« Kèlèfa Sall est la première victime du combat contre le 3ème mandat »

Docteur Ben Youssouf Keïta, député et président de la commission santé de l’Assemblée nationale
Docteur Ben Youssouf Keïta, député et président de la commission santé de l’Assemblée nationale

Docteur Ben Youssouf Keïta, député et président de la commission santé de l’Assemblée nationale, est l’une des nombreuses personnalités qui ont pris part aux obsèques de Kèlèfa Sall, ancien président de la cour constitutionnelle de Guinée, ce mardi 30 juillet 2019. Rencontré à la mosquée Kébéya de Coléah où a eu lieu la prière sur la dépouille mortelle, l’élu de l’UFDG a regretté la perte d’un grand combattant pour la justice et la démocratie, assurant que l’œuvre qu’il a entamée ira bien à son terme.

Comme tous ceux qui se sont mobilisés pour accompagner Kèlèfa Sall à sa dernière demeure, Dr Ben Youssouf Keïta pense que la mort de ce magistrat est une grande perte pour la Guinée. Et cela, en raison des qualités que possédait l’homme. « Je retiens de Kèlèfa Sall l’image d’un homme affable, un homme patriote, digne, un combattant pour la liberté et un homme qui aura bien rempli sa vie ; qui part victime d’une injustice, une injustice qu’il a subie avec dignité. Il laisse une marque indélébile au peuple de Guinée, dans le sens qu’il faut être digne, qu’il faut tenir à sa parole, qu’il faut respecter son environnement, qu’il faut être incorruptible.

L’homme passe, mais l’œuvre reste. Kèlèfa, il est rentré par la grande porte dans l’histoire de la Guinée, il sera un Mandela, il ne sera jamais oublié. Les pouvoirs passent mais les hommes restent, la nation reste. Kèlèfa est entré à jamais dans l’histoire de la République de Guinée comme un grand combattant pour la démocratie et la liberté dans notre pays », soutient le président de la commission santé de l’Assemblée nationale.

Même si certains estiment que le décès de Kèlèfa Sall n’est pas lié à sa destitution de la présidence de la cour constitutionnelle, ce député de l’UFDG soutient le contraire. Pour lui, la déception qu’il a eue suite à son éviction a dû contribuer à dégrader davantage son état de santé qui était déjà très affecté. « Kèlèfa était malade, il avait subi une opération à cœur ouvert. Donc, c’était un cardiopathe déjà qui devait être ménagé. Et comme vous le savez, la maladie n’est pas que biologique, c’est bio psycho-social.

Si biologiquement vous êtes malade, en plus psychologiquement on vous affecte, évidemment votre état de santé va le ressentir. C’est la déception dont il a été victime, c’est l’injustice dont il a été victime, c’est ce qui l’a emporté. Kèlèfa, c’est la première victime du combat contre le tripatouillage de la constitution, contre la nouvelle constitution, contre le troisième mandat. C’est la première victime du combat contre Alpha Condé », estime l’opposant.

Dr Keïta prévient toutefois que le combat entamé par Kèlèfa Sall va se poursuivre et sera mené jusqu’au bout. « Après Kèlèfa, il y aura beaucoup d’autres Kèlèfa parce que les bons exemples se suivent. On est toujours enclin à copier le premier, le meilleur, à paraître comme le meilleur. L’exemple de Kèlèfa sera suivi et vous allez voir que la démocratie sera irréversible en Guinée. Il y a des morts qui dérangent beaucoup plus que les vivants. Kèlèfa est un de ces morts. Kèlèfa, son nom ne disparaîtra jamais et il sera cité à jamais.

Et, sa parole fétiche, sa parole qui est rentrée dans l’histoire, celle de ne plus céder aux sirènes révisionnistes pour que la démocratie se perpétue en Guinée, pour qu’il y ait la paix et la stabilité dans ce pays, cela restera à jamais gravé dans la mémoire de tout un chacun. Que ça soit un mot d’ordre. Kèlèfa n’a pas perdu, Kèlèfa est parti, qu’il repose en paix. Nous, nous continuons son combat et la Guinée vaincra », a promis le parlementaire.

Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guineematin.com

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