Sira Doumbouya : une jeune dame qui compte briser le plafond de verre en Guinée

Publireportage : Mariée et mère de deux enfants, Fatoumata Sira Doumbouya est une femme débordante d’énergie. Victime d’un mariage précoce (mariée à l’âge de 13 ans), cette jeune dame de 24 ans a su tenir son foyer, poursuivre ses études et parallèlement se verser dans l’entrepreneuriat. Aujourd’hui, elle est cofondatrice de l’ONG  »intégration écologique » et membre de plusieurs autres ONG de défense des droits des femmes en Guinée, a appris un reporter de Guineematin.com à Mamou.

Née en 1995 à Conakry où elle a passé son enfance, Fatoumata Sira Doumbouya a très tôt découvert le cercle des adultes. A l’âge de 13 ans, ses parents lui donnent en mariage à un homme qui lui conduira finalement à Mamou. Mais, loin de se lamenter de ce « mariage précoce » qui aurait pu asséner un coup fatal à ses rêves d’adolescente, Sira a su trouver l’énergie, le courage, la force de son émancipation et qui lui permettent aujourd’hui de se distinguer dans la vie.

« Je me suis mariée à bas âge. Je n’avais que 13 ans ; mais, je n’ai jamais voulu, même pour un seul jour, abandonner mes études. Pour mon premier garçon, par exemple, c’est de l’école que je suis allée à l’hôpital pour l’accouchement. Et, trois jours après cet accouchement, je me suis retournée à l’école pour suivre les cours… Malgré les problèmes de ménage, les grossesses, j’ai toujours voulu poursuivre mes études. Et, c’est au niveau du baccalauréat seulement que j’ai échoué. C’est ce qui m’a d’ailleurs amené à m’orienter à l’institut « Bel Avenir de Tambassa (Mamou) pour faire des études de sage-femme », a-t-elle confié à un journaliste de Guineematin.com en séjour à Mamou.

Bien qu’elle soit encore sur le banc, cette jeune femme de 24 ans dirige aujourd’hui une ONG (intégration écologique) dont elle est cofondatrice. Et, avec de maigres moyens, elle pratique l’agriculture, produit de la confiture de mangue et fait aussi des pépinières de corossol, d’acajou, etc. qu’elle propose à des particuliers.

Interrogée sur cette passion qu’elle a pour l’agriculture et l’environnement, Sira Doumbouya révèle que c’est « une passion d’enfance » qu’elle est en train de concrétiser.

« J’ai très tôt aimé l’agriculture. Lorsque j’étais toute petite, mon papa n’acceptait même pas qu’on cultive du maïs chez nous (à Conakry). Mais, moi, je forçais la situation pour cultiver quelques plantes », se souvient-elle.

En plus de sa dévotion pour le travail de la terre, Fatoumata Sira Doumbouya est une fervente défenseuse des droits des femmes et des jeunes filles. À ce titre, elle est membre de l’association des jeunes filles et femmes leaders de Guinée dont le combat pour l’émancipation de la couche féminine n’est plus à démontrer.

Dans ce combat pour la femme, Sira Doumbouya a pris part à plusieurs campagnes de sensibilisation contre les violences basées sur le genre dans la région de Mamou (où les cas de viol sur mineures sont récurrents). Elle lutte aussi pour la scolarisation de la jeune fille qui, à ses yeux, est impuissante face à la violation multiple de ses droits dont celui lié à l’éducation et à l’instruction.

« Actuellement, en Guinée, surtout dans nos villages, les parents n’ont pas trop le souci d’envoyer les filles à l’école. On pense que les filles ne sont bonnes que pour laver la maison et les bols. C’est pourquoi, nous partons dans les sous-préfectures de Mamou, Pita et Dalaba pour sensibiliser les parents afin qu’ils scolarisent leurs filles. On leur donne même tout ce qu’il faut (des cahiers, des bics, des livres,…) pour faciliter la tâche. À part cela, on organise chaque fois des formations axées sur la consultation de la charte pour la mise en œuvre des droits de l’enfant », explique Sira Dpoumbouya.

Par ailleurs, Sira Doumbouya est une combattante pour la promotion de la citoyenneté et du civisme. Par le biais de formations et de sensibilisations, cette jeune femme participe également à l’amélioration du climat de confiance entre les agents de sécurité et les citoyens.

Dans sa démarche et son combat pour une vie meilleure, Sira Doumbouya compte briser le plafond de verre. C’est pourquoi, dans son ascension, elle souhaite atteindre une autonomie financière lui permettant de concrétiser ses ambitieux projets. Seulement, les obstacles économiques sont encore énormes. Des obstacles qu’elle n’a pas manqué de souligner lors de notre entretien.

« Je vais graduellement dans mes projets. Mais, le manque de financement me ralentit beaucoup dans ma marche. Je manque à beaucoup de rendez-vous. Chaque fois, je reçois des invitations pour des forums de formation à l’international comme au Maroc, au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Benin… Mais, faute de moyens financiers, je n’y participe pas », a-t-elle indiqué.

Pour toute collaboration, elle est joignable sur son numéro Whatsapp : +224655520024 ou par email : [email protected]

De Mamou, Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

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