Intégration à la fonction publique : ce que demandent les enseignants contractuels issus de l’ISSEG et des ENI

Le collectif des enseignants contractuels issus de l’ISSEG et des ENI de Guinée a tenu hier, dimanche 19 Mai 2019, son assemblée générale dans les locaux de l’institut supérieure des sciences de l’éducation de Guinée à Lambanyi, dans la commune de Ratoma. Cette rencontre a duré près de 5 heures et s’est déroulée autour de sept points.

Mais, l’application du statut de l’éducation et l’insertion des diplômés de l’ISSEG et des écoles normales d’instituteurs à la fonction publique sans concours ont surtout pris le dessus dans les interventions, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui était à cette rencontre.

Mamadou Kindy Diallo

Né il y a moins d’un mois, le collectif des enseignants contractuels issus de l’ISSEG et des ENI de Guinée se démarque déjà de la coordination nationale des enseignants contractuels de Guinée. Une démarcation qui résulte de plusieurs facteurs qui pourraient se résumer à trois niveaux. « En premier lieu, nous avons estimé en tant qu’éducateurs et enseignants professionnels sortants de l’ISSEG et des ENI, qu’il est l’heure de nous battre pour restaurer le statut particulier de l’éducation. Le statut selon lequel tous les sortants des ENI et de l’ISSEG doivent impérativement, sans concours ni test, intégrer la fonction publique. En second lieu, vu que nous avons servi l’Etat durant la période de grève du SLECG, nous avons estimé que l’Etat doit rendre sa redevabilité. Et, en troisième lieu, c’est parce que nous sommes pour la défense des valeurs et des réformes de l’éducation. Nous avons estimé que n’est pas enseignant qui le veut, mais qui le mérite. Et, celui qui le mérite relève des écoles spécialisées dans la formation des enseignants », a indiqué Mamadou Kindy Diallo, le président dudit collectif.

Depuis sa création, ce mouvement en gestation qui ne regroupe que les enseignants contractuels issus de l’ISSEG et des ENI, essuie des critiques de la part de nombreux observateurs. Il est notamment prêté à ce collectif l’intention de se dérober de la voie habituelle d’entrer à la fonction publique. Et, lors de son assemblée de ce dimanche (son deuxième assemblée depuis sa création), le collectif a tenu à éclairer la lanterne du public et par ricochet, de ses détracteurs.

« D’aucuns pensent que nous avons esquivé le test parce que tout simplement nous sommes dans une indigence intellectuelle ou dans une carence. Mais, ils se trompent. Nous, nous sommes des professionnels de l’éducation. Si nous avons refusé le test et le concourt, c’est parce que nous nous sommes attelé à des points inscrits dans le statut particulier de l’enseignant. Nous, notre combat n’est pas un combat de menaces et d’invectives. C’est un combat d’idée. Nous sommes formés pour enseigner, nous n’avons pas besoin d’un concourt pour intégrer la fonction publique. Si vous prenez le décret relatif à la modification du statut particulier de l’éducation, dans ses articles 9, 19 et 35, il est mentionné que tous les sortants des instances de formation professionnelles sont automatiquement engagés à la fonction publique. Et nous, notre combat est de restaurer ce statut-là », a expliqué Mamadou Kindy Diallo tout en précisant que le collectif dont il est le président n’a pas été créé contre la coordination nationale des enseignants contractuels de Guinée.

Par ailleurs, Mamadou Kindy Diallo a appelé ses collègues à resserrer les rangs pour éviter la division. Et, aux autorités, il leur a demandé de « faire leur mea-culpa à l’endroit des instances d’éducation (l’ISSEG et les ENI) ». Car, soutient-il : « S’ils ont eu confiance, ils ont créé ces institutions, des gens sont venus faire quatre ans d’étude, ils ont accepté de se former, il faut reconnaitre cette valeur et respecter les engagements qui ont été pris. Je demande à l’Etat de faire valoir le statut particulier de l’enseignant en Guinée ».

A noter que le collectif des enseignants contractuels issus de l’ISSEG et des ENI de Guinée projette d’aller très prochainement à la rencontre du ministre de l’éducation nationale et de l’alphabétisation pour exposer ses préoccupations.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

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