Sansalé/Boké : 5 écoles fermées par manque d’enseignants

Sansalé est une commune rurale de Boké, située à 135 km du chef-lieu de la préfecture. Pauvre, elle n’abrite aucune société minière mais reste impactée par la présence de ces sociétés dans la zone. Pour en parler, un envoyé spécial de Guineematin.com a rencontré le maire de cette collectivité, Sékou Gassama.

L’autorité s’empresse d’évoquer les difficultés auxquelles est confrontée la localité. « Notre commune a un centre de santé et deux postes de santé. Au niveau de l’éducation, nous avons 13 écoles primaires et sans aucun collège. Parmi ces écoles primaires, 5 sont fermées faute d’enseignants. Les autres écoles sont soit multigrades soit elles n’ont qu’un seul enseignant titulaire pour tout le cycle », a déploré M. Gassama.

La situation sécuritaire est encore plus préoccupante. Selon le maire, cette collectivité manque cruellement d’agents de sécurité. « Imaginez-vous que sur une distance de 135 km, il n’y a ni policier, ni gendarme, ni douanier alors qu’on fait frontière avec la Guinée Bissau. Il n’y a que quelques militaires postés aux frontières. L’insécurité est là à tout moment.

Heureusement, avec la Guinée Bissau, nous avons des relations de bon voisinage. Les Bissau-guinéens nous respectent et nous nous assistons mutuellement pour résoudre sans heurts les problèmes de nos communautés. C’est ce qui nous aide ici », soutient-il.

Et ce n’est pas tout. Sansalé fait face aussi à un enclavement qui freine son développement. « Sansalé n’a pas de pistes rurales. A 95% des cas d’ailleurs, nos pistes sont impraticables (…) En plus, la localité subit sérieusement les effets de l’exploitation minière dans la région. « Depuis l’installation des ports miniers à Kamsar et environs, nos pleines sont envahies par les eaux, nos cultures sont détruites. Cela a affecté sérieusement nos récoltes, et désormais, le statut de grenier de Boké, reconnu à Sansalé, ne tient plus la route.

Heureusement, il y a la culture d’anacarde qui sauve la population. Nos citoyens sont totalement démunis avec la destruction de nos pleines. Figurez-vous que j’ai été obligé d’aller en Guinée Bissau pour déplacer un tracteur. Les gens louent le tracteur à 1 million et demi pour labourer pendant 2 heures de temps. Par exemple, si trois familles louent le tracteur, après 2 heures de labour, on partage entre elles. Cela, en attendant la réaction de l’Etat », a indiqué le maire de la commune rurale de Sansalé.

Abdallah Baldé pour Guineematin.com de retour de Boké

Tél : 628 08 98 45

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