Conakry : le mauvais état des routes entraîne une flambée des prix sur le marché

Les prix des condiments sont partis à la hausse depuis quelques semaines à Conakry. Certains prix ont doublé et d’autres même ont triplé chez les grossistes. Et, selon plusieurs vendeuses du marché de Yimbaya Tannerie, interrogées par un reporter de Guineematin.com, cette situation est due au mauvais état des routes à l’intérieur du pays.

Assise dans les eaux stagnantes qui ont envahi le marché de Yimbaya Tannerie, dans la commune de Matoto, Mabinty Camara, vendeuse de tomate, est partagée entre tristesse et colère. Cela, parce que rien ne semble bien tourner autour d’elle. En plus des eaux sales et de la boue qui l’entourent, cette dame peine aujourd’hui même à avoir de la marchandise à revendre. La faute à la forte dégradation des routes du pays qui complique l’acheminement des produits en provenance de l’intérieur à Conakry.

« Nous souffrons énormément à cause du mauvais état des routes. Il y a quelques jours, je suis allée au niveau du pont KK (Coyah), où la circulation était coupée suite aux glissements de terrain survenu sur place. J’étais partie chercher des condiments que je vais revendre au marché. Mais pour arriver à KK, c’était tout un calvaire. Les conducteurs de taxis motos qui étaient les seuls à pouvoir circuler là-bas, ont revu considérablement à la hausse les frais de transport. Et à Conakry ici, le prix de la tomate a connu une flambée incroyable. La quantité de tomate qu’on pouvait acheter avant à 150 000 francs coûte 400 000 francs aujourd’hui. Puisque les routes sont mauvaises, les condiments ne viennent beaucoup de l’intérieur du pays pour Conakry actuellement. Et donc, le peu qui existe est devenu très cher », explique cette vendeuse.

M’Balia Camara, vendeuse de gombo sur le même marché, confirme la flambée des prix et indique qu’elle touche tous les produits qui proviennent de l’intérieur. « Pour vous démontrer que les prix ont connu une nette hausse, la quantité de gombo qu’on achetait à 50 000 francs coûte aujourd’hui 250 000 francs. Et la raison de tout cela, c’est le mauvais état des routes », soutient-elle.

Fanta Keïta, vendeuse de condiments au marché de Yimbaya Tannerie

Les mêmes plaintes se font entendre chez Fanta Keïta, également vendeuse de condiments au marché de Yimbaya Tannerie. Cette dernière appelle l’Etat à faire face à la situation des routes du pays. « Nos routes sont en très mauvais état, et cela nous cause énormément des soucis nous qui partons à l’intérieur du pays pour acheter des condiments qu’on vient revendre à Conakry. Nos produits tels que des piments, des aubergines et autres, pourrissent souvent avant d’arriver à destination. Parce que nous prenons assez de temps en cours de route. Je demande au gouvernement d’arranger nos routes qui sont complètement gâtées pour nous sortir de cette galère que nous connaissons aujourd’hui », a-t-elle lancé.

Cette situation n’est pas une première. Chaque année, de nombreuses routes de l’intérieur de la Guinée et même de Conakry sont impraticables en saison hivernale. Cela entraîne de nombreuses conséquences qui touchent plusieurs secteurs. Mais, les autorités du pays peinent toujours à trouver solution à ce problème.

Fatoumata Djouldé Diallo pour Guineematin.com

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