« La Guinée classée parmi les pires pays au monde pour les travailleurs »

Aboubacar Soumah, secrétaire général du SLECG
Aboubacar Soumah, secrétaire général du SLECG

« Des syndicalistes ont été bastonnés, arrêtés, emprisonnés et condamnés. Nos libertés ont été bafouées, nos droits piétinés, nos salaires gelés. Donc, nous étions à Genève pour dénoncer ces différentes violations par notre gouvernement »…

Comme annoncé précédemment, après un séjour à Genève où il a pris part à l’assemblée générale de la confédération syndicale internationale (CSI), le secrétaire général du SLECG et premier secrétaire général adjoint de l’USTG, Aboubacar Soumah, a conféré hier, Samedi 29 Juin 2019, avec les enseignants affiliés au syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée. Le bouillant syndicaliste qui fait trembler les autorités guinéennes au plus haut niveau a tenu à clarifier les raisons de sa participation aux activités de la CSI.

Aboubacar Soumah a expliqué qu’il est allé à Genève pour dénoncer les violations dont les syndicalistes ont été victimes de la part du gouvernement guinéen. Il a d’ailleurs annoncé que la CSI a classé la Guinée parmi les pires pays au monde pour les travailleurs et les travailleuses, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui était au siège du SLECG à Donka.

C’est avec son habituel franc parler que Aboubacar Soumah a fait son compte rendu de mission à Genève. Un compte rendu qui sonne comme un droit de réponse à ceux qui le blâment pour avoir dénoncé le gouvernement guinéen devant des centrales syndicales venues des quatre coins de la terre.

« Nous sommes partis à Genève pour dénoncer les différentes violations que nous avons subies ici de la part de notre gouvernement. Des syndicalistes ont été bastonnés, arrêtés, emprisonnés et condamnés. Nos libertés ont été bafouées, nos droits piétinés, nos salaires gelés. Donc, nous étions à Genève pour dénoncer ces différentes violations par notre gouvernement. Et, nous l’avons fait. Et, aujourd’hui, cela se vérifie. La CSI a classé la Guinée parmi les pires pays au monde pour les travailleurs et les travailleuses. Un passage du contenu du rapport ‘’Indice CSI des droits dans le monde’’ met en exergue le recours à la violence extrême à l’encontre des défenseurs des droits sur le lieu de travail, ainsi que les arrestations et les détentions massives », a dit le secrétaire général du SLECG.

Par ce fait, Aboubacar Soumah estime avoir accompli sa mission à Genève, tout en rappelant que c’est la Guinée qui a ratifié des conventions relatives à la liberté syndicale et à la liberté d’association.

« Donc, si ces droits sont violés, nous ne pouvons pas croiser les bras, partir à Genève et ne pas dénoncer. Et, aujourd’hui, un syndicaliste se permet de dire que nous sommes allés à Genève pour dénoncer le gouvernement. Mais, qu’allons-nous dire autre ? Nous ne sommes pas un syndicat du gouvernement, nous sommes un syndicat des travailleurs. Nous sommes là au service des travailleurs et pour porter leurs revendications vers le gouvernement. Donc, quand nous sommes à un lieu qui nous permet de dénoncer les violations que nous avons subi dans notre pays, nous ne resterons pas bras croisés. On l’a fait, on le fera et on continuera à le faire pour le respect des libertés, le maintien des droits syndicaux en Guinée et à travers le monde. Donc, chers camarades, nous avons dignement représenté notre centrale et nous pensons que nous avons accompli la mission… », a-t-il expliqué sous les applaudissements assourdissants des enseignants.

Par ailleurs, le secrétaire général du SLECG et premier secrétaire général adjoint de l’USTG a invité ses collègues enseignants à se tenir tranquille face « au balivernes » distillées par le SLECG version Kadiatou Bah.

« La CGT de France a organisé une marche à laquelle nous avons été conviés. Et, nous sommes venus avec une banderole que nous avons déroulée devant tout le monde. Cette banderole a dérangé l’autre camp d’en face… Nous avons fait l’objet d’admiration de tous les syndicalistes du monde à Genève. Donc, chers camarades, soyez tranquilles. Notre SLECG se porte très bien. Le syndicat ce n’est pas la bouche. Le syndicat, c’est l’action, c’est la base », a conclu Aboubacar Soumah.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

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