Conakry : les victimes du « génocide de juillet 1985 » exigent réparation et réhabilitation

Elhadj Ibrahima Sory Dioumessy, vice-président de l'association des victimes des répressions
Elhadj Ibrahima Sory Dioumessy et les autres membres de l’association des victimes des répressions

Les victimes des événements douloureux des 4 et 5 juillet 1985, regroupés dans l’Association des Victimes de Répression (AVR), continuent de réclamer leur réhabilitation et la restitution de leurs biens. L’annonce en a été ce jeudi, 4 juillet 2019, à l’occasion d’une conférence que l’AVR a animée à la maison de la presse de Kipé, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Après 26 ans de règne sans partage (02 octobre 1958-26 mars 1984), le premier président de la Guinée indépendante a rendu l’âme le 26 mars 1984 à Cleveland, aux Etats-Unis d’Amérique. La mort du camarade Ahmed Sékou Touré a conduit au tout premier coup d’Etat militaire en République de Guinée, le 03 avril 1984. Mais, un après son accession à la magistrature suprême de notre pays Lansana Conté (alors colonel de l’Armée) a essuyé une tentative de coup d’Etat, conduite par son Premier ministre, l’autre colonel, Diarra Traoré. Et, l’échec de ce putsch a failli faire vaciller le pays tout entier avec des tournures ethnocentriques qui opposaient des soussous (ethnie du président Lansana Conté) aux malinkés (ethnie du colonel Diarra Traoré et de l’ancien président Sékou Touré).

Trente-cinq ans (35 ans) après, les auteurs et victimes collatérales de ce coup d’Etat manqué se souviennent encore et dénoncent des arrestations, assassinats, pillages, vols, destructions et saisies des biens dont ils ont été victimes de la part du régime Lansana Conté.

Organisées en association, dénommée « association des victimes des répressions », les victimes de cette autre page sombre de l’histoire de la Guinée ne comptent pas baisser les bras et continuent de réclamer leur réhabilitation et la restitution de leurs biens.

Selon Elhadj Ibrahima Sory Dioumessy, vice-président de l’AVR, de nombreuses démarches ont été menées depuis très longtemps pour la réhabilitation des victimes et la restitution de leurs biens. Des démarches allant de la saisie du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU à Genève à celle de l’Agence Judiciaire de l’Etat en Guinée, en passant par la Cour de Justice de la CEDEAO.

Elhadj Ibrahima Sory Dioumessy, vice-président de l'association des victimes des répressions
Elhadj Ibrahima Sory Dioumessy, vice-président de l’association des victimes des répressions

Pour ce qui est des nombreuses démarches engagées depuis l’arrivée du président Alpha Condé au pouvoir, Elhadj Ibrahima Sory Dioumessy a fait savoir que « nous avons déposé les dossiers en juillet 2013 devant l’Agent Judiciaire de l’Etat. Les études ont été faites et il a été admis que nous devons être indemnisés par l’Etat. En 2017 encore, nous sommes allés à Genève dans le même cadre ».

Toutes ces démarches sont jusque là restées infructueuses. Toutefois, les victimes du « génocide de 1985 » se disent déterminées à continuer le combat jusqu’à ce qu’elles obtiennent gain de cause. Le vice-président de l’AVR pense que dans ce dossier, « il y a encore des gens, de éléments, qui ont agi le 04 juillet 1985, qui sont encore en activité. Nous sommes dans la procédure judiciaire, je ne voudrais pas m’avancer dans les dénonciations, comme nous avons choisi de saisir la justice de la CEDEAO, nous allons donner tous les arguments et la justice de la CEDEAO va se prononcer sereinement », a laissé entendre Elhadj Ibrahima Sory Dioumessy.

En tous les cas, 34 ans après, les victimes de la répression de juillet 1985 ont martelé qu’ « il n’y aura pas de pardon sans réparation ».

Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 628 17 99 17

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