Hausse du prix du charbon : les femmes de Conakry se plaignent

Depuis quelques jours, de nombreuses femmes de Conakry se plaignent d’une hausse du prix du charbon de bois, très utilisé dans les différents ménages de la capitale guinéenne. Alors que les plaintes vont crescendo, les acteurs de la vente de ce précieux combustible indexent la saison pluvieuse et le mauvais état des routes pour justifier cette hausse des prix.

Interrogés par un reporter de Guineematin.com dans la journée de ce mardi, 3 septembre 2019, des citoyens du marché de Lambanyi, dans la commune de Ratoma, ont exprimé leurs difficultés du moment.

La plupart des baraquements destinés au stockage du charbon de bois sont vides au marché de Lambanyi. De nombreux témoignages recueillis sur place évoquent aussi bien la saison hivernale que le mauvais état des routes pour expliquer la pénurie actuelle.

Selon Mariam Diallo, vendeuse de charbon au marché Lambanyi, « en cette saison d’hivernage, il y a manque de charbon. Ceux qui font le charbon ne travaillent plus dans la forêt, c’est le charbon qu’ils ont fait pendant la saison sèche et qu’ils ont stocké dans les maisons qu’ils sont en train de nous revendre. Actuellement, il pleut beaucoup ; et, pendant ce temps, on ne travaille pas à la forêt. Pourtant, c’est si on travaille à la forêt qu’on peut avoir du charbon à un prix abordable. C’est pourquoi, actuellement, on revend le sac à 35 mille francs guinéens, puisqu’on achète le sac à 30 mille. Si c’est le prix en détails, ça reste le même, sauf que la quantité a varié. Si tu as l’habitude d’acheter 2000 FG pour préparer, il te faut 3 000 maintenant. Ainsi de suite ».

Pour Hawa BAH, la demande devient plus importante que l’offre à cette période. « Effectivement, en cette saison, il y a une crise du charbon. Nous, depuis qu’on a commencé à vendre au marché de Lambanyi, on n’a jamais acheté un sac de charbon à 32 mille FG comme prix en gros. D’habitude, on prend le sac à 28 mille FG. Mais cette année, on nous revend à 30 mille, parfois même à 32 mille FG. Selon ceux qui nous ravitaillent, la situation-là est due au mauvais état des routes et c’est difficile d’avoir du charbon actuellement dans la forêt. Si les camionneurs viennent nous ravitailler, on est obligé d’accepter car le charbon devient rare alors que la demande est forte. Cela fait trois jours que le camion ne vient pas. Nous aussi, on n’a pas vendu », a-t-elle expliqué.

Pour Ibrahima Sow, qui fait le charbon et ravitaille les marchandes, la paralysie temporaire du pont de KK, dans la sous-préfecture de Kouria, a eu un impact négatif sur ses activités. « Nous, notre charbon quitte à Dabola et c’est difficile de gagner le charbon à la forêt. Même sui tu arrives à gagner, c’est impossible de passer au niveau du pont KK. Donc, c’est difficile pour nous de venir jusqu’au marché. Même à Tanènè, le constat reste le même. Il y a un manque considérable de charbon », se plaint-il.

Même son de cloche chez les femmes de ménages et autres qui ne peuvent se passer du charbon de bois. C’est le cas de Fatoumata Bah, vendeuse du riz dans une restauration du marché de Lambanyi. « Le problème du charbon est dur. Le prix est cher. La qualité et la quantité ne sont pas bonnes. Actuellement, on achète le charbon à 20 mille FG en détail pour préparer ce qu’on a l’habitude d’acheter à10 mille FG. Et on achète le sac parfois même à 40 mille FG. Je prie le bon Dieu pour que la situation change pour nous car on souffre actuellement et chacun fixe le prix qu’il veut ».

Aissatou Sow pour Guineematin.com

Tél. : 628 50 73 80

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