Ibrahima Bangoura de l’UFR : « le président de la CENI est un missionnaire »

Lors de l’assemblée générale hebdomadaire de l’UFR de ce samedi, 27 juillet 2019, l’honorable Ibrahima Bangoura, vice-président de la formation politique, s’en est pris à la CENI et son président. Il accuse Me Amadou Salifou Kébé, à la tête de l’institution électorale, d’être un missionnaire prêt à tout faire pour satisfaire les désidératas du pouvoir, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui était sur place.

L’assainissement du fichier électoral avant la tenue des prochaines élections législatives, c’est la revendication fondamentale de l’opposition guinéenne dont est membre l’Union des Forces Républicaines (UFR). Mais, le parti de Sidya Touré dit constater que la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) n’est pas engagée à aller dans ce sens. L’honorable Ibrahima Bangoura, député et vice-président du parti, pointe un doigt accusateur sur le président de la CENI qu’il dit être en mission du pouvoir.

Honorable Ibrahima Bangoura, vice-président de l'UFR
Honorable Ibrahima Bangoura, vice-président de l’UFR

« A la retraite de Kindia, la CENI avait fait une estimation comme quoi, les élections législatives allaient se tenir dans les 220 jours. Ça, c’était une estimation. Mais aujourd’hui, on se rend compte que nous ne sommes plus à la fin de l’année mais nous avons dépassé la fin de l’année. Parce qu’à l’époque, on cadrait ce chronogramme à la fin de l’année. Mais aujourd’hui, il y a un glissement avec ce chronogramme. Cela veut dire que si nous devons tenir les élections législatives, au mieux, ça serait vers la fin du mois de mars voire la fin du mois d’avril 2020.

Et, c’est pour cela que la CENI est en train de précipiter les choses. Mais comme eux ils sont en mission, le président qui est là-bas, il en mission, c’est un missionnaire, il précipite les choses pour que les désidératas de ceux qui l’ont envoyé soient satisfaits. Nous ne serons jamais d’accord. Nous les attendons, parce tout ce qui se fait est dans le but d’octroyer un troisième mandat au Président de la République. Ce, contre lequel nous allons nous battre. Et, je crois que cela n’aura jamais lieu ici », a dit l’opposant.

Abondant dans le même sens, le chargé de communication et de la formation politique de l’UFR a indiqué que le pouvoir compte sur les élections législatives pour faire passer son projet de nouvelle constitution et permettre au président Alpha Condé de briguer un troisième mandat. Pour Ahmed Tidiane Sylla, le président de la République et son camp ont compris que le référendum constitutionnel ne pourra pas avoir lieu et c’est pourquoi ils veulent tout faire pour avoir une majorité leur permettant de faire passer la nouvelle constitution au parlement. D’où le manque de volonté de la CENI, dit-il, d’assainir le fichier électoral.

« Aujourd’hui, Alpha Condé s’est rendu compte qu’on ne peut pas aller à un 3ème mandat. Il n’a aucune possibilité d’aller à un référendum. Les populations, que ce soit à l’extérieur où dans les différentes régions du pays, les gens sont hostiles à cela. Le plan B aujourd’hui pour Alpha, c’est de faire en sorte qu’on aille à des élections législatives précipitées avec ce fichier qui contient plus d’un million d’électeurs fictifs afin d’avoir une majorité qualifiée. Parce quand vous avez plus d’un million 500 fictifs, ça vous fait déjà plus de 30 députés. Donc s’il a une majorité qualifiée, à partir l’Assemblée, il peut modifier la constitution. S’il a les 2/3 il peut faire sauter le verrou. Donc c’est pourquoi nous disons qu’Inovatrix (l’opération choisi pour procéder à la révision du fichier électoral) est égal à un 3è mandat », a dit Tidiane Sylla.

Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guinémeematin.com

Tel: 622919225 / 666919225

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