Yomou : les moustiquaires imprégnées utilisées comme filets de pêche et de poteaux à Kpaolé

Dans le cadre de la campagne nationale de lutte contre le paludisme, un lot très important de moustiquaires, connu sous le nom de MILDA (Moustiquaire Imprégnée à Longue durée d’Action) a été distribué à travers la Guinée. Mais, dans le village de Kpaolé, situé à 12 kilomètres de la commune urbaine de Yomou, ces moustiquaires sont utilisées à d’autres fins par les femmes et les jeunes, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

De multiples efforts sont engagés par la Guinée avec l’appui de ses partenaires pour lutter contre le paludisme. La presque totalité du pays est aujourd’hui touchée par la distribution des moustiquaires imprégnées.

Malheureusement, au lieu d’en faire un usage à bon escient, certains habitants du village de Kpaolé s’en servent pour d’autres fins. Pourtant, c’est au moins 200 moustiquaires qui ont été distribuées dans ce village.

Selon nos informations, les jeunes de ce village utilisent ces moustiquaires comme filets de poteaux dans leur terrain de football qui est situé à près d’un kilomètre de la localité. Quant aux femmes, elles s’en servent comme filets de pêche ou pour clôturer leurs jardins.

Une situation qui révolte Bruno Kpamou, fonctionnaire à la retraite. « Vous savez, le terrain des enfants est situé à plus de 700 mètres du village. Quand ces enfants vont pour jouer au ballon, ils prennent les moustiquaires à l’insu de leurs parents pour les utiliser comme filets de poteaux. Et nous, difficilement nous partons vers ce terrain. On leur a dit de ne plus faire ça, mais ils continuent », a expliqué le doyen.

Pour ce qui est des femmes, Bruno Kpamou a fait savoir que malgré son insistance, le mauvais usage des moustiquaires persiste. « Les femmes ne comprennent pas. Elles disent que ces moustiquaires sont bien pour la pêche. Les vieilles personnes de leur côté ne veulent plus aller couper du bois pour en faire leur clôture. Elles se servent de ces moustiquaires comme clôture. Nous qui avons étudié, quand nous parlons, ces gens nous demandent pour qui nous nous prenons. Pourtant, c’est pour nous aider qu’on a gratuitement donné ces moustiquaires. Nous leur demandons de cesser de faire ça pour ne pas décourager nos partenaires », a lancé le vieil homme.

Depuis Yomou, Michel Anas Koné pour Guineematin.com

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