Retard des travaux du marché Bordeaux (Kankan) : les citoyens du quartier dénoncent !

Plusieurs infrastructures ont été offertes à la ville de Kankan dans le cadre de la célébration du 58ème anniversaire de l’indépendance guinéenne. Au nombre de ces infrastructures, le grand marché du quartier Bordeaux. Plus de deux ans après le démarrage des travaux, le constat est peu reluisant sur les lieux. Le marché n’est toujours pas remis à la disposition des ayant droit au grand dam des citoyens obligés de parcourir des kilomètres pour se rendre au centre-ville en vue d’effectuer leurs achats, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

Le quartier Bordeaux est l’un des quartiers périphériques de la commune urbaine de Kankan qui a bénéficié de la construction d’un marché dans le cadre de la célébration du 58ème anniversaire de l’indépendance. Cet édifice est jusqu’ici inachevé. Cette situation suscite le mécontentement et la colère des habitants dudit quartier.

C’est le cas d’Ibrahima Tounkara qui impute cette responsabilité au gouvernement guinéen. « C’est très alarment, mais que faire ? C’est une situation qui nous concerne tous. Nous voulons que le gouvernement fasse tout son possible pour que ce marché soit achevé. Si le marché n’est pas encore opérationnel, c’est la faute au gouvernement. Je ne sais pas comment le cahier des charges a été ficelé, je veux qu’il y ait une solution adéquate à ce problème, pour que les citoyens résidant au quartier Bordeaux aient un marché digne de nom comme les autres. On ne peut pas privilégier un quartier au profit d’un autre. C’est vraiment décevant ».

Même son de cloche chez Fanta chérif, couturière de profession, qui estime que la finalisation de ce chantier pourrait être une aubaine pour les nombreuses femmes du quartier. « La situation est délicate, il y a beaucoup de voleurs ici. Nous avons même peur de laisser nos objets ici, on emporte nos machines de couture ailleurs. Si le marché fonctionnait, on pouvait oser les laisser ici en confiant aux agents de sécurité. Mais il n’y a personne ici, et la distance est longue. Ce problème est vraiment difficile. Je dirais aux autorités de nous aider, nous souffrons énormément », a-t-elle lancé.

Pour Mariam Condé, une autre citoyenne du quartier Bordeaux, les frais du transport coûtent chers pour se rendre au centre-ville. « Nous souffrons réellement. Quitter ici pour aller au marché Dibida ou Sogbè est très distant. Si ce marché était à notre disposition, ces souffrances allaient s’atténuer. Nous payons assez pour les frais de taxi, ça nous coute de 3 000 à 5 000 FG pour aller à Dibida et Sogbè, surtout que nous faisons des va-et-vient dans la journée ».

Selon les informations, l’ingénieur qui était en charge de la construction du marché Bordeaux se serait volatilisé dans la nature avec le reste de l’argent. Interrogé à ce sujet, le chef du quartier Bordeaux a préféré donner sa langue aux chats, tout en interdisant à ses adjoints de répondre aux questions des médias.

De Kankan, Abdoulaye N’koya SYLLA pour Guineematin.com

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