Faya Millimono mis en prison : « nous allons demander une liberté provisoire »

Aussitôt après l’incarcération de Dr Faya Millimono, les avocats de l’opposant entendent se battre pour obtenir sa libération. L’un d’entre eux a annoncé devant la presse qu’ils vont introduire une demande de mise en liberté de leur client, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui était sur place.

maître Faya Gabriel Kamano l’un des avocats de Dr Faya Lansana Millimono
maître Faya Gabriel Kamano l’un des avocats de Dr Faya Lansana Millimono

C’est avec un visage crispé que maître Faya Gabriel Kamano l’un des avocats de Dr Faya Lansana Millimono, s’est prêté aux questions des journalistes après l’incarcération du président du Bloc Libéral. L’opposant a été placé sous mandat de dépôt et conduit à la maison centrale de Conakry ce vendredi, 02 août 2019. Cela, après avoir été entendu par le doyen des juges d’instruction du tribunal de première instance de Kaloum et inculpé pour diffamation à l’encontre du ministre de la justice par intérim.

« Nous-mêmes, nous ne comprenons rien. Nous ne trouvons pas matière à orienter ce dossier en information parce qu’il ne comporte aucune complicité. Ça, c’est un. Deuxièmement, nous ne comprenons pas que les magistrats se soient inscrits dans la logique de la violation de la loi. En matière correctionnel, le tribunal compétent, c’est celui de la commission de l’infraction ou celui du domicile de l’inculpé ou celui de son lieu d’arrestation. Dr Faya aurait commis l’infraction à Lambanyi, qui relève du ressort de Dixinn ; il loge à Entag, qui relève du ressort de Mafanco.

Nous avons été surpris donc qu’il soit déféré au tribunal de Kaloum parce qu’en la matière le tribunal de Kaloum est totalement incompétent. Ça, c’est le premier aspect. Deuxième aspect, les avocats du ministre, en portant plainte, ont joint les articles de la presse, donc c’est une infraction qui serait commise par voie de presse. Et en tant que tel, lorsque l’infraction est commise par voie de presse, c’est la loi 02 sur la liberté de presse qui s’applique, et cette loi exclut toute privation de liberté », a relevé l’avocat.

En plus de tous ces dysfonctionnements relevés par les avocats de la défense, Me Faya Gabriel Kamano rappelle que « Dr Faya a regretté son acte, il a présenté ses excuses au ministre. Nous-mêmes qui sommes ses conseils, nous avons présenté nos excuses au ministre, pour lui dire que c’est un incident malheureux, d’accepter de clore la page. Hier, quand on est venu (au tribunal, ndlr), le juge d’instruction n’était pas là puisque le dossier avait été orienté en information. Donc, c’est ce matin que le juge d’instruction l’a reçu à notre absence parce que le rendez-vous était pour 10 heures.

Moi, je suis arrivé à 9 h 55’. J’ai trouvé déjà que le juge était en train de le notifier son placement en détention. Alors que Faya avait attiré son attention sur le qu’il avait des avocats : Me Salifou Béavogui et Me Faya Gabriel Kamano, mais le juge n’a pas attendu. C’est comme si aujourd’hui tout l’appareil judiciaire se met en branle pour rendre service au ministre. Mais, nous croyons qu’ils ne sont pas en train de lui rendre service. Tout de suite, nous allons introduire une demande de mise en liberté provisoire et attendre la suite qui sera donnée », a-t-il annoncé.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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