Agression nocturne d’un maçon aux ciseaux : Boubacar Barry risque 2 ans de prison

Cette saison des pluies est généralement propice aux agressions nocturnes perpétrées par des délinquants de tout acabit. Moriba Loua et Louis Sagno, maçons de profession, en ont fait l’amère expérience dans la nuit du jeudi 22 juillet 2019. Les deux malheureux sont tombés dans un piège tendu par une bande dirigée par Boubacar Barry au quartier Yattayah, dans la commune de Ratoma.

Grièvement blessés, ils vont déposer une plainte qui va conduire Boubacar Barry à la barre du tribunal de Dixinn. Au cours de l’audience d’hier mardi 20 juillet 2019, le prévenu a nié systématiquement les faits articulés contre lui, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Cette affaire a été portée devant le tribunal correctionnel de Dixinn où le prévenu a nié les faits de coups et blessures volontaires pour lesquels il est poursuivi. Toutefois, le procureur Daouda Diomandé a requis contre Boubacar Barry une peine de 2 ans de prison et une amende d’un million de francs guinéens.

Appelé à la barre, le maçon Moriba Loua, l’une des victimes de l’agression, a expliqué la mésaventure qu’il a subie ce jour avec ses apprentis. « Ce jour, on a travaillé toute la journée. On était très fatigué et il faisait nuit. En rentrant à la maison, nous avons emprunté un raccourci dans le quartier. C’est ainsi que nous avons trouvé Boubacar Barry et deux autres qui nous attendaient dans un couloir. Arrivés sur les lieux, ils nous ont encerclés. Boubacar Barry détenait une paire de ciseau et le second avait un couteau.

Boubacar Barry a utilisé les ciseaux pour les enfoncer au niveau de mes joues et au niveau de mes narines. Ensuite il a enfoncé les ciseaux au niveau de ma tête. Je suis tombé. Ils ont soutiré de ma poche 3 millions 500 mille francs guinéens appartenant à mon patron ainsi que mon téléphone pendant que je saignais. Ils m’ont pris pour mort. C’est après ça aussi que Boubacar Barry a lancé une pierre sur la tête de mon apprenti, Louis Sagno. Le deuxième apprenti a eu peur et il a pris la fuite ».

Poursuivant sa narration, la victime a fait savoir que leur « bourreau » a voulu se constituer en victime. « Le lendemain, la maman de Boubacar Barry s’est précipitée pour aller à la gendarmerie porter plainte contre nous. Mais, quand nous sommes arrivés à la gendarmerie, après les explications de chacun de nous, les officiers se sont rendu compte que c’est Boubacar Barry et sa bande qui nous ont agressés. Il a été ainsi placé sous mandat de dépôt le 23 juillet 2019 » a-t-il ajouté.

Par contre, Boubacar soutient tout le contraire de la version de Moriba Loua qu’il a accuse d’avoir déclenché la bagarre. « J’étais devant ma porte aux environs de 22 heures et je m’apprêtais à rentrer. C’est ainsi que Moriba Loua et son groupe ont lancé des cailloux contre moi. Ils m’ont blessé avec les cailloux et moi aussi je les ai pourchassés. C’est ainsi que je les ai blessés à l’aide des cailloux. Je n’étais pas en groupe et je ne détenais aucune arme blanche », a-t-il dit.

A la phase des plaidoiries, l’avocat de la partie civile, maître Pépé Antoine Lama, a demandé au tribunal de requalifier les faits tout en se déclarant incompétent à juger de cette affaire. « Ce dossier est criminel et non correctionnel. Je demande au tribunal de requalifier les faits de coups et blessures volontaires en association de malfaiteurs, vol aggravé et tentative d’assassinat….Donc, je vous demande de vous déclarer incompétent et de renvoyer le dossier au niveau du tribunal criminel. A défaut, si vous vous déclarez compétent, nous demandons le payement de 100 millions de francs guinéens au titre de dommages et intérêts », a plaidé l’avocat.

En guise de réponse, le procureur Daouda Diomandé a laissé entendre que les faits sont graves mais le tribunal correctionnel est bien compétent pour juger de cette affaire. « Le comportement du prévenu Boubacar Barry et sa bande est grave. Ils ont fait un comportement grave mais qui est prévu par la loi. Il y a coups et blessures volontaires avec préméditation et guet-apens. Donc, le tribunal correctionnel est bien compétent pour connaitre de cette affaire. C’est pourquoi, je vous demande de le retenir dans les liens de la prévention de coups et blessures volontaires en le condamnant à 2 ans d’emprisonnement et à un million de francs guinéens d’amende », a requis le procureur.

Finalement, le tribunal a mis le dossier en délibéré pour décision être rendue le 27 août 2019.

Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel: 620 589 527/654 416 922

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