Meurtre d’Abdoul Karim Sylla : sa famille partagée entre tristesse et inquiétude

Madame Doumbouya Mariam Karim Sylla, sœur de la victime

Abdoul Karim Sylla, pompiste en service dans une station-service de Hamdallaye, a été tué le vendredi, 19 septembre 2019, dans la forêt de Kakimbo (commune de Ratoma). Le jeune homme de 23 ans a été froidement abattu par des individus non identifiés, alors qu’il se rendait à son lieu de travail. Profondément touchée par ce meurtre, sa famille n’en revient toujours pas, a constaté un reporter de Guineematin.com qui s’est rendu sur place.

Originaire de Wonkifon, dans la préfecture de Coyah, Abdoul Karim Sylla est diplômé en langue anglaise. Il y a quelques mois, il a décroché un travail comme pompiste dans une station-service situé à Hamdallaye. Chaque matin, il sortait à l’aube pour aller au travail. Habitant derrière la forêt de Kakimbo, il traverse cette zone avant de s’embarquer pour aller à Hamdallaye. Et, c’est dans cette forêt qu’il a été froidement assassiné le vendredi, 19 septembre. C’est plus de 24 heures plus tard que son corps a été retrouvé.

Sékou Yalani Sylla, frère aîné de la victime

« Le vendredi matin, il a fait sa prière, il a pris son sac pour aller au travail. D’habitude, il rentre à 19 heures. Mais ce jour, Aboul Karim n’est pas rentré. On a appelé, ça ne passait pas. C’est ainsi que j’ai appelé sa sœur pour lui dire que notre frère n’est pas rentré à la maison. Celle-ci aussi a appelé, mais son numéro ne passait pas. Alors, on a appelé son service, ceux-ci aussi nous ont dit qu’ils ne l’ont pas vu au service. C’est ainsi qu’on a commencé à s’inquiéter. On a fait des recherches jusqu’au petit matin du samedi sans le retrouver. C’est vers 15 heures, qu’une de mes nièces m’a appelé pour me dire qu’on a retrouvé le corps de mon jeune frère dans la forêt de Kakimbo, soit à 80 mètres de la maison », a expliqué Sékou Yalani Sylla, frère aîné de la victime.

Selon lui, le médecin légiste qui a examiné le corps a indiqué que son jeune frère a reçu une balle au niveau de la nuque. « Quand on a constaté sa disparition, j’ai saisi la brigade de recherche de Kipé, vendredi. Donc, quand le corps a été retrouvé, celle-ci a commis un médecin légiste en service à Ignace Deen pour voir le corps. Quand j’ai demandé à ce médecin, il m’a dit qu’il se réserve de me donner les détails de la mort de mon frère.

Mais ce dimanche, quand nous sommes allés pour la levée du corps, le médecin qui était de garde a échangé avec le médecin légiste qui s’est occupé du corps de mon frère. Dans leurs conversations, celui-ci lui a dit que mon frère a été tué par balles. Mais ils nous ont dit qu’ils vont déposer le rapport final à la brigade de recherche », a-t-il laissé entendre.

Madame Doumbouya Mariam Karim Sylla, sœur de la victime

Sékou Yalani Sylla se dit très attristé par la disparition de son frère. « Il était très sage, il ne buvait pas et ne fumait pas. C’était un jeune très sérieux. C’est un regret, c’est une désolation de le perdre, mais on s’en remet à Dieu. Je demande aux autorités de nous mettre un PA ici. Depuis que l’Etat a déguerpis les populations de Kaporo-Rails, franchement, Kakimbo est devenu un nid de bandits, il y a l’insécurité totale. Il faudrait que l’Etat pense à nous mettre un PA ici », a-t-il exhorté.

Egalement affligée par la disparition tragique d’Abdoul Karim Sylla, madame Doumbouya Mariam Karim Sylla, grande sœur du défunt, vit aujourd’hui dans une grande tristesse. « Je m’apprêtais à prendre les ablutions pour prier quand un petit est venu me dire qu’ils ont retrouvé mon jeune frère. J’ai sursauté, criant de joie. Mais, quelque temps après, il précise qu’il est mort. En ce moment-là, j’ai pris la fuite, j’étais hors de moi. On dit l’homme que l’Homme n’est pas parfait, mais mon petit frère était un exemple. Il était simple, sans problème.

Depuis son jeune âge, jusqu’à 23 ans, il ne s’est jamais mal comporté. Il ne boit pas, il ne fume pas, il ne va pas en boite. Tout ce qu’il fait, c’est d’aller à la mosquée et ensuite aller au travail. Il est parti avec un bagage intellectuel. Mon jeune frère aimait le ballon, c’était un bon footballeur. Il disait que si Dieu l’aide un jour, il va aller jouer au ballon et venir subvenir aux besoins de la famille. Tout son souci, c’était sa famille », se souvient-elle.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

Facebook Comments Box