Conakry : des employés de la BCRG jugés dans une affaire de 2 800 000 dollars

Elhadj Boubacar Diallo et 8 autres personnes comparaissent au tribunal correctionnel de Dixinn pour des faits d’associations de malfaiteurs et d’escroquerie en bande organisée, portant sur la somme de 2 millions 800 mille dollars américains. Parmi eux, des employés de la Banque Centrale de la République de Guinée (BCRG), tous poursuivis par la société Vénézuélienne Inversonnes SA, représentée par Rafael Perez Perozo. Leur procès s’est poursuivi hier mercredi, 03 juillet 2019, constaté sur place Guineematin.com a travers un de ses reporters.

Parmi les 9 prévenus dans cette affaire, figurent des travailleurs de la BCRG. Des travailleurs que Rafael Perez accuse d’avoir agi de concert et en réunion avec Elhadj Boubacar Diallo et Mohamed Lamine Konaté pour lui escroquer le montant de 2 millions 800 mille dollars US qu’il aurait viré à la Banque Centrale à l’effet d’obtenir de l’or.

A la barre, le ressortissant Vénézuélien, avocat de profession, Rafael Perez Perozo, soutient avoir remis 300 mille dollars en espèce à Elhadj Boubacar Diallo. Il dit également avoir viré 1 700 000 dollars à la BCRG pour acheter de l’or. « Aujourd’hui, je n’ai ni l’or ni mon argent. C’est la Banque Centrale qui a remis l’argent à un certain Mohamed Lamine Konaté qui n’a même pas de compte à la Banque Centrale de la République de Guinée. C’est une bande organisée qui est représentée au niveau international. Au total, ils m’ont escroqué 2 millions 800 mille dollars, sans compter les dommages qu’ils nous ont causés », a-t-il expliqué.

Poursuivant sa narration, Rafael Perez Perozo dira que c’est Elhadj Boubacar Diallo et Koutoubou Sylla qui l’ont poussé à venir en Guinée. « Quand je suis arrivé à l’aéroport, c’est Elhadj Boubacar Diallo qui m’a accueilli. Il m’a conduit à l’hôtel où des gens qui portent les badges de la BCRG nous ont trouvé, se présentant comme étant des employés de cette banque. De l’hôtel, ils nous ont envoyé à la Banque Centrale. Ils nous ont montré là où ils sont en train de fondre l’or. Ils nous ont dit que c’est cette Banque qui est habilitée à traiter tous les métaux. J’ai eu confiance et j’ai acheté 20 kilogrammes d’or à 500 mille dollars. C’était le 12 octobre 2017. Le 8 novembre, j’ai versé 96 000 dollars pour l’achat de l’or », a-t-il ajouté.

De son côté Elhadj Boubacar Diallo, le seul détenu du groupe, va répliquer en disant qu’il ne se rappelle pas exactement des montants qu’il a perçus. « C’est des opérations bancaires. Je ne me rappelle pas des différents montants que j’ai perçus. En espèce, j’ai reçu 3 fois 10 mille dollars et non 300 mille dollars. Le virement, c’est entre 1 million et 1 million 800 mille dollars. Il y a aussi des ordres de virement qu’ils nous ont annoncés et qui ne sont jamais arrivés ici », a laissé entendre le prévenu.

Par rapport aux montants virés à partir de l’étranger, Elhadj Boubacar soutient ne pas posséder de licence pour avoir un compte à la Banque Centrale. C’est pourquoi « j’ai autorisé à Rafael Perez Perozo d’envoyer l’argent dans le compte de Mohamed Lamine Konaté. Il a envoyé et l’argent est décaissé et ils ont reçu avec décharge les 9 kilos 940 grammes d’or. Maintenant, une année après, ils sont revenus dire qu’ils n’ont pas reçu l’équivalent de leur argent ».

Les 3 autres prévenus, employés de la Banque Centrale, ont à leur tour rejeté les faits. Selon eux, la Banque Centrale n’a rien à voir dans cette affaire. « On n’était pas présent lors de la conclusion de leur contrat. Donc, si une partie n’honore pas les clauses du contrat, la Banque Centrale n’est pas liée à ça ».

Thierno Sadou Diallo, qui travaille au service de trésorerie de la Banque Centrale, a dit que l’équivalent de l’argent viré par le plaignant à la City Bank de Panama a été décaissé à la Banque Centrale de la République de Guinée. « On a fait la mise à disposition et la première opération a eu lieu le 20 octobre 2017 au compte de la Société Guinéenne de Négoce (SOGUIN), appartenant à Mohamed Lamine Konaté. C’est après un an qu’ils sont venus dire que nous avons payé à celui qui ne devrait pas recevoir l’argent ».

Le dossier a été renvoyé au 31 juillet 2019 pour la suite des débats.

Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 620 589 527/654 416 922

Facebook Comments Box