Entretien avec Mamadou Dian Mairie Diallo (UFR-Labé)

Guineematin.com reçoit aujourd’hui le coordinateur préfectoral de l’Union des Forces Républicaines (UFR) à Labé, Mamadou Dian Mairie Diallo. Sociologue, spécialiste de développement communautaire et de protection de l’enfance, il était un activiste de la Société Civile.

Notre invité de la semaine a rejoint le parti de Sidya Touré à l’occasion des dernières élections locales de février 2018, en acceptant de conduire la liste de l’UFR pour la commune urbaine de Labé. Depuis, il siège au nom de son parti au sein de la jeune équipe du conseil communal de cette ville. Dans cet entretien vidéo exclusif, Mamadou Dian Mairie Diallo se prononce pour la première fois sur Guineematin.com autour de l’état de santé de son parti à Labé, la situation politique de la Guinée, le référendum pour une nouvelle constitution en Guinée, l’école guinéenne et l’augmentation du prix du carburant à la pompe…Intégralité !

Guineematin.com : comment se porte l’UFR aujourd’hui dans la préfecture de Labé ?

Mamadou Dian Mairie Diallo : l’UFR se porte bien. Nous sommes en phase de renouvellement des structures à la base. A l’heure où je vous parle, nous avons déjà déposé un premier projet, par rapport à la préfecture de Labé. Sur 13 sous-préfectures et la commune urbaine, nous avons déjà déposé 10, il nous reste donc à peu près 3. Il s’agit de propositions de listes de nos représentants par rapport aux échéances électorales à venir.

On sait que vous étiez de la société civile. Aujourd’hui, vous êtes le premier responsable de l’UFR dans la préfecture de Labé. Concrètement, qu’est-ce que vous avez apporté à ce parti depuis votre intégration ?

Aujourd’hui, l’UFR a un représentant au niveau du conseil communal de Labé. Je peux vous dire aujourd’hui qu’il y a un dynamisme qui se crée au niveau de Labé, parce que j’ai pu rencontrer tous les anciens à l’aide certains amis. Il y a aussi de nouvelles adhésions. Comme vous le savez, moi aussi, je suis de Labé ! J’ai vraiment de relations, j’ai mes familles. Généralement, les gens, pour les coopter, il faut aller leur expliquer d’abord le projet de société. Mais, également ils cherchent beaucoup à voir avec qui ils doivent travailler. Je peux vous dire à l’instant même que vraiment l’UFR se porte bien à Labé.

Quelle différence faites-vous entre la société civile et le monde politique ?

Bon ! Ecoutez ! Je pense que c’est un peu le positionnement. Sinon, c’est tout à fait pareille, parce qu’en acteur de la société civile, on cherche à contribuer au développement local, on cherche à participer à la vie nationale. En acteur politique, c’est pareille. On bon acteur politique cherche à participer au développement de sa localité et participer à la vie nationale. Pour moi, il n’y a pas trop de différences. L’essentiel est de savoir qu’est-ce qu’on vise. Qu’est-ce qu’on veut ? Qu’est-ce qu’on a pour notre communauté et pour notre pays dans l’ensemble ?

Avez-vous réussi à entraîner certains acteurs de la société civile avec vous ?

Je n’ai pas tenté cette aventure. Ce qui est sûr, nous sommes en phase de renouvellement des structures de notre parti. Peut-être on trouvera la réponse à cette question plus tard. En tout cas, je suis entrain de travailler avec tous les amis que j’ai connu au sein de la société civile pour leur dire qu’aujourd’hui il n’y a pas trop de frontières entre la société civile et la vie politique quand le but visé est de contribuer au développement de sa localité et de son pays. Je pense qu’avec une prochaine interview vous-même vous verrez la réponse à cette question.

Un mot sur la vie d’un conseiller communal en République de Guinée

En général, je ne saurai le dire. En tout cas ce qui est sûr à Labé nous avons un conseil communal qui est très homogène, un conseil qui est entrain de travailler dans la convivialité. Il faut le dire, j’aime souvent le dire d’ailleurs, c’est l’une des premières à Labé où vraiment d’abord la majorité des conseillers ne sont pas des vieux fatigués. Ce sont des adultes et des jeunes. Ça voudrait dire que tout ce qu’on fait, nous le réfléchissons ensemble et à travers nos commissions nous exécutons le travail et on se rend compte mutuellement. D’une façon générale je peux affirmer ici que le conseil communal de Labé vraiment est entrain de travailler dans une entente et les actions se font voir petit-à-petit.

Quelle analyse faites-vous de la situation politique actuelle en République de Guinée ?

La situation politique actuelle de la Guinée est un peu confuse, parce qu’on est entrain de mélanger tout. Je vous donne un exemple. Par rapport à la décentralisation, nous sommes allés jusqu’à mi-chemin et nous arrêter. Nous avons élus aujourd’hui des conseils communaux. Les quartiers et districts ne sont dotés de rien. Les conseils régionaux, rien. On est arrêté à ce stade. On parle aujourd’hui de révision constitutionnelle, de 3ème mandat, bref personne ne sait où nous allons. Qu’est-ce que nous envisageons de faire réellement ? A mon avis, il y a donc une confusion. Il faudrait absolument que cela soit éclairci. Que les acteurs politiques d’abord puissent se ressaisir pour dire qu’avant tout il faut aller faire l’achèvement de la décentralisation. Ensuite, maintenant, penser à autre chose, c’est-à-dire aux futures élections….

A votre avis, ce débat va-t-il aboutir à l’adoption d’une nouvelle constitution en République de Guinée ?

En tant que membre de l’UFR, nous sommes du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC). Mais, le problème, c’est quoi ? Nous ne comprenons pas ceux qui parlent par exemple du côté de la mouvance et du gouvernement de la Nouvelle Constitution. Qu’est-ce qu’ils ont montré au peuple pour dire voilà le contenu de cette nouvelle constitution. Du côté du FNDC, nous nous battons contre, mais contre quoi ? Quel est le contenu ? Vous comprenez ? Ce qui est sûr, c’est que peut-être une nouvelle constitution, point d’interrogation. Ce qui est important, on est entrain de coller cette nouvelle constitution à un 3ème mandat du président de la République. C’est ce qui ne serait pas normal pour la Guinée. Ce n’est même pas normal pour le président. Lui, c’est un démocrate. Il s’est battu durant des années pour accéder au pouvoir et avec une constitution qui ne demande deux mandats. A mon avis, en tant que démocrate, c’est vraiment un débat qui ne devait pas exister. Il fait son travail, il fait ses deux mandats, il s’en va, un autre vient continuer ses œuvres. Ceux qui défendent un 3ème mandat du président exhibent qu’il a assez d’œuvres et qu’il faut finir. Est-ce que vous avez vu un seul gouvernement qui a fini tout ce qu’il a entrepris ? Un seul régime qui a fini tout ce qu’il a entrepris ? Ce n’est pas possible. L’Etat est une continuité. Le président fait donc ce qu’il peut faire. Il pose des bases et il s’en va, un autre vient quand-même. Je vous donne le cas de Macky Sall. On dit généralement que Macky Sall est entrain de terminer des œuvres qui avaient été projetés par le président Wade. Mais, ici en Guinée on est entrain de faire un faux débat par rapport à des choses vraiment très essentielles.

Un mot sur l’école guinéenne, au lendemain de la proclamation des résultats de l’entrée en 7ème Année et du BEPC…

Je n’ai pas tellement suivi cette actualité. J’ai entendu parler de 47%, je ne sais pas à quel niveau. En tout cas, il y a généralement mois de 50% pour les deux examens qui sont sortis. A mon avis, c’est nuancé. Si quand-même ça a été bien suivi, bien encadré, il ne faut pas se lamenter, parce que nous avons eu l’année scolaire guinéenne qui a connu beaucoup de turbulence. Il ne fallait pas s’attendre aussi, si on ne se ment pas, à des résultats au-delà de 50% quand-même. Dans tous les cas, ce que je souhaite, il faut relever le niveau de l’éducation en Guinée. Il faut accorder beaucoup d’importance à l’éducation, parce que tous les pays se développent en mettant en priorité le secteur éducatif. Pourquoi pas la Guinée ?

On vient d’augmenter le prix du carburant…

Ecoutez ! Ce régime nous a appris à faire ce qu’il veut sans consultations et …on ne peut que s’en remettre à Dieu. Sinon, à l’état actuel dans lequel vivent les populations guinéennes, on va chercher à augmenter le prix du carburant qui va faire augmenter tous les prix. Nous pensions qu’on devait plutôt rabaisser davantage mais… ils ont leurs théories économiques là-bas sans tenir compte de l’aspect social, tant mieux pour ce régime, on verra plus tard.

Avez-vous un autre message ?

Le seul message que je donnerai au peuple de Guinée dans l’ensemble, c’est que, il faut mettre la Guinée devant. Et dans les discussions et dans les actions. C’est tout ce que je peux dire aux guinéens.

Entretien réalisé à Labé par Idrissa Sampiring DIALLO
Tél. : (00224) 622 269 551 & 657 269 551 & 660 901 334

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