Exploitation sauvage de l’or : 33 burkinabés mis aux arrêts à Doko (Siguiri)

Il n’est un secret pour personne que de très nombreux étrangers sont impliqués dans l’exploitation artisanale de l’or dans la préfecture de Siguiri. Pour mettre fin à cette exploitation chaotique, les autorités préfectorales de Siguiri ont procédé à l’arrestation d’une trentaine de ressortissants burkinabés dans la sous-préfecture de Doko. Ils étaient en possession d’importantes quantités de matériels d’exploitation minière, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

C’est un vaste coup de filet réussi à Doko par les autorités préfectorales de Siguiri. Au moins 33 orpailleurs de nationalité burkinabée ont été mis aux arrêts avec divers matériels d’extraction (machines de concassage, groupes électrogènes) et de nombreuses motos. Ils sont accusés entre-autres de dégradation de l’environnement.

Colonel Moussa Condé, préfet de Siguiri
Colonel Moussa Condé, préfet de Siguiri

Ils ont été présentés à la presse de Siguiri ce mercredi, 31 juillet 2019, par le préfet, le Colonel Moussa Condé. Selon lui, « d’habitude, nos parents travaillaient à l’aide de pioches et de l’eau simple pour l’extraction de l’or. Mais ceux-là, c’est autre chose. Ils utilisent des machines concasseuses, des produits chimiques très dangereux et ils coupent des bois pour détruire l’environnement. Après leur passage sur les lieux, pendant des années, même les herbes ne pousseront pas. Nous avons tout fait pour les empêcher de rentrer, mais ils sont en complicité avec certains chefs de districts. C’est pourquoi, nous avons mis en place une patrouille mixte pour les mettre hors d’état de nuire. Dieu merci, vous avez devant vous 33 personnes. Mais auparavant, on en avait rapatrié 40 », a révélé le préfet.

En outre, le Colonel Moussa Condé menace de remplacer tous les présidents de districts qui vont se faire arrêter pour complicité dans cette affaire. « J’ai fait une tournée dans les sous-préfectures pour dire aux autorités locales de chasser ces burkinabés orpailleurs. J’ai précisé qu’il ne s’agit pas des burkinabés commerçants et des hommes de métiers ; eux, ils sont chez eux. Mais, ceux qui viennent pour nous détruire seront rapatriés. Je remplacerai tous les présidents de districts complices partout où un burkinabé sera arrêté », a martelé le préfet.

colonel Aboubacar Touré, commandant par intérim du Bataillon d'Infanterie de Siguiri et commandant des opérations
Colonel Aboubacar Touré, commandant par intérim du Bataillon d’Infanterie de Siguiri

Pour sa part, le colonel Aboubacar Touré, commandant par intérim du Bataillon d’Infanterie de Siguiri et commandant des opérations, sollicite l’appui des autorités locales. « Nous ne pouvons pas accepter que nos sous-sols soient détruits par des étrangers. Les activités qu’ils mènent ici, ils n’oseront pas le faire chez eux. Nous demandons aux présidents de districts, qui sont les autorités les plus proches, de nous appuyer », a lancé l’officier.

Selon nos informations, les mêmes opérations étaient menées à Kintinian, Siguirini et Norassoba où 40 burkinabés ont été arrêtés. Le préfet a promis que les 33 burkinabés seront rapatriés. Pour le moment, ils sont détenus au camp d’infanterie de Siguiri.

De Siguiri, Bérété Lanceï Condé pour Guineematin.com

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