Conakry : rareté du poisson et flambée de son prix sur le marché

Depuis quelques jours, le poisson se fait rare à Conakry. Une rareté qui a occasionné la hausse des prix de cette denrée très consommée des habitants de la capitale guinéenne. Sur les différents marchés, des plaintes se font de plus en plus entendre, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Dame Fanta est vendeuse de poisson au marché de Taouyah. Selon elle, ses activités tournent au ralenti ces derniers jours. Cela, en raison d’une rareté de sa marchandise constatée actuellement. « A l’heure actuelle, on a du mal à avoir du poisson à revendre, c’est difficile d’en trouver en quantité. Je pense que cela est dû au repos biologique en cours. Vous savez, chaque année, on interdit la pêche industrielle pendant deux mois : du 30 juin au 1er septembre. C’est pourquoi le poisson est rare de nos jours », soutient-elle.

Et, comme le dit dicton : « tout ce qui est rare est cher », le prix du poisson a connu une flambée sur le marché. « Le poisson est cher actuellement. Il y a des poissons dont le sac coûtait entre 400 000 et 500 000 francs ; aujourd’hui, ce même sac se négocie entre 750 000 à 800 000 francs. Il y en a aussi certains dont le sac était vendu à 400 000 ; ce même sac coûte 500 000 de nos jours. Et ça aussi, parfois on n’en trouve même pas », indique Aïcha Camara, une vendeuse de poisson au marché de Taouyah.

Selon nos informations, le repos biologique en cours, n’explique pas à lui seul cette pénurie de poisson. Car, cette mesure ne concerne que la pêche industrielle. Mais, les pêcheurs artisanaux sont confrontés aussi à des difficultés qui les empêchent de travailler normalement. C’est Alsény Camara, responsable adjoint du port de pêche de Dixinn Port 3, qui l’a confié à notre reporter.

« Effectivement, le poisson est rare ces derniers jours, et les prix ont tous augmenté. Parce que quand il n’y a pas beaucoup de poissons, les prix augmentent. Maintenant, cette rareté du poisson n’est pas une première. Chaque année, les pêcheurs artisanaux ne peuvent pas bien travailler pendant les mois de juillet, août et septembre. Parce que pendant cette période, le niveau de l’eau augmente fortement à la mer et il y a beaucoup de vents. Donc, les pirogues ne peuvent pas s’aventurer en haute mer. C’est ce qui explique cette crise », a-t-il laissé entendre.

A rappeler que le repos biologique s’achève dans deux semaines. D’ici-là, beaucoup de ménages à faible revenu (ce sont les plus nombreux) auront du mal à consommer du poisson de qualité, alors que la viande n’est pas accessible à la majorité des habitants de la capitale guinéenne.

Aïssatou sow pour Guineematin.com

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