Labé : Souleymane Pounthioun dénonce le mauvais choix des sujets à l’entrée en 7ème Année

Notre confrère Souleymane Pounthioun Diallo, animateur d’une émission scolaire sur les antennes d’une radio privée locale et enseignant en situation de classe dans certaines écoles publiques et privées de la région dénonce « le mauvais choix des sujets à l’examen d’entrée en 7ème Année, session 2019 », rapporte un correspondant de Guineematin.com en Moyenne Guinée, à travers l’entretien vidéo ci-dessous.

Diplômé de l’Institut Supérieur des Sciences de l’Education de Guinée (ISSEG), Souleymane Pounthioun Diallo donne des cours dans plusieurs écoles publiques et privées de la Région Administrative de Labé et dans la préfecture de Pita, relevant de la Région Administrative de Mamou.

A peine 10 jours après la publication des résultats de l’examen d’entrée en 7ème Année, il s’est prêté aux questions d’un reporter de Guineematin.com sur l’analyse de la situation peu reluisante de l’école guinéenne marquée par le faible niveau des élèves et des encadreurs, surtout à l’élémentaire.

« Globalement s’il faut parler de Labé, c’est une satisfaction. Nous sommes au-dessus de la moyenne. On parle aujourd’hui de 64%, cela veut dire que globalement pour Labé la pression a compté. J’ose parler de pression parce qu’il faut savoir que Labé est l’une des rares villes qui n’a pas connu de congés. Ni les congés de décembre, ni les congés d’avril. On ose dire par endroit que les instituteurs s’y sont mis réellement pour pouvoir rehausser un peu le niveau par rapport à l’échelle nationale. Maintenant, s’il faut revenir sur les résultats globalement à l’échelle nationale, essayons de fendre la poire en deux. C’est-à-dire, il y a une question de responsabilités qui s’engagent. Quand on parle de 44%, et d’ailleurs certains analystes parlent de 40%, il parait que les statistiques sont mal calculées, dans tous les cas, nous dirons que ces responsabilités là interrogent. Qui sont ceux qui nous enseignent ? Qui sont ceux qui gouvernent ? Qui sont ceux qui sont les patrons du système éducatif ? Puisque si nous prenons les enfants, le niveau du français est tellement bas, que même le français simple leur ait imperceptible. Il faut le lire. Au fait, quand vous prenez les instituteurs qui sont là, en dépit de leur faible niveau d’orientation vraiment qui les emmènent vers ces écoles-là, il faut savoir qu’une fois sorti des ENI, ils ne bénéficient pas de formations sérieuses. Il y a quand-même des formations à tape l’œil, qui s’opèrent régulièrement à travers les DPE, les IRE mais que j’appelle une simple farce, parce que qui sont ceux qui les forment ? Quel programme ont-ils réellement pour rehausser le niveau de ces enfants-là, c’est-à-dire ces formateurs-là ? Voilà un grand souci qui s’impose. Car, il faut savoir qui est mon maître, pour savoir ce que moi le disciple je puis devenir. Là, c’est un souci. Le niveau reste vraiment à désirer chez les enseignants. Globalement. Maintenant, s’il faut revenir aux enfants eux-mêmes, la famille aussi a quelque chose à voir. Pour la plupart, ce sont des enfants d’analphabètes, rarement des enfants des fonctionnaires. Et s’ils sont des enfants des fonctionnaires, ce sont des fonctionnaires complètement acculés, engloutis par leurs opérations de tous les jours et qui ne peuvent vraiment pas veiller à la formation de leurs enfants. Les enfants n’ont donc pas le niveau requis des âges qu’il faut parler, 6 années de classe. De la maternelle à la 6ème Année, le raté de communication demeure chez les enfants, en famille et chez leurs maîtres » a-t-il expliqué.
Parlant de l’encadrement, Souleymane Pounthioun Diallo dit avoir l’impression qu’il y a de l’amateurisme au sommet.

« Puisque moi j’ai eu la chance de surveiller l’entrée en 7ème Année, j’ai donc en moi compilé tous les sujets qui ont été donnés cette année. Mais, j’ose dire que ces sujets auraient même été au-dessus d’un breveté s’il n’est pas d’un excellent niveau » a-t-il ajouté en prenant l’exemple des sujets de géographie, de Science qui n’était en réalité qu’un sujet de biologie pour quelqu’un qui aurait un bon niveau. Il évoque le cas du sujet de calcul qui, selon lui, n’était même pas à la portée d’un élève de la Terminale Mathématiques…

Après ce diagnostic non complaisant du système éducatif guinée, notre invité a préconisé plusieurs solutions pour la Guinée dont celle de la prise de conscience des parents.

« On dirait qu’il y a eu un choix à la va vite et que ce ne sont pas des instituteurs qui ont choisi les sujets, ce sont des bureaucrates comme toujours. On demande aux enseignants de fournir des sujets mais les sujets-là ne sont pratiquement pas exploités. Ce sont eux dans leurs bureaux là-bas qui trouve moyens d’inventer des sujets qui très souvent ne collent pas au programme d’enseignement développé dans le système » a-t-il insisté.

De Labé, Idrissa Sampiring DIALLO pour Guineematin.com

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