Kindia : des jeunes de Khaliakhory désertent leur village après avoir vandalisé un domicile privé

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Après l’incendie de la mosquée de Khaliakhory, dans la sous-préfecture de Damakania, les policiers en charge du dossier ont mis main sur le présumé suspect, Elhadj Abdoulaye Diallo, petit fils du Waliou de Gomba. Pendant que le vieux est détenu à Kindia, des jeunes de la localité, très furieux, ont à leur tour agressé sa famille en y commettant des actes de vandalisme. Il s’en est suivi des arrestations musclées dans les rangs des jeunes vandales, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

Le district de Khaliakhory est actuellement vidé de sa jeunesse, après le passage des agents de la police sur les lieux. Nombre d’entre eux sont soupçonnés d’avoir vandalisé le domicile d’Elhadj Abdoulaye Diallo, présumé auteur de l’incendie de la mosquée de la localité dans la nuit de mercredi à jeudi, 15 août 2019. Il y a eu au total de huit arrestations. Mais, quatre jeunes ont été relâchés dont une fille. Les quatre autres sont détenus à la maison centrale de Kindia en attendant d’être situés sur leur sort.

Face à l’irruption des policiers à 3h de matin pour arrêter ces jeunes à Khaliakhory, le procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Kindia, Mamadou Dian Bora Diallo, a tenu à apporter des explications là-dessus ce jeudi, 29 août 2019.

Mamadou Dian Bora Diallo, procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Kindia
Dian Bora Diallo, procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Kindia

« Il n’y a pas un temps défini pour arrêter les gens en flagrant délit. Malgré qu’Elhadj Abdoulaye Diallo soit interpelé par la loi, ils se permettent encore de se rendre justice en vandalisant les biens d’autrui. La loi ne le permet pas. Je n’ai jamais vu une mosquée incendiée par des inconnus, sauf dans les pays en guerre. Si cela se passe à Khaliakhory et que la police fasse en sorte qu’il y ait la clarté, ils doivent accepter que l’enquête évolue. Donc, si quelqu’un est en flagrant délit, on peut l’arrêter selon les règles, sans une convocation », a précisé le procureur.

Abou Soumah, chef du district de Khaliakhory

Pour Abou Soumah, chef du district de Khaliakhory, les jeunes auraient réagi pour défendre la religion. « Ce sont les jeunes de ma localité, mais ils ne savent pas la gravité de l’acte. La seule chose qui les révolte, c’est le fait que des gens mal intentionnés ont mis feu à la mosquée. Pour eux, c’est d’insulter la religion. Donc, je demande pardon au procureur pour qu’il relâche mes citoyens. Il a parfaitement raison, mais les jeunes ont agi sous l’effet de la colère ».

Alassane Khaliakhori Camara, président de la jeunesse

Craignant une autre descente imprévue des policiers ou gendarmes, les jeunes de Khaliakhory ont pris la clé des champs. Selon Alassane Khaliakhory Camara, président de la jeunesse, « les jeunes ont agi sans mon consentement. Si non, j’allais les empêcher de le faire pour éviter ce que nous sommes en train de vivre aujourd’hui. A l’heure où je vous parle, le district est vide des jeunes, les parents vivent aussi la peur au ventre, par ce qu’ils redoutent une autre irruption policière ».

Mohamed M’bemba Condé pour Guineematin.com

Tél. : 628-518-888

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