Vol de briques à Lambanyi : un enseignant, un chauffeur et un entrepreneur jugés à Dixinn

Salifou Soumah, chauffeur, Mohamed Diakité, enseignant et Ekue Koukou Hunleité, entrepreneur de nationalité togolaise, ont comparu hier, mercredi 28 août 2019, devant le tribunal correctionnel de Dixinn. Les deux premiers, sous mandat de dépôt depuis le 26 août, sont accusés de vol de briques au préjudice de Mohamed Diakité, économiste. Et le troisième, qui a comparu libre, est poursuivi pour recel des briques qui auraient été volées en juillet dernier au quartier Lambanyi, dans la commune de Ratoma. Tous ont plaidé non coupables, a constaté un reporter de Guineematin.com qui était sur place.

Appelé le premier à la barre, l’enseignant Mohamed Diakité a expliqué qu’il détient une briqueterie au quartier Lambanyi. Selon lui, l’entrepreneur togolais l’a contacté pour passer une commande de 200 000 briques. « J’ai fait une première livraison de 100 000 briques. Quelques jours après, il m’a demandé d’envoyer encore 900 briques. Mais, il s’est trouvé qu’il pleuvait, on n’a pas pu donc travailler. C’est ainsi que j’ai appelé mon chauffeur pour lui dire d’aller chez mon ami qui est en face du chantier des Américains pour prendre là-bas 400 briques en attendant qu’on puisse reprendre le travail.

Il est allé, et par erreur, il a pris 300 briques appartenant aux Américains.
Mais, il ne s’agit nullement d’un vol. Et les briques en question n’appartiennent pas à Mohamed Diakité qui a porté la plainte, mais plutôt aux Américains. Et, les briques sont disponibles chez moi. Même si c’est 1000 briques qu’il réclame, ils n’ont qu’à aller prendre dans mon chantier », a-t-il dit.

Après son patron, le chauffeur est venu également s’expliquer devant la juge Aïssata Kalissa. « Il (son patron) m’a appelé sous la pluie pour me demander d’aller prendre 400 briques. A mon arrivée sur les lieux, j’ai trouvé 300 briques de niveau 15 confectionnées par les moules ordinaires. Je les ai transportées en 2 voyages au niveau du chantier. Pour moi, ce sont les briques là qu’on m’a dit d’aller prendre. Je ne savais pas que ce sont des briques qui appartiennent aux Américains. Le reste des briques qui étaient là-bas, sont des briques confectionnées par la machine », a-t-il laissé entendre.

De son côté, l’entrepreneur, lui, a indiqué qu’il ne connaissait pas l’origine des briques. « Il m’a fourni pour la première fois 1000 briques. Deux jours après, je lui ai demandé d’augmenter. Mais moi, je ne sais pas d’où viennent les briques. Moi je ne peux pas comprendre si c’est des briques volées ou pas », a-t-il dit.

Egalement appelé à la barre, le plaignant Mohamed Diakité a fait savoir au tribunal qu’il ne sait pas le nombre de briques qui ont été volées dans ce chantier appartenant à des Américains et dont il a la charge d’assurer la garde. Raison pour laquelle il a demandé au tribunal de convoquer un certain Paul qui serait l’ingénieur des Américains pour apporter son témoignage. « On parle ici de 300 briques, mais Paul détient un inventaire où on a volé plus de 1000 briques, de granites des intrants et beaucoup de choses dans le chantier. Donc sa comparution est nécessaire », soutient-il.

Une demande que les avocats de la défense et le parquet ont jugée inopportune à la phase actuelle de la procédure. « Ici on parle de vol de briques, et si Paul vient ici pour nous parler de vol de granites, d’intrants, ce sont des choses dont le tribunal n’est pas saisi. Donc à notre point de vue, cette demande n’est pas opportune à la phase actuelle de la procédure », a estimé le procureur Daouda Diomandé, soutenu par les conseils des prévenus.

Ces derniers ont sollicité d’ailleurs la mise en liberté de leurs deux clients détenus depuis trois jours et le renvoi du dossier à une date ultérieure. Une demande à laquelle le ministère public et la partie civile ne se sont pas opposées. C’est ainsi que l’enseignant Mohamed Diakité et le chauffeur Salifou Soumah ont remis en liberté et le dossier a été renvoyé au 16 octobre 2019 pour la comparution du nommé Paul à titre de témoin.

Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com
Tel: 620 589 527

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