Volonté d’écarter la PCUD du processus électoral : Alsény Farinta interpelle le président de la CENI

Alors que la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) est de plein pied dans l’exécution de son chronogramme dans la perspective des prochaines élections législatives, des voix s’élèvent pour dénoncer l’exclusion de la PCUD (Plateforme des Citoyens Unis pour le Développement) dans la mise en place des démembrements.

Dans une déclaration rendue publique hier, dimanche 1er septembre 2019, Alsény Fareinta Camara, coordinateur du bureau régional de la Basse Guinée de la PCUD, interpelle à ce sujet maître Amadou Salif Kébé, président de la CENI, rapporte l’un des correspondants de Guineematin.com basé dans la préfecture.

Alsény Fareinta Camara, coordinateur du bureau régional de la Basse Guinée de la PCUD

Alsény Fareinta Camara, le coordinateur régional de la PCUD se dit préoccupé par la politique du deux poids deux mesures dans le cadre de la mise en place des démembrements de la CENI. « Nous ne comprenons pas les deux poids deux mesures du président de la CENI, maitre Amadou Salifou Kébé dans l’installation des démembrements de la CENI. Il a adressé un courrier officiel au président de la PCUD en date du 25 ou 26 juillet dernier pour nous inviter à l’installation des démembrements des CEPI, CECI et CESPI. A notre fort étonnement, il instruit à la dernière minute ses missionnaires d’écarter les listes de la PCUD en complicité avec les commissions de réception des listes que lui même a créées. Et nous regrettons amèrement cette attitude suspicieuse et irrespectueuse à l’égard des nos cellules de veille citoyenne, qui viole d’ailleurs l’article 23 de la loi sur la CENI », dénonce monsieur Camara.

Devant cet état de fait, le coordinateur de la PCUD de Kindia s’interroge sur la sincérité du scrutin à venir. « Nous demandons urgemment au président de la CENI de corriger cette erreur ou insuffisance administrative pour que les démembrements, nos cellules de veille citoyenne, se sentent concernés dans l’installation des démembrements de la CENI parce que je vous dis, à l’allure des choses au niveau local, nous doutons même de la crédibilité du processus électoral et surtout des personnes corrompues qui sont entrain de l’incarner. Est-ce que nous nous dirigeons vers des élections libres et transparentes ou est ce que nous nous dirigeons vers des élections truquées et qui aboutissent généralement à des violences électorales qu’on ne souhaite pas ? La Guinée a besoin de la paix et de la quiétude sociale. Il faudrait que Maître Kébé fasse très attention puisque la Guinée n’appartient pas à un groupe de personnes ni une propriété privée de quelqu’un. La Guinée nous appartient tous et il faudrait qu’il corrige rapidement cette insuffisance administrative », conseille Alsény Farinta Camara.

Le coordinateur de la PCUD à Kindia rappelle que dans certaines préfectures de la Guinée, on note une volonté des autres plateformes de la société civile d’exclure sa structure en connivence avec les superviseurs de la CENI. « Déjà, ce qui est entrain de se passer à Fria, Boffa, à Dubréka, à Coyah et à Forécariah, c’est-à-dire que les responsables de la commission de réception des listes ont demandé aux autres plateformes d’aller se concerter pour trouver une liste consensuelle. Au fort étonnement des nos représentants locaux, les autres plateformes se sont concertées à l’absence de la PCUD sur instruction des missionnaires de la CENI. Ils ont envoyé une liste des autres plateformes en excluant complètement la PCUD. Et ça l’instruction, quand nous avons demandé au commissaire même, il y a une commissaire de la CENI, celle qui supervise Coyah (Hélène Sylla, ndlr), qui a aussi contesté la mesure du président Kébé. Donc, cela veut dire que le processus se poursuit même à l’intérieur du pays. A Labé aussi, c’est la même méthode d’exclusion qu’ils ont entrepris pour écarter les listes de la PCUD ».

Pour finir, monsieur Camara invite le président de la CENI à ne pas se laisser influencer par des politiciens sans avenir pour que la Guinée puisse traverser ce cap sans anicroche. « Pour le moment, nous interpellons la CENI puis que c’est notre rôle d’alerter. Nous rappelons que, bien que la CENI soit une institution indépendante et nous ne souhaitons pas que maitre Kébé se laisse influencer par des politiciens sans avenir. Il faut vraiment qu’il fasse beaucoup attention parce que sinon la Guinée risque de sombrer dans une situation incertaine. Et cela, personne ne le souhaite », a-t-il conclu.

De Kindia, Amadou Baïlo Batouala Diallo pour Guineematin.com

Tél : 62851679

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