Accessibilité au traitement du VIH : des personnes infectées interpellent l’Etat et les partenaires

Pour améliorer l’accessibilité au traitement du VIH/SIDA, le Réseau Guinéen des Personnes Infectées et Affectées par le VIH/Sida (REGAP+) et la Coalition Internationale pour la Préparation au Traitement (ITPC) ont présenté un plaidoyer ce mardi, 10 septembre 2019. C’est un réceptif hôtelier de Conakry qui a servi de cadre à cette présentation, adressée aux autorités guinéennes et aux Partenaires Techniques et Financiers (PTF) a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Dans son allocution, le rapporteur du Groupe Consultatif Communautaire et responsable suivi-évaluation de l’Association des Femmes de Guinée pour la lutte contre les Maladies Sexuellement transmissibles y compris le SIDA (ASFEGMASSI), Docteur Mamady Keira, est revenu sur l’objectif de cette rencontre.

« L’objectif de ce plaidoyer vise, entre-autres, à partager : les objectifs de l’observatoire communautaire pour l’accès aux soins et aux traitements de qualité ; partager les résultats issus de la mise en œuvre des activités de l’observatoire communautaire de ITPC/REGAP+ ; discuter et orienter les stratégies du groupe consultatif communautaire ; faire le plaidoyer auprès des autorités politico-administratives et les partenaires techniques et financiers (PTF) pour l’amélioration de la qualité de la prise en charge chez les personnes vivant avec le VIH… »

Pour sa part, Dr Mamadou Thiapa Diallo, responsables des programmes et projet du REGAP+, dans sa présentation des résultats de l’observatoire, a livré quelques tendances des données pour les personnes qui ont fait le dépistage courant 2019. « Pour ce trimestre, nous avons 3593 cas de dépistage. Nous constatons ici, ce sont les femmes enceintes qui ont fait le maximum de dépistage, suivi des jeunes de 15 à 24 ans ; avec 15% chez les jeunes et 72% chez les femmes enceintes.

Pour les personnes dépistées positives et qui connaissent les résultats au niveau de ces 12 sites selon les signes, il y a eu 162 cas qui ont été dépistées positifs, dont les femmes enceintes ont aussi une grande partie : 48% ; suivis des jeunes dont l’âge varie entre 15 et 24 ans, 27%. Les professionnels de sexe 16%. Sur les 162 cas dépistés positifs 141 ont été initiés au traitement », a-t-il précisé.

Dans son discours, la présidente du groupe consultatif, Hadja Aminata Soumahoro, a fait savoir que la Guinée, à travers le REGAP+, est en charge de la mise en œuvre des activités de l’observatoire communautaire national pour améliorer l’accessibilité au traitement du VIH des personnes concernées au niveau des sites sélectionnés pour la période 2017-2019. « La surveillance du système de santé par les communautés améliore l’accès des personnes aux services sanitaires et offre de la qualité du système de santé, ainsi que le respect des droits de l’homme par une responsabilité améliorée.

C’est dans cette optique que le REGAP+, en collaboration avec ITPC Ouest Afrique, a sélectionné 12 structures, dont deux zones communautaires (Kindia et Conakry), pour la mise en œuvre des activités de l’observatoire au niveau des services de prise en charge, ciblant les personnes vivant avec le VIH, les femmes enceintes, les populations clés, les jeunes de 12 à 24 ans et les Utilisateurs des Drogues Injectables (UDI) », a-t-elle expliqué.

En outre, Hadja Aminata Soumahoro a mentionné quelques dysfonctionnements liés à leur activité. « Il s’agit entre-autres : la panne des appareils à charge virale dans les sites de prise couverte par le projet ; le délai de compte-rendu des résultats des examens biologiques assez long (3 à 6 mois) ; le faible dépistage des utilisateurs des drogues injectables et les populations clés ; les ruptures des équipements et des matériels de laboratoire pour la réalisation des examens biologiques, y compris la charge virale ; la faible initiation des nouveaux cas dépistés positifs au VIH » a-elle énuméré.

Devant les nombreux défis recensés dans le cadre de la lutte contre le VIH et pour l’atteinte des objectifs de l’ONU/SIDA à l’horizon 2030, le Groupe Consultatif Communautaire (GCC), à travers le REGAP+, « sollicite un soutien pour la mobilisation des ressources auprès des partenaires techniques et financiers pour la poursuite des activités de l’observatoire communautaire au traitement du VIH en République de Guinée ».

Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel: 620 589 527/654 416 922

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