Insalubrité à Conakry : le cri de cœur des citoyens

madame Keïta Joceline Koïvogui
madame Keïta Joceline Koïvogui

La saison des pluies est venue rappeler aux autorités guinéennes que la pompeuse campagne d’assainissement, avec le slogan Conakry Ville Propre, est un véritable échec. La capitale guinéenne est loin d’avoir été débarrassée de ses immondices. Des caniveaux remplis d’ordures, des carrefours et marchés transformés en dépotoirs sont la triste image qu’offre ce qu’on appelait autrefois la perle de l’Afrique de l’Ouest. C’est le cas au marché d’ENCO 5 et du terre-plein central de la route Le Prince, dans la commune de Ratoma, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

La saison des pluies est venue enlaidir davantage la capitale Guinéenne avec ses routes cabossées. Les tas d’immondices, mares boueuses et nauséabondes sont visibles à de nombreux endroits. Une situation qui révolte de nombreux citoyens, réduits à subir ce drame d’autant plus que les pouvoirs publics ont montré leurs limites alors que certains citoyens font dans l’incivisme.

Madame Aminata Bangoura, vendeuse au marché d’ENCO 5

Madame Aminata Bangoura, vendeuse au marché d’ENCO 5, dénonce cette mauvaise image que renvoi notre capitale et appelle les autorités à prendre la mesure du problème. « Ce n’est pas bon de vivre ici, parce que les mouches nous fatiguent. Nous respirons cette mauvaise odeur qui se dégage des ces déchets. Ceux qui ont l’habitude de venir les chercher le long du trottoir, ça fait longtemps qu’ils ne viennent plus les prendre. Nous avons constaté que c’est la nuit que les gens viennent déposer ces ordures, parce que pendant la journée, nous ne voyons personne le faire. Je demande à l’autorité de prendre ses responsabilités pour que les gens arrêtent de déposer des ordures le long du trottoir, parce que ce n’est pas bon pour l’image de notre pays », a dit la dame.

Alsény Diallo, étudiant en situation de synthèse en Médecine à l’université Koffi Annan

Pour sa part, Alsény Diallo, étudiant en situation de synthèse en Médecine à l’université Koffi Annan, dit que la responsabilité est partagée. « La cause est partagée, non seulement chez les citoyens, mais aussi au niveau du gouvernement. A mon avis, si le gouvernement avait mis des poubelles pour les citoyens ou indiquer des endroits où on pouvait déposer des ordures, il n’y aurait pas eu de problèmes. Je demande aux citoyens de faire une prise de conscience parce que là, c’est notre santé qui est menacée et également la vision du pays qui est en danger. C’est honteux. Au gouvernement de trouver des solutions ou des mesures pour éradiquer ce phénomène », a lancé notre interlocuteur.

madame Keïta Joceline Koïvogui
madame Keïta Joceline Koïvogui

De son côté, madame Keïta Joceline Koïvogui déplore cette situation et appelle les citoyens à faire preuve de civisme et à s’abonner aux PME de ramassage d’ordures. « C’est déplorable et un grand regret pour moi quand je vois les citoyens mettre des ordures au bord de la route. On se dit peut-être qu’on le fait au gouvernement, mais ils oublient que ceux-ci ne passent pas au bord de ces routes-là. C’est nous qui aspirons les odeurs qui sont là, c’est nous qui sommes menacées par des maladies. Je demande que chacun fasse une prise de conscience. Si le guinéen veut évoluer, il faut qu’il change de mentalité, c’est très important. Il y a les PME de ramassage d’ordures qui sont là, que les gens s’y abonnent. Quand on met des tas d’immondices au bord de la route, c’est l’image de la Guinée qui est en jeu », dénonce-t-elle.

Fatoumata Diallo, vendeuse au bord de la route au marché d’Enco5

Fatoumata Diallo, vendeuse au bord de la route au marché d’Enco5, ironise sur cet état de fait et appelle à agir. « Franchement, nous sommes fatiguées de ces ordures et c’est très vilain. Qu’on nous aide à les ramasser. Maintenant, on appelle ça les pots de fleurs de la Guinée ».

Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com

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