PMU-LONAGUI : Grenier joue et …perd !

C’est maintenant connu. A l’instar de la LONASE (Sénégal), de la LONACI (Côte d’Ivoire) ou encore de la LONAB (Burkina Faso), et bien d’autres encore, la LONAGUI (Guinée) est bien décidée à se lancer dans l’exploitation d’au moins un segment des jeux. Se contenter juste, contrairement à la plupart de ses homologues du continent, à faire de la régulation apparaît plutôt comme une anomalie. Alors qu’elle détient le monopole de l’organisation des jeux de hasard et assimilés en Guinée, même si elle a également la latitude, pour telle ou telle raison, de concéder à des opérateurs privés l’exploitation de tel ou tel type de jeu. Ce qu’elle continue de faire d’ailleurs avec des sociétés privées de la place (lotos, paris sportifs, etc.).

Pourquoi avoir choisi le pari sur les courses hippiques (PMU), pourrait-on logiquement se demander.

D’abord une question d’opportunité. Signée pour une durée de dix ans en 2009, la concession accordée à la société WINIYA de Jean-Jacques Grenier arrive à son terme le 4 août prochain. La reprise du PMU par la LONAGUI à la fin de la concession lui fait, en principe, l’économie de la gestion d’une situation de rupture de contrat.

En sus de ce qui précède, en portant son dévolu sur le produit phare des jeux en Guinée (et dans la sous-région), la direction générale et le conseil d’administration se donnent les moyens de réaliser les principales tâches que leur assigne la tutelle : rapporter beaucoup plus d’argent à l’Etat et s’impliquer davantage dans des activités culturelles, sportives, économiques, etc.

A titre de comparaison, ce que WINIYA se targue de rapporter au trésor public est infime, aux côtés de la manne que représentent pour l’Etat sénégalais les recettes issues de l’exploitation du PMU par la société publique LONASE. Autre exemple dans un autre pays voisin : outre les recettes engrangées pour le compte du trésor public, l’important soutien que la LONACI apporte à la fédération ivoirienne de football par le biais d’un partenariat qui ne date pas d’aujourd’hui. Notamment grâce au PMU.

Jouer la carte de la bravade ?

A une dizaine de jours de la date fatidique du 4 août 2019, le processus de reprise continue. La LONAGUI règle les derniers détails techniques, tout en multipliant les contacts avec les différents acteurs (personnel administratif et technique, revendeurs, différents prestataires, etc.), afin d’être prête le jour ‘’J’’.

Evidemment, du côté de Jean Jacques Grenier et de WINIYA aussi l’on n’est pas inactif. Le travail d’enfumage continue avec son lot d’intox, de fausses informations.

Le tribunal du commerce saisi par une personne morale (WINIYA) contre une autre (LONAGUI), ne manquera pas de s’apercevoir, sans même aller dans le fond, que cette démarche est en soi une violation du contrat de concession.

En dépit de ses coups d’épée dans l’eau, Grenier a toujours du mal à accepter une situation sur laquelle il n’a pourtant aucun contrôle : c’en est bien fini de la mainmise de WINIYA sur le PMU en Guinée !

Selon certains de ses proches, il serait tout de même prêt à jouer sa dernière carte. Braver, non pas seulement l’organe de régulation, mais l’autorité étatique en général, en continuant des activités qui, au-delà des limites de son contrat, seraient alors tout à fait illégales,

Sacré Grenier !

F. Diariou Baldé

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