Dansa Kourouma du CNOSC : « On ne peut pas imposer par la dictature un texte constitutionnel »

Les réactions se multiplient en Guinée au lendemain de l’adresse à la Nation du président Alpha Condé, qui invite son Premier ministre à ouvrir de larges consultions sur le projet de nouvelle Constitution. Joint au téléphone par un reporter de Guineematin.com dans la matinée de ce jeudi, 05 septembre 2019, Dr Dansa Kourouma, président du Conseil National des Organisations de la Société Civile (CNOSC) salue l’ouverture de telles consultations.

Selon Dr Dansa Kourouma, « on ne peut en aucun cas parler de changement constitutionnel ou de révision constitutionnel sans un large consensus politique. Le consensus politique est une condition sine qua none d’un changement de République. Je me réjouis qu’on le comprenne aujourd’hui, parce que quand vous prenez le protocole additionnel de la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), ça plante le décor par rapport au droit à l’autodétermination des peuples. Mais, le leadership politique qui doit engager ce processus d’autodétermination doit se faire avec tous les acteurs de la vie nationale ».

Pour le président du CNOSC, on ne peut pas imposer par la dictature un texte constitutionnel. « Ce n’est pas autour d’un bulletin de Oui ou de Non qu’on peut rejeter une nouvelle Constitution. D’abord, le principe de son élaboration doit être accepté par toutes les forces politiques et sociales du pays. Donc, c’est la consultation qui est l’élément essentiel de l’équilibre et de la paix sociale. On ne peut pas imposer par la dictature un texte constitutionnel quelque soit la légitimité de celui qui l’initie », lance Dr Dansa Kourouma.

Parlant du contenu des consultations à venir, le président du CNOSC dit que chaque acteur viendra faire ses propositions. « Au cours de ce débat, de ces consultations qui vont se tenir, les guinéens poseront leurs conditions, ils diront s’ils seront d’accord ou pas. Ceux qui ont des conditions à poser les poseront. Les gens ont des avis, ils ont des conditions. Le problème n’est pas la Constitution en tant que tel, elle peut faire l’objet de révision. Mais, les positions sont tranchées sur la candidature du président de la République. Il faut bien qu’on soit clair. Donc, si le dialogue est ouvert et que les acteurs politiques, sociaux ou communautaires posent des conditions claires, il n’y a pas de raison pour que les consultations ne prospèrent pas. Donc, j’oblige les acteurs à venir dire leurs desiderata autour d’une table de discussions. C’est la meilleure façon de construire un pays. On ne peut pas construire un pays dans des positions tranchées ou inconciliables », soutient-il.

Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

Tél : 628 17 99 17

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