Axe Conakry-Faranah : un véritable casse-tête chinois pour les usagers

Dire que les routes de la Guinée sont en mauvais état est un secret de polichinelle. Que ce soit à Conakry ou à l’intérieur du pays, les plaintes de nos compatriotes se multiplient. Le tronçon qui symbolise le mieux le calvaire des citoyens est celui qui lie la capitale guinéenne à la ville de Faranah, en passant par Kindia et Mamou. Emprunter ce chemin relève du parcours du combattant, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Parmi les axes les plus difficiles actuellement à pratiquer dans notre pays, figurent les tronçons Conakry-Kindia, pour une distance de 135 km, et Mamou-Faranah, d’une longueur de 185 km. Ce mauvais état de la route, ajouté à l’indiscipline des chauffeurs et à l’indifférence des agents de la route, complique sérieusement les déplacements à l’intérieur du pays.

Nos compatriotes ont vécu un l’enfer dans la journée du samedi, 21 septembre 2019, quand les embouteillages ont bloqué des centaines voire des milliers de passagers sur le tronçon Conakry-Kindia, durant presque toute la journée. De Kàka à Mambia, presque sans interruption, les véhicules étaient alignés sur plusieurs kilomètres, donnant du fil à retordre aux passagers et surtout aux femmes, enfants, personnes âgées et aux malades.

Les chauffeurs, plus que jamais indisciplinés, sur une route parsemée de nids d’éléphants, ont fait souffrir les usagers de la route, chacun voulant se frayer du chemin le premier avant de se retrouver nez-à-nez avec ceux qui viennent en sens inverse.

C’est le même triste constat qui se dégage sur la route Mamou-Faranah. Les citoyens qui empruntent ce chemin vivent le même calvaire. De nombreux points critiques sont perceptibles sur les lieux, surtout au niveau de la sous-préfecture d’Alassoyah, à 15 km du chef lieu. A ce niveau, les camions sont purement et simplement bloqués faute de passage. Les poids légers et les voitures traversent à leur risque et péril.

Pour Bernard Ouendeno, directeur d’école à Kissidougou, trouvé sur place par un reporter de Guineematin, l’indiscipline des chauffeurs et le mauvais état de la route ont fait perdre du temps aux passagers pour plus de 9 heures.

« Nous sommes arrivés ici à depuis 7h du matin ce samedi en compagnie de mon père de retour de la Mecque. Mais jusqu’ici, il est 15 heures, nous sommes bloqués là par la faute de deux chauffeurs qui se sont disputés le passage, chacun voulant traverser le 1er ce point critique. Et voilà, le camion remorque a fait tomber son conteneur et notre bus qui suivait s’est embourbé. C’est vraiment difficile », a t-expliqué.

Notre interlocuteur a invité les autorités à faire face aux préoccupations des guinéens que de nouvelle Constitution qui est tout sauf opportune. « Au lieu de nous emmerder par ces histoires de Constitution, nous demandons au gouvernement de réparer d’abord les routes. Le reste on le verra. Mais, regardez combien de fois les populations souffrent. Les passagers sont livrés à eux-mêmes, les marchandises sont bloquées. C’est généralement ce qui crée la flambée des produits sur le marché et aggrave la pauvreté des ménages. Et plusieurs axes du pays sont dans cette situation. C’est vraiment regrettable. Nos populations ne méritent pas cela et je demande aux responsables des travaux publics de se réveiller. La vie ne s’arrête pas qu’à Conakry, même si par là-bas aussi, c’est du colmatage et certains quartiers sont presqu’inaccessibles actuellement ».

Mais ce n’est pas tout. Sur le pont de la Kaba, un fleuve situé entre Ourékaba et Maréla (la limite entre les préfectures de Mamou et Faranah), c’est un autre calvaire qui guette les usagers de la route. Heureusement qu’à ce niveau, les travaux d’entretien ont débuté et la circulation est maintenue. Ce qui profite malgré tout à des chauffards n’hésitant pas à bloquer la chaussée sous le moindre prétexte.

En région forestière, pour accéder à des préfectures comme Yomou, qui abrite les installations de la SOGUIPAH (Société Guinéenne de Palmier à Huile), il faut une grande dose de courage et de patience. L’impraticabilité de la route est connue de tout le monde. Mais le mal dans tout cela, c’est le retard injustifié dans le démarrage des projets de reconstruction de certains tronçons comme celui de Gueckédou-Kondembadou, dont l’accord de financement a été approuvé par le parlement depuis deux ans.

Depuis Kissidougou, Abdallah BALDE pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

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