N’zérékoré : le correspondant de Guineematin libéré par la police

Foromo Lamah
Foromo Lamah, correspondant de Guineematin.com à N’zérékoré

Foromo Lamah, le correspondant de Guineematin.com à N’zérékoré, a été victime d’une détention illégale par des agents du commissariat central de police. Suite à une plainte du Directeur de l’Agence Guinéenne pour le Bien Etre Familiale, qui s’est désisté par la suite, des officiers de police ont tenté d’extorquer de l’argent au journaliste qui a été détenu pendant plus de six heures (de 10 heures 40 à 17 heures), dans la journée d’hier, mardi 24 septembre 2019.

Selon notre collaborateur, Foromo Lamah, c’est un officier de police qui l’a joint au téléphone pour lui annoncer la plainte. « Je me suis présenté au commissariat central ce matin où un lieutenant m’a signifié qu’il y avait une plainte contre moi, formulée par monsieur Cécé Touaro, Directeur de l’Agence Guinéenne pour le Bien Etre Familiale (AGBEF). C’était lié à un entretien que j’ai eu avec lui sur la crise de préservatifs dans la ville. En fait, il ne voulait pas que je diffuse le contenu de notre entretien, même si c’est aujourd’hui qu’il me l’a dit. On a échangé au téléphone et il a dit qu’il retire sa plainte ».

Après le retrait de la plainte, les policiers ont voulu extorquer de l’argent à notre reporter. « Le lieutenant m’a dit d’aller voir un autre officier qui, selon lui, s’occupait du dossier, un certain lieutenant Cissé. Il m’a dit que je dois payer une contravention. Je lui ai répondu que le plaignant a déjà retiré sa plainte. Il m’a dit de le suivre. Après, il m’a confié à un autre en disant de l’attendre. C’est quand il est parti que j’ai compris qu’il avait décidé de me retenir là », a expliqué Foromo Lamah.

Poursuivant, le journaliste a fait savoir que c’est en essayant de sortir des lieux qu’il en a été empêché. « Sans me dire le montant de la contravention, il est parti. Quand j’ai voulu quitter, les agents ont dit que je suis placé en garde à vue et qu’il faut l’autorisation de l’agent qui m’a confié là. C’est ainsi que j’ai appelé le DG de Guineematin, monsieur Nouhou Baldé, le procureur de N’zérékoré et le directeur régional de la police de N’zérékoré. C’est ainsi que je suis reparti du commissariat. Mais, quand je quittais, le lieutenant Bah m’a dit qu’ils m’ont libéré mais que je dois savoir ce que je dois faire pour eux, que je peux l’appeler comme j’ai son contact. On s’est arrêté là ». Une manière sans doute de continuer à réclamer de l’argent au journaliste.

Ce fait se produit quelques jours après la mésaventure du correspondant de Guineematin.com à Yomou. Michel Anas Koné avait été convoqué à la mairie pour avoir fait un article dénonçant l’usage des moustiquaires imprégnées comme filets par les jeunes footballeurs ou comme filets de pêche ou de clôture. Rouge de colère, le maire avait proféré des menaces contre notre reporter avant de se raviser. C’est dire combien il est actuellement difficile d’exercer le métier de journalisme en République de Guinée…

Alpha Mamadou Diallo pour Guieematin.com

Tél 628 17 99 17

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