Loi de Finances Rectificatives : les questions des députés au ministre du Budget

Ismael Dioubaté, ministre du Budget

Comme annoncé précédemment sur Guineematin.com, les députés guinéens se sont penchés ce lundi, 19 août 2019, sur la Loi de Finances Rectificatives (LFR) 2019. Après le passage du ministre du Budget, Ismaël Dioubaté, la parole est revenue aux députés qui ont posé une série de questions et fait des remarques sur le passage de ce membre du gouvernement devant la représentation nationale, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Madame Kaba Hadja Zalikatou Diallo, élue du PEDN et désormais députée du RPG arc-en-ciel

Honorable Zalikatou Diallo du RPG arc-en-ciel : « je voudrais d’abord saluer les efforts du ministère du Budget en matière de recouvrement des recettes. Les recettes fiscales ont été recouvrées à fin juin 2019 avec un taux d’exécution de 102 % qui est à saluer et nous leur demandons de redoubler d’efforts pour que les recettes fiscales puissent combler le maximum de déficit budgétaire. Je voudrais ensuite demander à monsieur le ministre du budget quelle lecture il fait de la réduction de 20% du budget de certains départements ministériels lors de la loi de la loi de finances initiales, et les 20 % ont été réattribués à certains départements pour les services sociaux de base. C’est dans la mesure où je vois ici au point 2 la nécessité de rendre en compte de certaines dépenses complémentaires formulées par des départements ministériels et institutions par rapport à la mise en place de leurs politiques sectorielles. Je voudrais alors savoir quelle est la lecture qu’il fait de ce prélèvement de 20% du budget de certains départements ministériels et institutions au cours de la loi de finances initiales ».

Elhadj Mamadou Chérif Diallo, député de l’UFDG

Honorable Mamadou Chérif Diallo de l’UFDG : « je demande pourquoi jusqu’à présent nos communes n’ont pas reçu leur budget de fonctionnement. Je suis dans une commune rurale, nous sommes installés depuis octobre 2018. Jusqu’à présent nous n’avons reçu aucun franc alors qu’il est prévu au moins 100 millions par an. Nous nous réjouissons du projet ANAFIC qui finance au minimum deux projets par commune. Mais le problème est que nous ne prévoyons rien pour les maires. Ça fait que beaucoup de maires ne travaillent pas. Ils n’ont seulement qu’une prime de 150 mille francs guinéens. Vous, vous pouvez confier un budget à quelqu’un qui n’a rien, alors que l’ANAFIC rémunère les gouverneurs, les préfets et les sous-préfets ? Ils donnent quatre millions aux sous-préfets, 7 millions aux préfets, neuf millions aux gouverneurs ; mais, aucun sou aux maires. Ma deuxième question est que je vois que dans les institutions, on a augmenté le budget au niveau de trois institutions : la présidence de la République, la Cour Suprême et la Cour Constitutionnelle, alors que nous sommes en période électorale. Dans les conditions normales, nous devrions tenir une élection cette année et, je pense que ce budget de la CENI ne suffit pas, et rien n’est envisagé. Je ne sais pas si vous attendez 2020 pour agir ».

Dr Sékou Benna Camara, député du RPG arc-en-ciel

Honorable Dr Sékou Benna Camara du RPG arc-en-ciel : « j’ai une préoccupation et deux petites questions. Ma première préoccupation, c’est par rapport au contexte macro-économique budgétaire. Au point deux, il a été dit que la conclusion des négociations avec la Banque mondiale qui a abouti à un appui budgétaire de 100 millions de dollars américains. Ma préoccupation, c’est pourquoi on a toujours tendance à accumuler ou-bien à penser aux dettes ? Pourquoi ne pas penser à augmenter nos recettes ? Ma deuxième question, ce sont des préoccupations par rapport à l’environnement. La situation des conservateurs de la nature dans le domaine du ravitaillement des habits et des uniformes. Jusqu’à présent, cette question reste toujours sans avoir une amélioration au niveau du ministère de l’Environnement des Eaux et Forêts. Il s’agit de 12 milliards 750 millions de FG. Le cas des arriérées, ça c’est le deuxième point. Avec la contribution de la Guinée, nous redevons près de 257 mille dollars et si nous ne payons pas, c’est une honte pour la Guinée ».

Honorable Aly Doumbouya de l’UFR : « je tiens vraiment à féliciter le ministre du Budget, féliciter également le ministre des Travaux Publics. Pour ce qui concerne ma commune, celle de Matoto, tout le monde le sait, 75% des travailleurs de cette ville logent derrière Matoto. Quand vous prenez cette route à ce jour, la déviation Sud que monsieur le ministre vient de faire : Yimbaya jusqu’à Kissosso. Je voudrais demander qu’il puisse faire encore un effort pour réhabiliter cette déviation Nord. Au temps de la deuxième République, ça avait été goudronnée pour pouvoir désenclaver totalement Conakry. Puisque si ces deux déviations sont opérationnelles, ça peut aussitôt libérer l’autoroute ».

Honorable Kalémodou Yansané, député de l’UFDG

Honorable Kalémodou Yansané de l’UFDG : « j’ai constaté que le budget en recettes dans le secteur pétrolier a connu une augmentation de près de 1200 milliards, dont près de 200 et quelques milliards rien que pour la TSPP (Taxe Spéciale sur les Produits Pétroliers). Le chiffre a pratiquement triplé et est-ce que c’est le parc véhicule qui a doublé ? Est-ce que c’est le prix du carburant qui a augmenté de façon vertigineuse ? Est-ce que c’est la mauvaise évaluation de la LFI ? Ça donne un peu raison au syndicat qui avait demandé la diminution du prix carburant. Parce que l’augmentation que vous voyez de près de trois fois estimée au début de l’année, prouve à suffisance que les estimations à mon avis avaient été mal faites. La deuxième chose, je veux savoir la position du trésor. Cette question s’adresse à monsieur le Gouverneur de la Banque centrale. Aujourd’hui, quel est le chiffre de la position nette du trésor ? »

Propos recueillis et décryptés par Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

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