Un père de famille terrorisé par son fils : « il a défoncé le toit de la maison »

La délinquance juvénile est plus que d’actualité dans notre pays. Certains jeunes délinquants franchissent quelques fois le rubicond en s’en prenant ouvertement à leurs parents. C’est le cas d’Ibrahima Baldé, traduit au tribunal correctionnel de Dixinn, pour injures et menaces de mort contre son père, Alpha Mamadou Baldé. Le jeune homme a été reconnu coupable et condamné à deux ans de prison hier, mardi 27 août 2019, au tribunal de Dixinn, a constaté un reporter que Guineematin.com a dépêché sur place.

Selon nos informations, les faits d’injures et de menaces de mort pour lesquels Ibrahima Baldé est jugé ont eu lieu au début du mois de juin dernier, au quartier Koloma, dans la commune de Ratoma.

Appelé à la barre, le plaignant Elhadj Alpha Mamadou Baldé ne pouvait se tenir débout à cause de son âge avancé. Assis sur une chaise, le vieil homme a expliqué ce qu’il a enduré avec son enfant avant qu’il ne décide de l’envoyer au tribunal. « Ibrahima c’est mon fils. Mais, c’est le seul qui a refusé d’étudier. Ce jour, il est venu la nuit aux environs de 23 heures. Il était saoul. Il s’est dirigé directement dans ma chambre, muni d’un couteau. Il m’a dit de lui donner 100 mille francs guinéens ; sinon, qu’il va me tuer. Je lui ai répondu que je vais lui remettre ce montant ; mais, pas tout de suite. C’est ainsi que sa maman qui a entendu le bruit est sortie de sa chambre. Et sa marâtre aussi est sortie pour intervenir. Dès que sa marâtre a parlé, il s’en est pris à elle. Il a dit que c’est elle-même qu’il va tuer maintenant. Parce que c’est elle qui l’a empêché d’aller en Europe », a dit l’ancien électricien, aujourd’hui à la retraite.

Par ailleurs, Elhadj Baldé a révélé que ce n’est pas la première fois qu’il est menacé par son fils. « D’ailleurs, ce qui m’a fait beaucoup mal et qui continue à me faire mal, c’est lorsqu’il a pris ce jour le couteau, il est monté sur le toit pour défoncer les tôles de ma maison. Un bâtiment pour lequel j’ai consacré 42 ans de mon existence… S’il est saoul, il ne provoque personne dans le quartier. Il vient nous terroriser dans la famille. C’est quelqu’un qui ne veut rien faire. On l’a envoyé deux fois au Maroc pour qu’il puisse voyager en Europe. Mais, il est revenu. Je l’ai approché pour qu’il apprenne l’électricité auprès de moi, là aussi il a refusé. Il ne veut pas travailler. C’est pourquoi je vous demande d’appliquer la loi », a sollicité le pauvre, apparemment lassé des agissements de son enfant.

S’adressant au tribunal avec un air désintéressé, Ibahima Baldé a promis de ne plus reprendre ses bêtises. « Je vous demande pardon. Moi, je ne voulais pas venir à la justice pour me faire juger avec mon père. Si vous me libérez ici, je ne répéterai plus ça », a-t-il laissé entendre.

Dans ses réquisitions, le procureur Daouda Diomandé a demandé au tribunal « de retenir le prévenu dans les liens de la culpabilité des faits d’injures et de menaces de mort. Pour la répression, vous le condamnerez à deux (2) ans de prisons ferme ».

Finalement, le juge va suivre les réquisitions du procureur en condamnant Ibrahima Baldé à deux ans de prison. Détenu à la maison centrale de Coronthie depuis le 27 juin 2019, le jeune homme va y continuer son séjour carcéral pour un an dix mois.

Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com

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