Célébration de Laylat al-Qadr : le message de l’imam de Bambéto aux gouvernants

Les fidèles musulmans de Guinée ont célébré la nuit du vendredi à ce samedi, 1er juin 2019, qui correspondait à Laylat al-Qadr (la nuit du destin). Durant cette nuit, les mosquées de Conakry ont fait le plein et ont été le théâtre de plusieurs actes de dévotion : prières, lecture du coran, cantiques, invocations… Certains leaders religieux ont mis l’occasion à profit pour lancer des messages à l’endroit des citoyens mais aussi des autorités du pays, a constaté un journaliste de Guineematin.com qui était à la grande mosquée de Bambéto.

Elhadj Saikou Diallo, le grand imam de cette mosquée a rappelé d’abord aux fidèles musulmans l’importance de célébrer Laylat al-Qadr. « C’est Dieu qui a dit que l’adoration que l’on fait pendant la nuit de Laylat al-Qadr, sa récompense dépasse celle de l’adoration qu’on peut faire pendant 1000 mois. Et, si vous calculez, vous verrez que 1000 mois c’est plus de 80 ans, c’est énorme ça. C’est pourquoi, cette nuit mérite vraiment d’être célébrée », a-t-il rappelé.

Le leader a salué la mobilisation et la détermination des musulmans à adorer Dieu pendant ce mois de Ramadan. Il souhaite que le même engouement se poursuive après ce mois aussi. « Quand vous observez depuis le début du Ramadan, la mosquée ne désemplit pas. Nous disons aux musulmans qu’on n’adore pas Dieu que pendant le Ramadan. Dieu doit être adoré tous les jours, toutes les semaines et tous les mois. Où vont les musulmans qui remplissent actuellement la mosquée quand le mois de Ramadan passe ?

Ils sont là, avec nous dans les quartiers, dans les maisons. Et ils ne viennent à la mosquée en nombre qu’à cette période. Ce n’est pas bon, ce n’est pas normal. De la même manière que les musulmans viennent en nombre à la mosquée actuellement, ou qu’ils font des sacrifices, c’est de la même manière qu’ils doivent se comporter après ce mois. Car Dieu est avec nous en tout temps et en tout lieu », a conseillé l’imam.

Par ailleurs, Elhadj Saikou Diallo a invité les gouvernants à craindre Dieu et à assumer correctement leurs responsabilités, en mettant tous les citoyens au même pied d’égalité. « Ce que je dirai aux citoyens, surtout aux gouvernants, c’est de craindre Dieu. Quiconque craint Dieu, il va abandonner tout ce qui est interdit. Quiconque craint Dieu, il fera tout ce qui est de son devoir. Comme les dirigeants, les citoyens aussi font souvent des choses qui ne sont pas très appréciables.

Je prie tout le monde de craindre Dieu et de se dire que tôt ou tard on rendra compte de ce que nous avons fait. Les gouvernants doivent savoir que le pouvoir, c’est Dieu qui le donne, il le donne à qui il veut et le retire quand il veut. Le pouvoir c’est pour un temps. Ça va passer. Donc, le temps que Dieu te le donne, il faut bien gouverner car tu lui rendras compte de ta gestion. Donc, nous prions les gouvernants à être justes, à ne pas traiter différemment les citoyens, à mettre les citoyens au même pied d’égalité.

Les gouvernants doivent approcher auprès d’eux les bons cadres. Et ceux qui ne sont pas bons, qu’ils les aident à être bons, à changer positivement. Puisque le pouvoir, c’est pour un temps. Si le pouvoir ne se perdait pas, alors le premier chef serait toujours aux commandes, mais le pouvoir est passager. Alors ceux qui possèdent une portion du pouvoir doivent bien la gérer et savoir qu’ils doivent la céder un jour à qui Dieu choisira », a souligné le grand imam de Bambeto.

Abdoul Hamid Chérif, un érudit présent à cette cérémonie, en a profité aussi pour inviter les fidèles musulmans à ne pas se dérouter du chemin emprunté par leurs parents au profit d’un modernisme qu’il juge pas conforme à nos valeurs.

« On sait que nos parents au village avaient l’habitude de célébrer certaines fêtes religieuses, les jeunes doivent les suivre. En le faisant, ils auront suivi ce que le prophète Mohamed (PSL) a recommandé. Ils doivent éviter une certaine modernité que certains leaders religieux veulent introduire dans la religion et qui tend à saper les bonnes pratiques qu’on savait de nos parents », a conseillé ce leader religieux.

À noter que le Premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana, était annoncé à la grande mosquée de Bambéto, mais il ne s’est finalement pas rendu sur les lieux.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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