Union des sinistrés de Souapiti : « c’est un groupuscule d’arnaqueurs »

La construction du barrage hydroélectrique de Souapiti, situé à la lisière des préfectures de Dubréka et Télimélé, en Basse Côte, a atteint sa vitesse de croisière. Mais, des voix s’élèvent dans certaines communautés impactées par sa construction pour exprimer leur refus de rejoindre certains sites de relocalisation aménagés à cet effet. Le chef du Département Environnement et Développement Durable du projet crie à la manipulation « d’un groupuscule d’arnaqueurs », a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Selon Ibrahima Kéita, directeur du Département Environnement et Développement Durable du projet d’aménagement de Souapiti, au terme de l’élaboration d’un Plan de Gestion Environnementale et Sociale, les responsables du projet se sont rendu compte qu’il fallait déplacer 16 000 personnes. « C’est ce qui fait qu’aujourd’hui, nous sommes heureux de dire que nous avons déplacé sept (7) sites sur les huit (8).

Ces huit (8) sites concernent le pré-remplissage du barrage qui va commencer très bientôt. Le dernier village à déplacer, c’est les villages de Kounkouré et ses environs. Donc si nous terminons à déplacer Konkouré, nous sommes en train de le faire, ça veut dire que le premier objectif du barrage est déjà atteint : nous allons commencer à stocker de l’eau, soit un milliards 375 millions de mètres cube d’eau ».

Mais, la relocalisation a fait grincer des dents récemment. Des personnes issues de ces communautés se sont constituées en « union pour la défense des sinistrés de Souapiti ». Cette union, à travers une conférence de presse organisée à Conakry, le 22 juillet 2019, a dénoncé la manière dont les dédommagements ont été effectués. Selon eux, le projet n’a pas tenu compte de tous les aspects pour déplacer les communautés.

A l’issue de cette sortie médiatique, « ces frondeurs », ont été invités par les responsables du projet à l’effet d’aplanir les divergences, a expliqué Ibrahima Kéita. « On a été appelés par des gens, le 15 juillet 2019, qui nous ont dit qu’ils sont une association intéressée par le projet, qu’ils veulent rencontrer la direction pour échanger autour du projet. On a dit que c’est une très bonne chose. Lorsqu’ils sont venus chez nous, nous leur avons expliqué tout ce que nous sommes en train de faire. De la construction des bâtiments jusqu’au recensement des arbres. Ils ont dit qu’il y a des choses qu’ils n’avaient pas comprises. Ils ont dit qu’ils vont être nos messagers auprès des populations.

Avant de partir, ils nous ont demandé de l’argent. Nous leur avons donné 4 millions de francs devant un huissier, qui a été payé à 5 millions. Ils ont évoqué des difficultés de déplacement. Finalement, nous leur avons donné près de 20 millions de francs, tellement qu’on a eu confiance en eux. Nous, on avait demandé à déplacer Konkouré. Mais, au lieu d’aller sensibiliser les populations, ils sont partis les révolter. C’est là qu’on s’est rendu compte que ce sont des arnaqueurs et c’est ce qui fait qu’aujourd’hui, nous avons des problèmes pour déplacer le village de Konkouré ».

Devant cette difficulté, les responsables du projet de Souapiti se sont rendus ces derniers jours à Konkouré. « C’est des gens qui doivent quitter pour aller à Kondonbofou, dans Kambayah. C’est eux-mêmes qui ont choisi le coin. C’est le plus grand site. Ils nous avaient dit d’attendre le lendemain de la fête de Tabaski pour qu’ils partent rejoindre les sites aménagés pour eux. Mais, à la date convenue, on envoie les camions, ils disent qu’ils ne bougent pas. On leur a rappelé notre accord, ils nous disent de surseoir à toute activité.

Toute la direction du projet et une délégation du Ministère de l’Administration du Territoire, on s’est transporté à Konkouré ces derniers jours pour comprendre ce qui ne va pas. On est parti, sous la direction du préfet de Télimélé et le directeur de l’administration du territoire, nous avons eu un accord et hier jeudi, 15 août 2019, les populations étaient prêtes à partir. Mais, il y a d’autres personnes qui viennent les intimider, pour les dissuader. On a commencé à déplacer Kounkouré. Gnâbély qui fait 19 ménages a déjà rejoint le site et les autres vont suivre », a expliqué monsieur Kéita.

Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

Tél 628 17 99 17

Facebook Comments Box