Faya Millimono dénonce l’actuel ministre de la justice : « c’est un monsieur qui devait être poursuivi »

Dr. Faya Millimono, président du parti Bloc Libéral
Dr. Faya Millimono, président du parti Bloc Libéral
Dr. Faya Millimono, président du parti Bloc Libéral

Au lendemain de son retour au pays après trois mois passés aux Etats-Unis, le président du Bloc Libéral, Dr Faya Millimono, a rencontré ses partisans au cours d’une assemblée générale organisée hier, vendredi 26 juillet 2019, au niveau siège de son parti situé à Lambanyi. L’opposant est revenu sur son séjour américain, évoquant aussi quelques sujets d’actualité, a constaté un reporter de Guineematin.com qui était sur place.

C’est par une minute de silence à la mémoire de Mamoudou Barry, l’enseignant-chercheur guinéen tué il y a une semaine en France, que le leader du BL a ouvert cette rencontre. « Le BL se joint à toutes les organisations guinéennes et à la famille de Dr Barry pour exiger que justice soit faite. Et nous profitons de l’occasion pour réclamer justice pour toutes les victimes guinéennes. Nous avons signé les pétitions et nous invitons tous les militants, tous les sympathisants du Bloc Libéral à signer la pétition pour réclamer la justice pour notre compatriote Barry», a lancé Dr Faya Millimono.

L’opposant a évoqué ensuite la réception dont il a fait l’objet à son retour à Conakry, remerciant les responsables et militants de son parti pour leur mobilisation. Il rappelle toutefois, que même s’il a pu se rendre aux Etats-Unis, l’interdiction de quitter Conakry qui lui a été imposée il y a quelques mois par la justice n’est pas encore levée. Une décision qui est intervenue suite à la manifestation pacifique qu’il avait organisée devant le siège de l’Assemblée nationale, pour protester contre la prorogation du mandat des députés. « Au moment où je vous parle, je n’ai pas le droit de quitter le périmètre de Conakry sans obtenir l’autorisation du doyen des juges d’instruction du tribunal de première instance de Kaloum.

Pour aller aux Etats-Unis, il a fallu que mes avocats bataillent dur pour obtenir la levée temporaire de cette restriction. Elle avait été levée pour un mois et demi et puisque nous devrions rester plus longtemps pour ce que nous faisions, il a fallu encore que les avocats bataillent dur pour obtenir un autre mois et demi. Me voici ici aujourd’hui parce que le second délai qui m’a été donné d’être absent du périmètre de Conakry, c’est le 25 juillet. Et le lundi, je me rendrai au tribunal de première instance de Kaloum pour émarger comme cela est de mon devoir », a-t-il annoncé.

Dr. Faya Millimono, président du parti Bloc Libéral
Dr. Faya Millimono, président du parti Bloc Libéral

Et, c’est bien sûr l’un des sujets qu’il a abordés lors de son séjour américain, soutient Faya Millimono. « Nous sommes allés, nous avons rencontré des gens, des personnalités qui ont bataillé, qui ont mené le combat pour nous. Lorsque nous avions été arrêtés, les militants et militantes du BL et moi-même, envoyés au tribunal de première instance de Kaloum, il y a un Sénateur américain qui a aussitôt appelé le département d’Etat, qui a aussitôt appelé l’ambassadeur des Etats-Unis ici à Conakry. Il s’est levé il est resté débout jusqu’à apprendre que je ne suis pas en prison. Il fallait lors de mon séjour que je lui rende visite, que je lui dise merci en votre nom. Nous avons profité de l’occasion pour parler de notre pays, des risques auxquels notre pays fait face aujourd’hui ».

Fidèle à lui-même, le président du Bloc Libéral n’a pas manqué de fustiger la « mauvaise gouvernance » et la « corruption » qui gangrènent notre pays sous l’ère Alpha Condé. Il a dénoncé particulièrement la nomination de Dr Mohamed Lamine Fofana, un des conseillers du président de la République, comme ministre de la justice par intérim. Avec un tel ministre, l’opposant estime qu’il ne faut pas s’attendre à une bonne justice dans notre pays.

« Lorsque la rébellion est venue en Guinée, le jour où les rebelles tuaient les populations à Guéckédou, monsieur était sur RFI et sur la BBC, nous disant que son mouvement est en train de mettre Guéckédou à sac. Aujourd’hui, c’est lui qui trône sur la justice de notre pays. Peut-on nous attendre à une justice dans notre pays dans les circonstances comme celles-là ? C’est un monsieur qui devait être poursuivi », a dit Dr Faya Millimono.

Mohamed DORE pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 622 07 93

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