Projet de nouvelle constitution : le RPG AEC et ses alliés se coalisent pour tenter le forcing

Coalition Démocratique pour une Nouvelle Constitution (CODENOC), c’est le nom de cette nouvelle structure, mise en place par le RPG Arc-en-ciel et ses alliés (dont des anciens ministres et des ministres en fonction) ainsi que des acteurs de la société civile. Son objectif est de lutter pour faire passer le controversé projet de nouvelle constitution. La signature de la charte de cette coalition par ses membres et qui marque sa naissance a eu lieu ce vendredi, 02 août 2019, à Conakry, a constaté un reporter de Guineematin.com qui était sur place.

Aboubacar Sylla, ministre d’Etat des transports et porte-parole du gouvernement

C’est Aboubacar Sylla, ministre d’Etat des transports et porte-parole du gouvernement, qui s’est exprimé au nom de ses pairs à l’occasion de cette cérémonie. « Aujourd’hui, c’est une cérémonie de baptême de la Coalition Démocratique pour une Nouvelle Constitution. Il s’agit d’un partenariat qui regroupe des partis politiques de la mouvance et d’autres partis politiques et des plateformes d’organisations de la société civile ainsi que des personnes ressources notamment des intellectuels, qui ont compris le bien fondé du plaidoyer que nous sommes en train de mener en faveur d’un référendum pour que la Guinée soit dotée d’une nouvelle constitution », a déclaré le président de l’Union des Forces du Changement, qui s’est réjoui de l’affluence.

Selon lui, la constitution qui nous régit aujourd’hui, « est une constitution de transition, c’est une évidence, qui contient des articles qui ne concernent que la période de transition qui est aujourd’hui complètement achevée. C’est une constitution malheureusement qui comporte beaucoup d’anomalies, beaucoup d’imperfections qu’il faut corriger. C’est normal. C’était une constitution de transition, elle avait été conçue pour permettre à la Guinée de passer le cap de la transition militaire dans la paix et dans la sérénité. Il est temps que les Guinéens se penchent aujourd’hui vers un nouveau texte qui régit leurs institutions et qui régit leur vie politique, économique, sociale, familiale et professionnelle, de manière à ce que la constitution soit l’émanation de la volonté du peuple de Guinée », a lancé l’ancien porte-parole de l’opposition.

Le ministre rappelle que la constitution est un contrat social, un contrat qui unit les Guinéens autour d’une certaine valeur, autour de certains principes et de certaines règles et qu’il faudrait que ces valeurs, ces principes et ces règles soient convenus, soient acceptés par les citoyens auxquels ces questions s’appliquent. « C’est pour cette raison qu’une nouvelle constitution est d’une absolue nécessité pour notre pays aujourd’hui. Et, compte tenu de la multiplicité, du grand nombre de dispositions à réviser dans cette nouvelle constitution, il est plus simple d’avoir une nouvelle constitution que d’avoir plus de 20 amendements dans une constitution. Ce qui sèmerait la confusion pour faire le distinguo entre l’ancienne et la nouvelle.

Donc, c’est pour cette raison que nous avons décidé nous : partis politiques, plateformes, organisations, structures de la société civile, des personnes ressources, de nous regrouper afin de porter un plaidoyer vers les Guinéens, pour leur expliquer, les sensibiliser autour de la nécessité de participer à ce processus référendaire qui va donner la parole au peuple de Guinée pour qu’il se détermine lui-même sur ses institutions. Ce qui n’est pas le cas forcément dans la constitution actuelle, qui a été une constitution qui a été imposée au peuple de Guinée, pour laquelle il n’a pas donné son avis », a justifié Aboubacar Sylla.

Il poursuit en disant qu’il faut adapter notre loi fondamentale à l’évolution de la société et que cette question ne doit pas être assimilée à un débat autour d’un troisième mandat pour le président Alpha Condé. « Cette question de 3ème mandat, c’est un autre débat. Nous estimons aujourd’hui que le débat qui se pose, c’est OUI ou NON, la Guinée a besoin d’une nouvelle constitution. Nous disons OUI. Le deuxième débat qui va s’ouvrir, c’est lorsque le projet de constitution sera rédigé. Le débat sera autour des dispositions qui seront contenues dans ce projet de constitution. Il y aura un 3ème débat peut-être, si d’aventure le président de la République, ça peut être son droit, mais ce n’est pas une obligation, décidait de se présenter pour un autre mandat », indique le ministre des Transports.

La naissance de cette coalition intervient quelques mois après la création du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC). Une autre coalition de partis politiques d’opposition, d’activistes de la société civile, de syndicalistes, d’artistes et de défenseurs des droits humains, et qui vise à barrer la route au projet de nouvelle constitution. La bataille risque donc d’être rude entre ces deux camps et leurs partisans, et personne ne sait quelle en sera l’issue.

A rappeler que cette nouvelle coalition est formée de partis politiques et mouvements dirigés par le président Alpha Condé (RPG Arc-en-ciel, représenté à cette cérémonie par les ministres Mohamed Diané de la Défense et Lansana Komara de l’enseignement technique) et son entourage comme les ministres des Transports, Aboubacar Sylla (UFC) ; de la Jeunesse, Mouctar Diallo (NFD) ; de l’Hydraulique et Assainissement, Papa Koly Kourouma (GRUP) ; de l’ancienne ministre, Domani Doré (Guinée Audacieuse) ; des anciens ministres Alhousseiny Makanera Kaké (FND) et Jean Marc Telliano (RDIG)…

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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