Examens nationaux : « les malhonnêtes seront traqués par l’autorité », prévient Balato Keïta

Les examens nationaux, session 2019, se dérouleront du 04 au 19 juillet prochain. A une dizaine de jours du début de ces échéances, l’heure est aux derniers réglages dans les écoles et centres d’examens. Au cours d’un entretien qu’il a accordé à Guineematin.com, Amara Balato Keïta, le proviseur du lycée Kipé, dans la commune de Ratoma, est revenu sur les préparatifs du Baccalauréat unique dans son établissement. Il en a profité pour mettre en garde tous ceux qui tenteront de tricher pendant ces échéances contre les sanctions qui leur seront infligées.
Décryptage !

Guineematin.com : le ministère de l’éducation nationale et de l’alphabétisation a communiqué récemment le calendrier des examens nationaux qui se dérouleront du 04 au 19 juillet 2019. Quel est aujourd’hui le niveau des préparatifs du Baccalauréat unique qui vous concerne particulièrement au lycée Kipé ?

Amara Balato Keïta : au lycée Kipé, comme partout ailleurs, aujourd’hui
nous sommes en fin des programmes. Les programmes ont été parcourus
comme cela se doit par les professeurs et leurs apprenants. Donc
aujourd’hui, au lycée Kipé, nous sommes préparés pour affronter les
examens nationaux. En ce qui nous concerne le Baccalauréat unique, les
élèves sont prêts pour les évaluations.

Les examens, comme partout ailleurs, se préparent très bien au lycée Kipé parce que c’est ici que je gère. Ça se prépare bien, les élèves ont déjà terminé, depuis samedi dernier, leur Baccalauréat blanc. Et, je suis sûr qu’on va se tirer d’affaire au Baccalauréat réel.

Guineematin.com : est-ce que tous les programmes sont bouclés dans votre école ?

Amara Balato Keïta : les programmes sont effectivement terminés parce
que de cours de rattrapage ont suivi le parcours habituel du programme. On a non seulement parcouru le programme avec des enseignants qui n’ont pas observé la grève, mais aussi après, les grévistes ont, à leur tour, tenu au respect de leurs engagements qui faisaient partie du protocole d’accord, c’est-à-dire les cours de rattrapage.

On a planifié les études par un emploi du temps additif qu’on a appelé emploi du temps de rattrapage. En dépit du temps ordinaire, il y a eu du temps qu’on s’est trouvé : quand l’enseignant lui-même n’a pas de cours, il planifie ses cours soit le soir ou les enfants viennent le matin. Voilà comment les cours de rattrapage ont été organisés et c’est ce qui nous a permis de terminer les programmes.

Guineematin.com : quelles sont les dispositions prises par votre établissement pour le bon déroulement de ces évaluations nationales ici ?

Amara Balato Keïta : à notre niveau, nous gérons nos candidats, on les
accompagne dans leurs centres respectifs. Nous les préparons à travers des cours de révision que les enseignants tiennent ici pour les candidats. Ils reprennent ce qu’ils ont fait sous forme de sujets, ils révisent avec les élèves pour les initier à traiter les devoirs de ce genre. Il n’est pas dit que les sujets qu’ils proposent, à l’examen c’est ce qu’ils donnent, non ! Mais, il y a des Baccalauréats déjà passés, ils prennent dans ce réservoir de sujets, ils font réviser les enfants avec ça.

A travers des tels exercices, ils vont se tirer d’affaire je pense. Voilà les préparatifs chez nous. En plus, il y a la discipline qu’ils doivent observer dans les centres d’examen par ce que cette année, ça sera très rigoureux. On parle de téléphones et de commissions de rédaction pour ceux qui sont habitués à se constituer en commissions de professeurs malhonnêtes. Ceux qui le feront cette année, seront traqués par l’autorité. Rédiger les réponses et faire glisser ça quelque part pour les surveillants qui seront aussi malhonnêtes pour introduire dans les salles, ces actes ne seront pas tolérés.

Donc, toutes les dispositions idoines sont prises pour que les examens nationaux se passent dans des bonnes conditions. En un mot, notre ministère a adressé des correspondances pour traquer cette fois-ci tous les cas de défaillances, et je pense qu’étant averti, chacun va prendre ses dispositions pour éviter qu’ils ne soient.

Guineematin.com : vous dites que ceux qui vont tenter de frauder seront traqués, quelles sanctions encourent-ils au juste ?

Amara Balato Keïta : des sanctions qui ne se limitent pas au blocage de salaire, mais jusqu’à la radiation les attendent. Parce que c’est très malhonnête de blaguer avec l’avenir des futurs cadres, c’est blaguer avec le pays. Donc celui qui vole ou triche un examen, a trahi le pays. Et, ces dispositions-là sont le bienvenu parce qu’il faut qu’on soit sérieux avec les examens.

Guineematin.com : quelle est la particularité des examens de cette année ?

Amara Balato Keïta : il y a un écrit qui est venu, qui n’est qu’une mise en garde de ceux qui vont coordonner les examens, c’est-à-dire des surveillants jusqu’aux délégués. Il y a des choses qu’il faut éviter. Par exemple, le téléphone : même aux délégués le téléphone est interdit. Ils ne manipulent pas leurs téléphones quand ils sont dans les centres.

Ils peuvent rentrer avec leurs téléphones pour qu’ils soient joignables en cas de besoin par les autorités, mais ils ne peuvent pas faire usage quand ils se promènent dans la cour. Les surveillants, eux, n’ont pas droit au téléphone tant qu’ils sont dans les centres, pour éviter de communiquer avec le monde extérieur. Il est dit de ne pas venir avec le téléphone, à plus forte raison les candidats.

Guineematin.com : puisque nous sommes à la fin de l’année scolaire, dites-nous quelles sont les difficultés rencontrées cette année au lycée Kipé ?

Amara Balato Keïta : les difficultés qu’on a rencontrées, c’est la crise qu’a connu l’école guinéenne d’une manière globale, qu’on peut signaler comme difficultés. En dehors de cela, il y a eu le problème de craie qui s’est un peu posé aussi. La craie a manqué tout comme les fournitures telles que les cahiers de préparation. Si on pouvait quand même faire le nécessaire pour que ces cahiers soient un peu augmentés à l’ouverture prochaine, ça allait être une bonne chose.

Guineematin.com : avez-vous un message à l’endroit de vos candidats ?

Amara Balato Keïta : à mes candidats et aux autres qui vont vous lire, je leur dis de rester dignes, de rester eux-mêmes et de se contenter de leur savoir personnel, de ne pas tricher le jour de l’examen. C’est ça la responsabilité pour qu’ils soient fiers de leur réussite.

Entretien réalisé par Touré Amadou Oury pour Guineematin.com

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