Gnalen Condé et nous, Alpha Condé n’a qu’à faire un choix », dit une femme de Fria

Le calme est revenu mais la situation reste toujours tendue à Fria, au lendemain des violences enregistrées dans la soirée d’hier, mardi 14 mai 2019, dans cette ville. Des violences causées par l’intervention musclée des forces de l’ordre qui ont délogé de force les femmes qui campaient dans la cour de la préfecture pour exiger le départ de leur préfet. Aujourd’hui, les manifestantes ont quitté la préfecture, mais elles n’ont pas abandonné leur revendication, rapporte l’envoyé spécial de Guineematin.com sur place.

Le centre-ville de Fria est méconnaissable ce mercredi, 15 mai 2019. Sur l’artère principale de la ville, on voit des traces de pneus brûlés et de voitures incendiées. Cette situation a fait suite aux violences que les forces de l’ordre ont perpétrées sur les femmes qui occupaient la cour de la préfecture depuis lundi matin. Les manifestantes exigeaient le départ sans délai ni condition de madame le préfet de Fria, Hadja Gnalen Condé. Après cette intervention musclée, plusieurs jeunes sont descendus dans les rues de la ville pour apporter leur soutien aux femmes. Ils ont brûlé des pneus sur la route et incendié des véhicules.

Mme Mamadama Bangoura

De leur côté, les manifestantes qui avaient promis d’occuper la cour de la préfecture jusqu’au départ de leur préfet, ont dû quitter les lieux de force. Mais, elles maintiennent leur revendication, indique Madame Mamadama Bangoura, l’une d’entre elles. « Nous les femmes, sommes allées à la préfecture pour dire que madame le préfet, Gnalen Condé, nous a fatiguées, elle a fatigué nos enfants. Donc nous voulons qu’elle parte, on ne veut plus d’elle. Tout ce qui est gâté à Fria, c’est Gnalen Condé qui en est responsable. Depuis qu’elle est là, rien n’a été fait pour la population.

Nous sommes allées à la préfecture, pas pour faire la guerre, on n’a même pas insulté quelqu’un, on a juste dit qu’on ne veut plus d’elle. On a fait deux jours à la préfecture, on n’a pas insulté, on n’a rien cassé, c’est là qu’on faisait la rupture du jeûne et on passait la nuit aussi. On a reçu une délégation du gouvernorat de Boké. Après avoir écouté les discours, nous lui avons fait part de notre revendication qui est le départ de Gnalen Condé. Mais dans les environs de 17 heures, alors nous étions en train de faire la cuisine, on a vu trois pick-up d’agents des forces de maintien d’ordre.

Ils sont venus comme des rebelles. Ils sont entrés dans la cour où on était assises et ont jeté des gaz lacrymogènes sur nous. Moi j’ai piqué une crise sur le coup, je me suis retrouvée plus tard à l’hôpital. Mais, notre revendication reste maintenue. Nous demandons au président de la République de voir clair dans cette affaire, notre souhait c’est de voir Gnalen Condé partir. Entre Gnalen Condé et nous Alpha Condé n’a qu’à faire un choix. Soit elle quitte Fria, ou alors nous nous quittons pour la laisser ici », a dit cette dame.

De Fria, Siba Guilavogui, envoyé spécial de Guineematin.com

Tel: 620 21 39 77/ 662 73 05 31

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