Asmaou Diallo sur le procès du 28 septembre : « si on n’a pas la date…»

Mme Asmaou Diallo, présidente de l’AVIPA

Comme indiqué dans un précédent article, plusieurs journalistes issus des médias publics et privés ont entamé ce lundi un atelier de formation sur la couverture médiatique du procès du 28 septembre 2009. La démarche vise à permettre aux participants d’avoir des notions utiles pour relayer fidèlement et objectivement les débats lors de ce procès tant attendu dans notre pays. Une initiative de l’Association des Victimes et Parents du massacre du 28 septembre (AVIPA) avec un appui de la fondation OSIWA, a appris sur place Guineematin.com à travers deux de ses reporters.

Cette rencontre de trois jours permettra aux participants d’acquérir des connaissances et compétences indispensables à la couverture médiatique du procès du massacre du 28 septembre 2009, qui a fait 157 morts et plus de 108 femmes violées, selon les organisations internationales.

En raison du pouvoir d’influence des médias, les organisateurs attendent des participants une prise de conscience sur risques pour la paix et la stabilité que peuvent provoquer des articles ou des émissions n’obéissant pas aux principes de traitement équilibré et impartial des informations relatives à ce procès.

Dr Ibrahima Amadou Niang, représentant d’OSIWA en Guinée

Le représentant d’OSIWA en Guinée, Dr Ibrahima Amadou Niang, est revenu sur l’importance de cette formation. « Nous sommes conscients que les journalistes ont un rôle très important dans l’information, et surtout en ce qui concerne le dossier du 28 septembre, nous avons soutenu un certain nombre d’actions de plaidoyer en Guinée depuis 2016 avec l’association des victimes parents et amis du 28 septembre. Donc, cette activité avec les journalistes révèle pour nous une importance capitale parce qu’au-delà même du dossier du 28 septembre, ce sont des compétences et des connaissances qui vont aider ces journalistes-là à contribuer à une meilleure couverture sur des questions sensibles dans le contexte actuel et nous sommes aussi conscients du fait que ces journalistes pourraient former un pool qui pourrait aider à faire un plaidoyer un peu plus soutenu pour qu’au moins qu’on puisse connaître la date du procès ».

Mme Asmaou Diallo, présidente de l’AVIPA

De son côté, Mme Asmaou Diallo, présidente de l’AVIPA, a expliqué les raisons d’une telle initiative. « C’est quelque chose de très important pour nous, associations des victimes du 28 septembre, et cette formation des journalistes, on estime que c’est quelque chose qui va aider le peuple à mieux comprendre quand il y aura le procès, savoir ce qui se passe parce qu’il n’y aura pas tout le monde au lieu du procès. Donc, ce sont les journalistes qui vont pouvoir relayer l’information correcte à la population guinéenne, et en plus de cela, on aimerait que les journalistes soient vraiment à la hauteur des informations. On aimerait que les guinéens soient représentés partout dans le monde et ça serait vraiment un honneur pour nous, et quand cela arrivera, on saura que l’AVIPA a fait un grand pas avec l’initiative qu’on a eu à faire. Je suis sûre qu’on aura cette chance pour que les journalistes soient reconnus au niveau international, qu’ils soient appelés à chaque fois qu’il y a un événement dans le monde », a-t-elle indiqué.

Le ministre de la justice par intérim a annoncé récemment que le procès se tiendrait à la Cour d’Appel de Conakry et que les fonds ont été votés par les députés. Pour la présidente de l’AVIPA, il est temps de donner une date pour la tenue du procès afin que justice soit rendue. « Nous attendons l’annonce de la date du procès parce que c’est ce qui détermine tout. Si on n’a pas la date, on peut dire que jusque-là, le procès n’est pas encore prêt. On avait même souhaité que la date soit donnée, soit le 28 septembre prochain, la 10ème année de la commémoration des événements. Nous souhaitons que le gouvernement puisse vraiment faire face maintenant à ce dossier pour que vraiment on ait la justice, parce que les victimes souffrent énormément et on a perdu beaucoup d’entre eux. On ne voudrait pas que tout le monde puisse partir sans qu’on ait la justice », a-t-elle souligné.

Salimatou Diallo et Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

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