Révision du fichier électoral : « si Inovatrix est choisi, il n’y aura d’élections dans le pays » (UFR)

Le processus d’organisation des prochaines élections législatives continue de préoccuper l’Union des Forces Républicaines. L’UFR constate déjà des problèmes dans le travail de la CENI, notamment le choix de l’opérateur chargé de procéder à la révision du fichier électoral. Le parti de Sidya Touré dénonce le choix fait par la commission électorale et annonce que sans une bonne révision du fichier il n’y aura pas d’élections, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

L’organisation de ces élections, dont la date n’est pas encore connue, était au centre de l’assemblée générale de l’UFR, ce samedi 29 juin 2019. Selon l’honorable Ibrahima Bangoura, vice-président du parti, la CENI a décidé de recruter, de façon opaque, l’opérateur Inovatrix pour procéder à la révision du fichier électorale. Une révision recommandée par les experts qui ont audité ce fichier et qui ont décelé de nombreux problèmes, dont plus de 1.500.000 fictifs.

Mais le problème, indique l’UFR, c’est que cet opérateur est lié à Gemalto, l’opérateur qui a été changé. Pour le parti de Sidya Touré, ce choix effectué par la CENI vise donc à empêcher l’assainissement du fichier électoral et à permettre au parti au pouvoir, le RPG Arc-en-ciel, de continuer à frauder. C’est pourquoi, l’honorable Ibrahima Bangoura annonce que si cet opérateur est maintenu, il n’y aura pas d’élections en Guinée.

« Si Inovatrix est choisi, ça veut dire qu’ils veulent aller au 3ème mandat, il n’y aura pas d’élections dans le pays. Donc nous avons la même position, le 3ème mandat, on ne veut pas. Si Inovatrix est choisi, on n’est pas d’accord. Inovatrix c’est Gemalto ; Gemalto c’est Inovatrix. Les deux sont les mêmes. On ne sera pas d’accord qu’on choisisse Inovatrix », a dit l’opposant.

Par ailleurs, le vice-président de l’Union des Forces Républicaines accuse la commission électorale nationale indépendante de vouloir contourner la loi dans la mise en place de ses démembrements. Une chose que l’opposition, en général, n’acceptera pas, souligne-t-il. « Au niveau des démembrements de la CENI, il y a les articles 8, 23 et 28 qui régissent la mise en place des démembrements. Donc que disent ces articles-là ? Que dit la loi ? L’article 8 dit que les partis politiques doivent être représentés dans tous les démembrements de la CENI, à savoir les CECI, les CEPI et les CESPI. L’article 8 dit qu’il doit y avoir au moins partout 3 partis politiques.

Hon. Ibrahima Bangoura

Alors, avant il y avait 2400 délégués dans tout le pays. Aujourd’hui avec la nouvelle loi, s’ils vont mettre en place les démembrements, ils vont aller jusqu’à 20.022 délégués. Donc ils disent que comme il y a beaucoup de dépenses, il faudrait revenir à un système hybride. Que la CENI et les partis politiques se mettent d’accord sur un système qui va contourner la loi. On a dit au niveau des partis politiques, voilà ils commencent à contourner la loi, et cela va en leur faveur. Donc nous, nous avons dit au niveau de l’opposition, que nous ne sommes pas d’accord, ils n’ont qu’à appliquer la loi. Puisqu’on a voté la loi, cette loi doit être appliquée.

Pourquoi nous le disons ? C’est parce que lorsque nous sommes sur le terrain au moment des élections, dès que nous protestons, la CENI rétorque toujours qu’elle, elle ne fait qu’appliquer la loi. Donc si nous nous mettons d’accord avec elle pour contourner la loi, lorsque nous irons sur le terrain et que nous protestons, ils vont nous opposer cela. Donc c’est un risque que nous ne voulons pas prendre », a-t-il expliqué.

Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guineematin.com

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