Mamou : à peine installé, le bureau « dissident » du syndicat des transporteurs vacille

Constitué à l’occasion d’un congrès tenu le 30 juillet 2019 à la maison des jeunes de Mamou, le « bureau dissident » du syndicat des transporteurs et mécanique générale (affilié à l’USTG version Abdoulaye Camara) peine à déployer ses ailes dans la ville carrefour. En plus de la « guerre d’ego » qui l’oppose au bureau local affilié à l’USTG version Abdoulaye Sow, ce bureau dirigé par Boubacar Keïta semble se disloquer de l’intérieur.

L’illustration parfaite est la dernière sortie médiatique de sa secrétaire chargée des questions de genre et équité, qui soutient que son nom a été porté dans ce « bureau dissident » sans son avis, rapporte un journaliste de Guineematin.com à Mamou.

Visiblement, le bureau du syndicat des transporteurs et mécanique générale de Mamou (affilié à l’USTG d’Abdoulaye Camara) est bâti sur du sable mouvant. Deux semaines après sa mise en place, ce bureau composé de vingt-cinq (25) membres enregistre déjà sa première débâcle. Et, celle-ci est venue de madame Lamarana Barry, désignée secrétaire aux questions genre et équité au sein dudit bureau.

« J’informe l’opinion nationale que je ne fais pas partie du bureau des dissidents créé par Boubacar Keïta dit Kibongué. Je déplore le comportement de ce dernier qui a porté mon nom, sans mon avis, dans un communiqué radio diffusé (convoquant une réunion NDLR) en date du 13 août 2019. Je demande à l’intéressé (Kibongué) de retirer mon nom de sa liste le plus vite que possible », a dit madame Lamarana Barry dans un communiqué diffusé mercredi soir sur les antennes d’une radio locale.

Joint au téléphone par la rédaction de Guineematin.com à Mamou, madame Lamarana Barry a réitéré sa position et sa fidélité au bureau des transporteurs et mécanique générale (affilié à l’USTG d’Abdoulaye Sow). Un bureau au sein duquel elle occupe le poste de secrétaire chargée des femmes travailleuses.

« Alors que j’étais accidentée et alitée à la maison, j’ai été surpris, le 25 juillet, de voir l’appel de Kibongué (Aboubacar Keïta), m’annonçant qu’ils ont décidé de porter mon nom sur leur liste… Je lui ai demandé qui lui a donné mon numéro de téléphone. Mais, il a raccroché sans répondre à ma question. Et, hier (mercredi), quand je suis allée au bureau de la gare routière de la conserverie, les gens m’ont informé que mon nom a été cité dans un communiqué du bureau des dissidents. Cependant, je ne fais partie, ni aujourd’hui, ni demain, à ce bureau. Il est impossible pour moi d’appartenir à deux bureaux à Mamou », a expliqué madame Lamarana Barry.

Rencontré ce jeudi à son lieu de travail, à Petel dans la commune urbaine de Mamou, Boubacar Keïta, le secrétaire de général du syndicat libre des travailleurs de Mamou (USTG-section mécanique générale), demande à madame Lamarana Barry de reconnaître au moins le bien fait dont elle a bénéficié de sa part.

« C’est clair et très simple. Ce poste a été affecté à cette femme à cause de son mari, Elhaj Gallé Barry, fondateur de l’USTG et trésorier principal du premier bureau dont je faisais partie en tant que chargé de coopération et mutuelle. Donc, c’est pour rendre hommage à son mari pour la lutte syndicale qu’il a menée, qui m’a amené en 2007 à attribuer ce poste (secrétaire chargé des femmes travailleuses ou secrétaire aux questions genre et équité) à cette femme.

Depuis cette date, et malgré toutes les élections qui ont eu lieu ici pour le renouvellement du bureau, madame Barry (qui n’est ni chauffeur, ni mécanicienne) a toujours été maintenue d’office à ce poste. Elle n’a jamais postulé et elle n’a jamais été élue à ce poste. Depuis 2007, le poste lui revient d’office… Et, pour la constitution du présent bureau, je l’avais appelée au téléphone pour l’informer que l’assemblée, à l’occasion de toutes les réunions qu’elle a tenues, a décidé de la maintenir à son poste.

C’est un honneur pour elle. Mais, les gens doivent être reconnaissants des bienfaits. Ce n’est pas parce qu’elle est capable plus que toutes les femmes de Mamou, mais c’est un hommage à son mari et un honneur pour elle… Depuis qu’on a mis ce bureau en place, elle n’a jamais pris part aux différentes réunions. Elle était excusée parce qu’elle est accidentée et souffrante », a expliqué Boubacar Keïta.

S’agissant du caractère « dissident » attribué au bureau qu’il dirige actuellement, le secrétaire de général du syndicat libre des travailleurs de Mamou (USTG-section mécanique générale) évoque une méconnaissance des textes de lois par ses détracteurs.

« Le syndicat de l’USTG de Mamou est un et indivisible. Nous sommes les fondateurs et nous avons une formation syndicale. On ne se tape pas la poitrine pour crier. Si quelqu’un est dissident, c’est plutôt ceux qui le disent. Parce qu’ils ne connaissent pas les textes et les lois qui régissent le syndicat. Nous, le bureau qu’on a élu est composé de 25 membres, alors que le bureau provisoire qui est là-bas ne compte que cinq membres… On n’est pas là pour brûler Mamou ; mais, ceux qui veulent brûler Mamou, on les mettra devant les faits », a dit Boubacar Keïta.

A suivre !

De Mamou, Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

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