Justice : après plus de 3 ans de détention préventive, Djouma Barry pourrait recouvrer sa liberté

Placé sous mandat de dépôt le 23 novembre 2015, Mamadou Djouma Barry espère sortir de prison dans quelques jours. En audience criminelle hier, mardi 02 Juillet 2019, le ministère public a requis la relaxe à son encontre pour « crime non constitué », a appris un reporter de Guineematin.com qui était sur place.

Selon l’empereur des poursuites, il n’existe aucune preuve qui permet au parquet de demander au tribunal d’entrer en condamnation pour les faits de vol à mains armées contre l’accusé qui a déjà fait 3 ans et 7 mois de détention à la maison centrale de Conakry. La décision du tribunal est attendue pour le mardi prochain. Et, s’il suit les réquisitions du ministère public qui demande l’application de l’article 544 du code de procédure pénale, Mamadou Djouma Barry pourrait recouvrer sa liberté la semaine prochaine.

Mamadou Djouma Barry a été trimbalé en justice par un certain Mamadou Barry qui l’accuse de vol à mains armées. Les faits se seraient produits au mois de novembre 2015 à Kobayah, dans la commune de Ratoma. Et, selon le ministère public, Mamadou Barry revenait d’une soirée dansante lorsque soudainement deux individus ont surgi devant lui. « Ils lui ont retiré sa moto et des téléphones. Le matin, quand il a informé le quartier, les gens ont dit qu’il ne pourrait s’agir que de Mamadou Djouma Barry. C’est ainsi que ce dernier a été interpelé pour ensuite être conduit devant notre parquet », a expliqué le procureur Boubacar I Bah, qui précise que depuis l’enquête préliminaire, la partie civile n’a jamais voulu comparaitre pour donner sa version des faits.

Interrogé par le tribunal criminel de Dixinn, Mamadou Djouma Barry a rejeté en bloc les accusations portées contre lui. « Cette nuit, je ne suis allé nulle part. J’étais malade et je souffrais de paludisme. Le lendemain matin, je suis allé dans un café pour prendre de l’air. C’est là que des agents sont venus m’arrêter. Ils ont dit que c’est moi qui ai attaqué monsieur Barry avec des armes… Même une aiguille n’a pas été retrouvée sur moi au moment de mon arrestation », a confié l’accusé.

Dans ses réquisitions, le ministère public a simplement demandé au tribunal de relaxer l’accusé pour crime non constitué. « La partie civile n’a jamais voulu se présenter devant votre tribunal. Et, l’accusé n’a jamais reconnu les faits. Il n’existe aucun témoin, aucune preuve qui permet au parquet de demander au tribunal d’entrer en condamnation pour les faits de vol à mains armées poursuivis contre Mamadou Djouma Barry. C’est pourquoi, le ministère public demande qu’il vous plaise de faire application de l’article 544 du code de procédure pénale et de renvoyer l’accusé des fins de la poursuite pour crime non constitué », a requis le procureur audiencier, Boubacar I Bah.

Sans trop de commentaires, l’avocat de la défense a emboité le pas au ministère public, tout en demandant au tribunal de statuer sur siège. Car, soutient-il, « mon client a trop souffert de cette détention arbitraire qui n’a que trop duré. Donc, je vous demande de corriger rapidement les graves erreurs de nos OPJ (officiers de police judiciaire) ».

Finalement, le tribunal a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendu le mardi prochain.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

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