Lutte contre le VIH/SIDA et l’hépatite B : le rapport sur l’état de santé de l’Armée guinéenne en débat

Sous la présidence du ministre d’Etat, ministre des Affaires présidentielles et de la Défense nationale, Dr. Mohamed Diané, un atelier de restitution des résultats de l’enquête sur la séroprévalence du VIH/SIDA et les risques épidémiologiques liés au comportement (SABERS) au sein des forces armées guinéennes, a été organisé hier, mercredi 24 juillet 2019, dans un complexe hôtelier à Conakry.

La cérémonie de lancement des travaux de cet atelier a eu lieu en présence de plusieurs personnalités dont l’ambassadeur des Etats Unis en Guinée, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui était à cette rencontre.

Selon nos informations, depuis 2003, la direction nationale du service de santé des armées, en collaboration avec l’ambassade des Etats Unis en Guinée et l’ONG PSI-Guinée, entre autres, a mis en place un programme de lutte contre le VIH/SIDA au sein des forces armées guinéennes. Un programme dénommé « opération protection permanente ».

Dans la mise en œuvre de ce programme, la direction générale du service de santé des armées avait déjà réalisé trois études (en 2003, 2006 et 2010) séroprévalence. Mais, « suite aux évènements douloureux du 28 septembre 2009 », le programme a connu une rupture.

Cependant, la retraite massive de plus de quatre mille militaires, le recrutement de jeunes soldats (avant, pendant et après le CNDD) et les récentes réformes opérées dans le secteur de la sécurité ont permis de renouer le contact avec les partenaires. Ce qui a permis de relancer les activités de lutte contre le VIH/SIDA, combinées à l’hépatite B et la tuberculose au sein des forces armées guinéennes.

Ainsi, les efforts ont abouti à la réalisation cette année 2019, de la quatrième étude de ce programme dont les résultats ont été présentés ce mercredi au ministre de la défense nationale.

Ibrahima Kalil Touré, directeur général du service des armés
Ibrahima Kalil Touré

Dans son discours de bienvenue, le directeur général du service des armés, Ibrahima Kalil Touré a décrit ce programme comme un outil stratégique, permettant d’identifier le besoin éducationnel d’une cible spécifique.
« Autre fois, de nombreux pays auraient axé leurs réponses sur des approches génériques ou des extrapolations qui ne répondaient pas forcement à l’épidémie locale. D’où la nécessité de comprendre l’épidémie, notamment la diversité, les facteurs de transmission du virus et leur source. En effet, l’enquête CAB est un outil stratégique permettant d’identifier le besoin éducationnel d’une cible spécifique. Elle évolue en trois phases : le niveau de la connaissance complète, les attitudes motivant les comportements et les pratiques préventives et de prise en charge des populations cibles. Les résultats sont catégorisés, qualifiés ou quantifiés selon les objectifs poursuivis. La démarche de recherche est holistique. Car, elle doit concilier les trois composantes du comportement des populations. A savoir : la composante cognitive, la composante émotionnelle et la composante conative », a précisé le colonel Ibrahima Kalil Touré.

Son excellence Simon Henshaw, ambassadeur des Etats Unis en Guinée
Son excellence Simon Henshaw, ambassadeur des Etats Unis en Guinée

De son côté, l’ambassadeur des Etats Unis en Guinée, son excellence Simon Henshaw, a réitéré l’engagement de son pays à accompagner la Guinée dans l’amélioration du système de santé des militaires. Car, « une bonne santé des forces armées est une question de sécurité pour toute nation », a indiqué l’ambassadeur américain.

Dr. Mohamed Diané, ministre d’Etat, ministre des Affaires présidentielles et de la Défense nationale

Dans son allocution de circonstance, le ministre d’Etat, ministre des affaires présidentielles et de la défense nationale, Mohamed Diané, a dit que la mise en place, le succès et les performances d’un programme de santé dépendent de plusieurs facteurs dont entre autres la disponibilité des données fiables et actualisées.

« Dans son histoire, l’armée guinéenne a réalisé 4 études de ce type. L’avant dernière remonte à 2010, soit près de 10 ans. Ce qui fait que les données utilisées jusque-là étaient caduques. Je me félicite du fait que pour la première fois, l’enquête sur le terrain a été réalisée entièrement par les cadres du Service de Santé des Armées. Les résultats de cette étude permettront de réorienter nos politiques et stratégies en matière de lutte contre le sida et de jeter les bases d’un programme de lutte contre les hépatites dans les Armées. Ces résultats donneront également une indication sur l’efficacité des différentes interventions antérieures et renseigneront sur les indicateurs de performance du programme de lutte contre le SIDA au sein de nos forces armées », a indiqué le ministre Mohamed Diané, avant de décerner des satisfécits à l’équipe qui a effectué cette quatrième étude.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

Facebook Comments Box