Inondations à Grands Moulins (Kagbélen) : les victimes dénoncent l’inaction des autorités locales

Des habitants de Kagbélen, particulièrement ceux du carrefour Grands Moulins, dans la préfecture de Dubréka, se plaignent d’inondations répétées depuis le début de la saison des pluies. Beaucoup de concessions et de magasins sont envahies par les eaux de ruissellement. Les victimes accusent les autorités locales de n’avoir pas curé les caniveaux le long de la route, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Les fortes pluies de ces derniers jours continuent de causer des dommages aux habitants de Conakry et de ses environs. Ceux du carrefour Grands Moulins de Kagbélen sont réduits aujourd’hui à constater les dégâts. Dans un entretien à un de nos reporters dans la journée d’hier vendredi, 02 août 2019, certaines victimes ont exprimé leurs préoccupations.

Selon Aboubacar Guissé, le porte-parole des jeunes de la localité, « depuis que les grandes pluies ont commencé, les inondations ont aussi commencé ici. Chaque fois qu’il y a inondation ici, l’eau entre dans les magasins. Cela, à cause des ordures déposées dans le caniveau. Ensuite, ce pont que vous voyez ici, tout le quartier passe par ici. Tous les camions que vous voyez ici passent par ce pont. Maintenant, à force de passer et repasser, les gros porteurs ont fini par détruire la dalle. Il s’est affaissé et a bouché le caniveau. Maintenant, quand la pluie tombe, l’eau monte et va directement dans les magasins des gens. Ces ordures que vous voyez comme ça, c’est les gens du marché qui les ont déposées ici. Ça aussi, ça empêche les gens de respirer ici ».

Par ailleurs, Aboubacar Guissé a fait savoir que malgré les multiples démarches engagées pour résoudre le problème, les autorités locales ont toujours fait la sourde oreille. « Nous avons informé les responsables du marché, du secteur, du quartier et même les autorités de la commune de Dubréka. Mais, ce qu’on a compris, c’est qu’il y a un manque de volonté de la part des autorités locales pour le curage des caniveaux et le ramassage de ces ordures. Pourtant, tout le monde est informé de ce problème. Les autorités communales de Dubréka nous ont plusieurs fois promis qu’elles vont régler ce problème, mais jusqu’à présent, nous n’avons rien vu. Et, nous leur avons dit, si jusqu’à ce vendredi 2 août 2019, ils ne font rien, on va se donner les mains pour curer les caniveaux et ramasser ces ordures. Nous avons déjà négocié la machine pour le curage et le ramassage des ordures. Quand on aura fini, on interdira à tout le monde de déposer des ordures ici ou de jeter des ordures dans les caniveaux », prévient Aboubacar Guissé.

De son côté, Alpha Ousmane Barry, gérant d’un magasin sur les lieux, se plaint de l’invasion des mouches et autres bestioles qui leur rendent la vie dure. « Nous souffrons énormément ici. D’abord, sous l’effet du poids des camions, ce petit pont que vous voyez là a cédé et ça a bouché les caniveaux, l’eau ne passe plus par là. Quand il pleut, l’eau vient directement s’étendre sur tout cet espace puis entrer dans nos magasins. En plus de ca, il y a les ordures que vous voyez là qu’on continue à déverser ici. Nous en souffrons vraiment. Il y a des vers qui sortent de ces ordures et viennent vers nous ici, ils sont nombreux. En plus de ça, les mouches sont trop et une mauvaise odeur constante se dégage aussi de ces ordures. On a du mal à respirer. Pour les mouches, on est obligé d’allumer les insecticides pour les chasser. Donc, nous demandons aux autorités et aux bonnes volontés de nous aider à ce que ce caniveau-là soit débouché et que les ordures là soient dégagées d’ici », lance Alpha Ousmane Barry.

Kadjaliou Sow, 2ème responsable du syndicat des transporteurs de sable au carrefour Grands Moulins
Kadjaliou Sow, 2ème responsable du syndicat des transporteurs de sable au carrefour Grands Moulins

Pour sa part, Kadjaliou Sow, 2ème responsable du syndicat des transporteurs de sable au carrefour Grands Moulins, a fait savoir leur impuissance devant ce drame. « Les chauffeurs ont cotisé par deux fois pour mettre la dalle au niveau du pont que les camions ont détruit. Mais cette fois-ci, on n’a pas pu le faire. Le temps est dur. Si non, à l’heure où je vous parle, nous avons cotisé plus de 700 mille FG, mais c’est un travail qui demande beaucoup de moyens. Les jeunes sont venus nous voir pour ce pont, nous leur avons dit que nous connaissons l’état du pont, mais nous n’avons cette fois-ci pas les moyens pour le refaire. Donc, pour ce qui concerne nous les chauffeurs de camions, nous soutenons les jeunes. Mais, puisque c’est les autorités qui doivent normalement le faire, nous les attendons. On a informé le quartier et la commune nous aussi, mais il n’y a rien d’abord », regrette le syndicaliste.

Interrogé sur la question, le chef du secteur dit n’avoir rien à dire. Il a toutefois laissé entendre que les taxes payées par les transporteurs sont versées à la commune.

Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guineematin.com

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